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Il est une loi bien connue de tout militant même pas franchement extrêmiste comme votre serviteur (du genre à prendre la manif en route quand elle passe devant chez moi...) : la mobilisation policière obéit à une fonction à
plusieurs variables. P = f(a.b.c.d.e²) où
a est le nombre attendus de manifestants
b est l'importance des invididus en face
c est l'atmophère politique du moment
d est le quotient du degré de popularité du ministre de l'intérieur du moment divisé par la position personnelle du ministre sur le sujet en question et l'opinion qu'il a personellement de l'individu qui est à l'origine de la décision concernée (cf. CPE : Sarko contre Villepin...).
e est le coefficient d'atomisation des groupes qui appellent à manifester multiplié par la jeunesse de leurs participants, élevé à la puissance de la collaboration des dirigeants desdits groupes avec les autorités.
Récemment, en passant devant l'université où une poignée d'étudiants manifestaient, j'ai compté douze véhicules de CRS - autant dire plus de CRS que de manifestants - lesquels étaient en grande tenue d'envahisseurs de l'espace (casques, antennes, boucliers, etc.). Il s'agissait surtout de freiner la naissance du mouvement.
En revanche, quand la manif' est déjà très importante, les policiers sont très discrets : quelques hommes en tenue sur les bords, des policiers municipaux pour faire la circulations, et un nombre important de policiers en civil avec brassard (plus les RG cachés dans le troupeau), prêts à repérer un début de problème.
Une fois que les mouvements de lycéens ont démarré, les flics (entendez : leurs chefs) sont les premiers à encourager les profs (en tout cas les dirigeants syndicaux) à les accompagner, ne serait-ce que pour servir de service d'ordre. Sauf si le ministre de l'EN espère que le mouvement tourne au vinaigre, et qu'il a plus de poids que son collègue de l'intérieur qui lui n'a pas envie qu'on dise que "ses" flics tapent sur les jeunes. "L'absence" policière est parfois plus significative que la "présence" policière, laquelle est différente de la "visibilité" policière (en terme de sécurité active, les policiers en civil et les RG invisibles sont nettement plus efficaces que Dark Vadors clignotants).
Bref : que le déploiement dont souffre Léo soit irrationnel et pousse à la paranoïa n'est pas anodin, c'est précisément le but. Je ne pense pas que le gouvernement ni même l'OTAN se préoccupent une seule seconde qu'il y ait des pacifistes retraités pépères qui accrochent des drapeaux anti-otan à leurs fenêtres. Mais en brimant les actions symboliques et visibles des groupes organisés et rationnels, et surtout en communiquant un max là-dessus (technique du "buzz" les enfants, et mon pauvre Léo, tu es tombé dans le panneau et moi je te suis...) on espère dissuader les chiens fous de passer à l'acte. La France entière sait maintenant qu'il y a trois policiers au mètre carré à Strasbourg et que "ça n'est même pas la peine d'essayer" !
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Je sais, j'applique les mêmes techniques en classe...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)