que apprend-on pendant études de traduction ?

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ANTHOS
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que apprend-on pendant études de traduction ?

Post by ANTHOS »

Bonjour à tous

Je n'ai pas un diplôme de traduction et de temps en temps on me demande si j'en ai.

Alors je suis curieux de savoir ce que l'on apprend et fait pendant les études de traduction. Techniques de traduction? Les bases de langues différentes (venant de familles de langues différentes?) ? Pratiques commerciales ? Infos sur fonder une entreprise ou travailler comme indépendant ?

Et pour les traducteurs professionnels, j'aimerais savoir comment ces études les ont aidés concrètement dans leur metier.

Merci de toute information :hello:
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chatoune
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Post by chatoune »

Salut Anthos,

Je n'ai pas non plus de diplôme de traduction mais je doute fortement qu'on apprenne comment fonder une entreprise ou travailler en indépendant. Je pense qu'il s'agit plus de l'apprentissage de techniques de traduction. Peut-être également une initiation à des outils de TAO ?

D'autres seront certainement plus à même de répondre. ;)
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Isis
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Post by Isis »

Salut Anthos,

Je suis diplômée de l'ESIT donc je vais parler uniquement pour cette formation.

En première année, on a eu des cours généraux (linguistique, macro-économie et économie d'entreprise, etc.). Un cours dit de "lecture active" (apprendre à repérer rapidement les grandes lignes d'un texte et à le synthétiser), un cours dit de "méthodologie de le recherche documentaire" (en gros, savoir repérer ce qui peut proposer des problèmes de termino dans un texte et savoir se démerder pour trouver des sources fiables sur le sujet).

La traduction à proprement parler n'occupait que peu de place et se cantonnait à des articles de la presse généraliste.
C'est surtout les profs (eux-mêmes traducteurs) qui nous ont transmis leur savoir-faire.


La traduction technique et économique étaient réservées aux années de Master (I et II).
En Master I, on a eu droit au fameux cours de "théorie interprétative" (technique de déverbalisation) + un cours sur les institutions européennes, un cours de terminologie et une initiation très légère à la TAO.
En Master II on a eu un cours de droit pas très utile...

Les cours de trads sont en fait des TD (par langue et combinaison linguistique) où on traduit des textes à l'avance (+ parfois des trad à vue) dans des domaines assez divers (enfin, ça dépend des profs et de leur "dada" :lol:).


Objectivement, je trouve que c'est une bonne formation, même si tous les étudiants (et même les profs) s'accordent à dire que tout n'y est pas utile et que beaucoup de choses seraient à revoir (il faudrait demander son avis à Manuela ;) ).

Personnellement, j'ai choisi sciemment de suivre cette formation, car je ne me sentais pas du tout de me lancer dans la trad de but en blanc.
Je suis naturellement assez peu sûre de moi et ça m'a permis d'acquérir une assurance vis-à-vis de mon travail (et de mes clients) que je n'aurais certainement pas eue autrement.

Voilà :). J'espère avoir répondu à ta question.

Ah oui ! Côté installation comme indépendant, je regrette personnellement de ne pas avoir eu un "cours" spécifique à ce sujet.
On a certes eu quelques conférences sur l'Urssaf, les cotisations, les impôts et compagnie, mais j'avoue qu'une fois le diplôme en poche, je me suis trouvée un peu perdue !
Heureusement que l'Association des Anciens de l'école a été là pour m'aiguiller un peu !


Si j'ai oublié quelque chose, n'hésite pas ;).

:hello:


Je passe la main aux représentants des autres formations !
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ANTHOS
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Post by ANTHOS »

merci isis pour ta réponse détaillée et intéressante. :hello:

j'ai d'autres questions (si t'as le temps)

est-ce que le cours ESIT est le même pour tout le monde, ou est-ce qu'il y a des parties optionnelles? je pense aux parties économique/droit

je n'ai jamais rencontré "la théorie interprétative" (technique de déverbalisation). tu peux en parler un peu?

quelles parties parmi ceux que tu mentionnes sont intéressantes et/ou se sont avérées être utiles ?
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didine
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Post by didine »

ANTHOS wrote:je n'ai jamais rencontré "la théorie interprétative" (technique de déverbalisation). tu peux en parler un peu?
Je te fais un copier-coller de ce que j'avais écrit à ce sujet dans un autre fil de discussion. Je parle ici d'interprétation mais ça s'applique tout aussi bien à la traduction.

Le sens est au coeur de cette théorie. Comme le disait Danica Seleskovitch, "interpréter, c'est comprendre, puis exprimer le sens compris". L'interprète tire le sens des paroles de l'orateur, analyse ce sens pour le comprendre et le réexprime. Pour ce faire, il déverbalise le sens, c'est-à-dire qu'il oublie les mots utilisés pour exprimer le sens. Il ne reste donc que l'essence du message sans les mots. S'étant éloigné des mots, l'interprète peut réexprimer le sens librement.

:hello:
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Isis
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Post by Isis »

ANTHOS wrote: est-ce que le cours ESIT est le même pour tout le monde, ou est-ce qu'il y a des parties optionnelles? je pense aux parties économique/droit
Le système des options à proprement parler n'existe pas à l'ESIT (du moins jusqu'à il y a 2 ans). Tous les cours généraux (économie, droit, linguistique, etc.) sont en fait des cours magistraux en amphithéâtre, obligatoires pour l'ensemble des étudiants de la promo (certains sont même en commun avec les étudiants de la section interprétation).
Les TD de trad sont également obligatoires (de toute façon, tout est obligatoire, à l'ESIT :lol:), par langue et par combinaison (ex : j'avais comme combinaison FR-ES-EN et j'assistais aux cours EN>>FR et ES>>FR + FR>>ES pour certains).
J'ai entendu dire qu'ils devaient introduire un système d'options pour se spécialiser soit dans le technique, soit dans l'économique, mais je ne sais pas où ça en est, ni si ce n'est qu'une rumeur infondée...


ANTHOS wrote:je n'ai jamais rencontré "la théorie interprétative" (technique de déverbalisation). tu peux en parler un peu?
Je crois que Didine a bien résumé ;).
ANTHOS wrote:quelles parties parmi ceux que tu mentionnes sont intéressantes et/ou se sont avérées être utiles ?

C'est assez subjectif et ça doit varier d'une personne à l'autre.

Personnellement, je crois que les cours d'éco, même s'ils ne me servent pas professionnellement au quotidien (car je traduis plutôt du technique) m'ont fait beaucoup de bien. Je ne m'étais pratiquement jamais penchée sur les questions économiques avant ça et, je pense que tu sais comme moi que, dans tout document, aussi technique soit-il, on n'est pas à l'abri de tomber sur un concept d'économie/marketing.
D'ailleurs, les cours d'économie d'entreprise me servent aussi au jour le jour pour faire ma compta :lol:.

Le cours de théorie interprétative est intéressant mais il n'apporte pas grand chose par rapport à la pratique des TD.

Le cours de droit aurait pu être utile (il était intéressant mais pas utile professionnellement). Il paraît que le prof a changé. Faudrait voir ce qu'en pense Manuela ;).

Les cours de linguistique et termino étaient certes intéressants, mais ne m'ont pas apporté grand chose sur le plan professionnel.

En fait, je pense que j'ai beaucoup plus appris sur le métier pendant les cours de trad eux-mêmes que pendant les cours généraux (ce qui est assez normal, somme toute), et aussi pendant le stage obligatoire (que j'ai oublié de mentionner tout à l'heure).
J'ai fait un stage dans une petite structure où j'ai traduit beaucoup de documents juridiques. Comme ma chef me faisait confiance, j'ai pris de l'assurance (encore !) petit à petit.


Voilà :D !
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svernoux
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Post by svernoux »

Alors je vais essayer de répondre à ta question première, vaste question...

D'une part ce que j'ai appris du DEUG à la licence, qui ne fait pas à proprement parler partie de mon cursus de traduction, mais dans l'école que j'ai faite (IPLV), tout est un peu spécial et très imbriqué : c'était à la base un cursus LLCE, mais avec des matières supplémentaires qui le faisaient ressembler aussi à un LEA. Avec la spécificité de trois langues obligatoires pendant deux ans minimum, deux ensuite. Donc :

Matières LCE :
Langue, littérature, civilisation de LV1 (classique) et de LV2 (ce qui n'est normalement pas le cas dans un LCE classique si je ne me trompe), traduction générale LV1 et LV2 (et ce point est important car si les traductions elles-mêmes sont bien loin de ce qu'on peut rencontrer dans le monde du travail, l'essentiel de ce que j'ai appris en matière de théorie de la traduction date de cette époque-là). Linguistique, et d'autres choses que j'oublie peut-être.

Matières supplémentaires : économie, commerce, LV1 et LV2 commerciales

+ la LV3 et des matières que je qualifierais d'annexes (méthodologie, dactylographie etc.)


Ensuite ma première année de DU (équivalent du master d'aujourd'hui) poursuivait poursuivait sur la même lignée, avec l'approfondissement des langues commerciales, à quoi venait s'ajouter du droit commercial et de la traductologie.

Enfin dernière année de DU, où il n'y avait plus que les matières du DU de traduction, plus rien du cursus LCE :

Module 1 : traduction générale
pour la LV1 et la LV2, chacune deux cours de traduction (un en thème, un en version) : des textes soit à tendance économique, soit le plus souvent journalistiques.

Module 2 : traduction spécialisée (version uniquement) :
- un cours documents d'entreprise en LV1 et un idem en LV2 (en fait c'était des cours fourre-tout, en allemand on a traduit des notices de sièges-bébé, des dispositifs anti-grêle pour la culture des pommes etc., en anglais on a traduit des trucs dans le domaine de l'informatique, de l'automatisation, des contrats...)
- 1 cours de traduction automobile en allemand (LV1 pour moi)
- 1 cours de traduction juridique en allemand (LV1 pour moi)
- 1 projet de groupe de traduction technique (plus aucun souvenir de la langue ni du sujet :lol:)
- 1 projet de groupe de traduction spécialisée et édition : depuis l'allemand, dans les domaines des pommes toujours (et oui la prof adorait ça et en plus y'en a plein la région), dossier de plusieurs pages à traduire et à mettre en page avec sophistication (en gros, pour appliquer nos connaissance informatiques et aussi celle d'un cours qu'on avait, appelé "édition", où on nous apprenait des trucs du genre doit-on mettre des majuscules à un titre, etc. bref plutôt utile pour la traduction littéraire, même si ça peut toujours servir...)

Module 3 :
- projet individuel de traduction littéraire : traduction d'une trentaine de pages d'un oeuvre non publiée, individuelle, à rendre sous forme de dossier, avec commentaires de traduction, le tout préparé et suivi par des séminaires en petits groupes.
- Linguistique générale
- Histoire de la traduction

Module 4 :
- Informatique
- TAO (Trados => pour te répondre, ça ne suffit pas à tout apprendre, mais ça donne de bonnes bases, même si le prof était un connard de première)
- Projet de groupe en terminologie : il fallait rendre une base terminologique Multiterm (donc dans la continuité du cours de TAO), l'intérêt étant aussi d'apprendre un peu la termino, et comme c'était un projet de termino médicale, ça venait compléter un peu le reste...

Module 5 :
Rapport de stage et soutenance

Module 6 : options
J'ai perdu mon livret :( alors je me rappelle pas tout, mais je peux déjà dire ce que j'avais pris moi :
- LV3 (1 module général et 1 module commercial)
- Droit du travail
- Gestion de projets
- Initiation à la création d'entreprise

Il y avait aussi
- Gestion (que j'ai suivi sans valider : en fait c'est de la comptabilité : bilan, compte de résultats etc.)
- Géopolitique européenne (ou un truc dans le genre...)
- Linguistique comparée

Et encore 2-3 autres choses que j'oublie. Ah oui, interprétation de liaison évidemment, pour ceux qui avaient suivi les cours les autres années.

***

D'abord je précise que les cours "spécialisés" de dernière année n'étaient pas les mêmes selon les combinaisons de langue, comme tu le vois il y en avait toujours plus dans la première langue, donc certains cours étaient communs entre étudiants LV1 et LV2, et d'autres non, dans mon cas le cours d'automobile et de droit. Les hispanistes eux, à la place, avaient droit et médecine, et les anglicistes avaient informatique et autre chose (je sais plus). Et les germanistes, on était 5, donc autant dire que ces deux modules étaient de l'or en barre...

Deuxièmement, l'intérêt d'un cours dépend énormément du prof. C'est vrai même pour les cours que j'ai eus en 1ère et deuxième année, j'ai eu des profs qui nous ont appris plus en traductologie "sur le tas" que le prof de traductologie de 3ème année.

Alors enfin, ce qui m'a été utile... Il y a des choses pour lesquelles c'est difficile de le dire, mais je pense que tout est utile à un traducteur. Dons, la littérature, l'histoire, la linguistique, l'histoire de la trad... c'est bon pour ta culture générale et ça ne fait jamais de mal. Les cours d'éco, de gestion, de droit, m'ont assurément apporté beaucoup, tant pour ma vie personnelle, ma vie professionnelle et mes compétences professionnelles.
Dans les cours de traduction générales, on apprend des tuyaux de traduction avec la pratique, plus ou moins selon les profs... Dans le module automobile, on n'a pas beaucoup traduit, on a surtout beaucoup fait de mécanique vu que le prof se retrouvait face à 5 filles incapable d'expliquer comment fonctionnait un moteur ! :lol: Idem dans le module juridique, j'ai appris plutôt des choses sur le système judiciaire allemand. On a aussi beaucoup parlé métier avec la prof qui était traductrice interprète assermentée en Allemagne. En revanche, dans le cours d'anglais dit spécialisé-général, j'ai appris des tuyaux très utiles pour la traduction juridique, que j'utilise jusqu'à aujourd'hui !

Le cours de gestion de projets était aussi une porte ouverte sur le monde de l'entreprise, c'était surtout aussi un échange d'expérience, parce que comment apprendre la gestion de projets dans un cours théorique ? On a fait quelques simulation et appris à calculer des marges, mais le plus important c'était de commencer à avoir une idée de comment fonctionne l'industrie de la trad : qu'est-ce qu'une agence, un chef de projet, un processus qualité,... Ne serait-ce que savoir qu'on compte en mots (le plus souvent), c'est quelque chose qu'on apprend sinon pas à la fac !

Le module de création d'entreprise était très bien, vu qu'il se déroulait hors période scolaire et était animé par la Boutique de Gestion. Bien sûr lui aussi toujours légèrement plus théorique que ce qu'on vit sur le terrain, mais bon, ça c'est obligé, tant que tu ne t'es jamais inscrit toi-même à l'URSSAF, que tu n'as pas rempli toi-même ta déclaration d'impôts, tu ne sais pas ce que c'est, mais bon, à quoi ça peut bien servir de le savoir ?

Pour résumer, ma formation n'était spécialisée en rien, mais elle m'a donné beaucoup d'ouvertures : tous les cours étaient trop courts pour qu'on puisse approfondir vraiment quoi que ce soit, mais l'idée est d'avoir un "insight" et d'attiser ta curiosité, ton ouverture d'esprit : non pas de t'apprendre à tout traduire, mais de te donner des pistes, des clés, des points de départ que tu es libre d'exploiter, d'approfondir ou pas... C'est comme ça que je vois les choses en tout cas :)
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chatoune
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Post by chatoune »

svernoux wrote:- 1 projet de groupe de traduction technique (plus aucun souvenir de la langue ni du sujet :lol:)
Ca devait être passionnant, dis-moi ! :lol:
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damiro
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Post by damiro »

Je pourrais parler de la formation de l'université de Liège dans quelques mois... Très bonne question, Anthos!

Je suis étonné de voir que certains d'entre vous n'ont pas de diplôme de traduction, mais alors très étonné... Comment acquière-t-on l'expérience nécessaire pour être efficace dans la profession alors?

Je sais que le diplôme ne fait pas le traducteur et qu'on peut traduire de manière compréhensible (comme on le fait tous lorsqu'on réexplique dans une langue ce qu'on a appris dans une autre, par exemple) et que la curiosité et la culture générale ou la connaissance d'un domaine précis aide à traduire, puisqu'on comprend ce dont il s'agit dans le texte (ex: de la chimie)...

Mais alors, dans quelle mesure le diplôme fait-il le traducteur?

Merci :hello:
Η γνώση σας δίνει πίσω την ελευθερία
aymeric
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Post by aymeric »

damiro wrote:Je pourrais parler de la formation de l'université de Liège dans quelques mois... Très bonne question, Anthos!

Je suis étonné de voir que certains d'entre vous n'ont pas de diplôme de traduction, mais alors très étonné... Comment acquière-t-on l'expérience nécessaire pour être efficace dans la profession alors?

Je sais que le diplôme ne fait pas le traducteur et qu'on peut traduire de manière compréhensible (comme on le fait tous lorsqu'on réexplique dans une langue ce qu'on a appris dans une autre, par exemple) et que la curiosité et la culture générale ou la connaissance d'un domaine précis aide à traduire, puisqu'on comprend ce dont il s'agit dans le texte (ex: de la chimie)...

Mais alors, dans quelle mesure le diplôme fait-il le traducteur?

Merci :hello:
Je me suis souvent posé la question. Je n'ai fait que le 1er semestre de l'année préparatoire du Master de l'ESIT, mais je n'y ai strictement rien appris. Je suppose que l'interêt de ces formations réside plutôt dans les techniques liées à la terminologie et à l'utilisation des logiciels de TAO.
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svernoux
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Post by svernoux »

@ chatoune : passionnant comme tu dis ! Et je ne me souviens pas non plus avec qui je l'ai fait ! Ca m'a vraiment marqué comme projet :lol:

damiro wrote:Mais alors, dans quelle mesure le diplôme fait-il le traducteur?
Le diplôme ne fait absolument pas le traducteur... Quand tu sors avec ton diplôme, tu es encore loin d'être un traducteur... Et y'a non seulement des diplômes qui, je trouve, ne veulent rien dire tellement ils font suite à un cursus inintéressant, et surtout il y a des élèves diplômés qui n'ont aucun talent pour la traduction...

Pour m'être occupée un peu de recrutement, je peux te dire qu'on a naturellement toujours tendance à faire plus confiance soit aux écoles très réputées, soit aux écoles dont on est soi-même sorti... Et j'ai effectivement recruté de bons éléments sortis de l'IPLV... J'en ai recruté de mauvais par malchance... Et je n'en ai pas recruté certains, par chance :lol: Ma collègue qui occupe à présent mon poste, qui a suivi une très bonne formation, vient de tester qn qui sort de la même formation... catastrophique ! Et j'ai aussi recalé des CV de diplômés de l'ESIT qui étaient absolument inintéressants... Par contre j'ai pris une fois une stagiaire en master 1 alors que normalement on ne prenait que des masters 2, parce que son parcours était original (études à l'étranger, etc.) et qu'il me semblait que ça devait apporter de la maturité... Par chance on ne s'est pas trompés, très bonne traductrice qui travaille maintenant à son compte avec beaucoup de succès et fait du très bon boulot.

De fait, un parcours autre qu'une école de traduction peut-être une très bonne option. Quant à savoir comment on apprend à traduire dans ce cas, ben en fait je crois que c'est pareil que pour les gens qui sortent d'une école : on apprend sur le tas ! La question n'est pas vraiment de savoir si tu viens d'une école ou pas, dans les deux cas tu as beaucoup à apprendre... c'est plutôt de savoir dans quel contexte tu te trouves. Moi j'ai eu la chance d'apprendre en équipe, donc j'ai progressé beaucoup plus vite. Quand ce n'est pas le cas, je ne peux qu'imaginer : probablement on progresse simplement moins vite, car on prend moins de risques. Mais chatoune, domanlai, anthos t'en parleront mieux que moi...
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
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-Itirienne-
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Post by -Itirienne- »

Cette discussion étant très intéressante, je ne peux m'empêcher d'y apporter mon grain de sel.
Mon expérience se base sur l'ITIRI puisque c'est l'école que j'ai faite.
On y avait donc des cours de traduction EN/DE>FR, FR>EN et FR>DE (pour ma combinaison de langue), la plupart du temps sur des textes que nos profs avaient eus à traduire dans le cadre de leur activité. Les textes étaient préparés à la maison puis "corrigés" en cours. À mon sens, c'est là que réside l'intérêt de la formation : traduire beaucoup tout en ayant le droit de se tromper et recevoir un feedback sur nos productions. Les stages complètent bien cet aspect. Les conditions sont plus "réelles" mais on a encore un peu droit à l'erreur (sauf si le maître de stage se barre en vacances en laissant les stagiaires gérer l'agence, c'est arrivé à une fille de ma promo)
À part cela, nous avons eu un cours de droit international (j'aurai préféré un autre domaine du droit, mais c'est personnel), un cours sur les institutions européennes (c'est le dada de l'école), un cours de linguistique/traductologie (barbant à souhait), un cours de terminologie, un cours de technique (pas l'impression d'avoir appris grand chose malheureusement, j'ai plus appris en décortiquant un moteur en cours de thème allemand), un cours d'informatique (word et excel principalement), un cours de civilisation pr EN et DE, un cours de TAO (Trados mais trop théorique + Similis en option - ça m'a conforté dans ma préférence pour Trados :loljump: dommage vu qu'on était "sponsorisé" par la boîte qui commercialise Similis) et diverses conférences pour nous préparer à la réalité du métier (comment faire sa compta entre autres).

Par ailleurs, c'est tout à fait vrai que le diplôme ne fait pas le traducteur.
J'ai eu une prof de trad médicale qui est médecin et à ce que je sache elle n'avait pas de diplôme de traduction. Et pourtant je suis sûre que dans son domaine elle surpasse tout "simple traducteur". J'ai suivi ses cours avec beaucoup d'intérêt et le domaine médical m'attire particulièrement. Cependant je ne me vois pas accepter des traductions médicales (sauf si c'est de la vulgarisation), parce que j'ai réalisé que je ne serai jamais capable de produire un texte comme un médecin le ferait, même avec les connaissances accumulées pendant ce cours.
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ANTHOS
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Post by ANTHOS »

Merci à vous tous de partager vos expériences. C'est très instructif.

Auparavant, j'avais la conception suivante d'un cursus de traduction: des modules de traduction générale pour tout le monde, puis des modules de traduction spécialisée facultatives (avec une module pour chaque domaine, finance, juridique, médicale, éléctronique etc). Plutot fantaisiste...

Donc je suis étonné par la place accordée aux domaines techniques. Et surtout par le fait que certains domaines soient imposés.

Mais en fait, les domaines spécialistes ont tous des point communs. Les aborder doit donner une meilleur appréciation de ce que traduction spécialiste implique, et aussi une certaine aisance pour ensuite pouvoir avancer et approfondir ses connaissances seul.

La différence que je vois entre des domaines spécialistes et que certains sont abstraits (finance, juridique, science fondamentale) et d'autres pratiques (éléctronique, médecine, automobile…).

Finalement, le diplôme ne fait pas le traducteur, mais le complete (à mon avis). Et c'est un très bon point de départ pour quelqu'un qui a trouvé sa vocation tôt.

La théorie interprétative est quelque chose à laquelle j'ai souvent pénsé, en fait (d'ailleurs tous les traducteurs / interprètes doivent être aménés à y penser)...

Question bêtes:
1) qu'est-ce que c'est un cours magistral ?
2) "en thème" et "en version" veulent dire quoi exactement ?

Merci !
Manuela
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Post by Manuela »

Je me suis souvent posé la question. Je n'ai fait que le 1er semestre de l'année préparatoire du Master de l'ESIT, mais je n'y ai strictement rien appris. Je suppose que l'interêt de ces formations réside plutôt dans les techniques liées à la terminologie et à l'utilisation des logiciels de TAO.
L'année préparatoire ne sert strictement à RIEN, excepté le CM d'économie (car le TDS d'économie d'entreprise était un cirque).

À l'ESIT, les cours utiles sont effectivement ceux de traduction, et cela dépend des enseignants... Mais j'ai eu quelques excellents profs, grâce auxquels je peux dire que l'ESIT m'a été effectivement utile.

Là je fais un stage dans une agence de trad et ce que je vois et lis quand je dois faire des corrections ça me rend parfois dingue. Par contre, c'est une agence qui n'embauche que des gens qui disposent d'un diplôme.
Last edited by Manuela on 05 Jul 2008 10:08, edited 1 time in total.
Guten Tarte! Sorry for the time...
Manuela
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Post by Manuela »

Ah, et j'oubliais, le cours de TAO à l'ESIT c'est (pour rester polie) une catastrophe.
Guten Tarte! Sorry for the time...
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