
Dans le genre "nid d'aigle", ça ne s'oublie pas ! Et comme je dis toujours : c'est précisément mon métier.
Quelques précisions culturelles : de la Sparte antique, il ne reste virtuellement rien. Trois cailloux dans un champ et dix vases dans un musée municipal poussiéreux. Les civilisation purement militaristes ne survivent jamais à l'Histoire.
Le site actuel date des croisades. À chaque croisade, en effet, et sous le prétexte d'aller libérer le tombeau du Christ, les occidentaux se sont jetés sur l'empire byzantin comme des termites sur un châlet, se découpant des principautés provisoires par-ci par-là. Et bizarrement, les Français ont eu un faible pour la Grèce historique : un demi-paysan franc-comtois s'est fait duc d'Athènes pour quelques décennies, tandis qu'un Villehardouin qui traînait s'est accaparé le Péloponnèse et s'est fait bâtir un château-fort. Comme ils n'avaient pas eu affaire à nous depuis les invasions barbares, les chroniqueurs byzantins les ont appelés des "Francs" (frankoi) plutôt que des Français, et par extension le terme de "Frankoi" désigne "les Occidentaux" ou "les catholiques" encore en grec moderne, ce qui est d'ailleurs un faux-ami, "Français" se disant "Galloi" (les Gaulois !) - et "frankosyrianos" veut dire "Chrétien d'Orient", même s'il n'est ni français ni syrien.
Quand on sait que "Frankopanagia" (littéralement "vierge franque") désigne quelque chose comme notre "Sainte Nitouche", c'est vous dire l'impression qu'on leur a laissée !
En l'occurence, la forteresse a ensuite été reprise par les Byzantins lors des derniers sursauts de l'Empire, avant de redevenir une miette tenue par je ne sais plus quelle faction des Cantacuzènes ou des Paléologues qui se bouffaient le nez l'un l'autre et même entre eux.
Au deuxième plan, à la moitié de la colline, et ce qui m'a mis sur la voie en fait : le couvent de la panassia, toujours occupé.
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Bon, à moi. Je n'ai pas réussi à trouver de photos plus grandes, mais ça devrait suffire.
Exceptionnellement, même s'il s'agit du même bâtiment (pas la même saison bien sûr) je vais mettre
deux photos, et cela a son importance.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)