
En l'occurence, vous avez tous les deux tort, ou donc tous les deux raisons, car c'est un os de la langue française ; toutefois, le raisonnement d'Anuanua est meilleur, qui a opéré sans le savoir selon les principes de la grammaire transformationnelle (le principe au fond assez "sciences dures" de changer les paramètres ou les composantes pour voir ce que ça donne).
On appelle des locutions du type "en général, à nouveau, de nouveau" des "groupes prépositionnels adjectivaux en emplois figés" (Le Goffic, §305), que l'on appelle aussi des GPA "quasi-adverbiaux"... Bref, c'est une manière de dire que ce truc est inclassable. En effet :
A. Lexicalement, ce sont à l'origine des adjectifs. "général" n'a ici rien à voir avec le gradé à cinq étoiles.
B. Morphosyntaxiquement, ces adjectifs sont autonomes et ne s'accordent avec rien, ils opèrent donc la première moitié d'une substantivation, comme l'a remarqué Anuanua.
C. Mais sémantiquement, ils ne sont que très difficilement susceptibles d'être utilisés dans une véritable substantivation : les histoires d'amour finissent mal en général -> *le général des histoires d'amour, c'est de mal finir. Il est à nouveau ivre -> *le nouveau c'est qu'il est ivre. La substantivation "le général" n'existe pas (on dira le cas général), "le nouveau" n'a rien à voir sémantiquement, c'en est même l'opposé (à nouveau = quelque chose qui se réitère qui était déjà dans cet état avant, le nouveau = quelqu'un qui n'a jamais été dans cet état auparavant).
D. Syntaxiquement, ils commutent avec des adverbes : en général = généralement, de même = pareillement, à nouveau = derechef (mais "derechef < de rechef" est un ancien GPA !).
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Et là, je suis de nouveau, à nouveau, derechef et une fois de plus (ça, c'est un groupe nominal absolu en position adverbiale) pas prêt pour demain.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)