Ces choses qui nous énervent

[Maïwenn]

Alors là, je compatis ! Pour le rhume tout court (moi aussi je suis touchée, c'est loka qui nous a tous contaminés ?) et pour la réaction de la connaissance en question

[leo]

...impossible de simplement baisser sa productivité comme le ferait n'importe quelle secrétaire, n'importe quel ingénieur et encore moins possible de déléguer un peu plus pendant quelques temps comme tout manager de base ou autres cravateux du tertiaire...

et voilà... bien que je comprenne ton énervement, là je vois une fois de plus l'incompréhension de deux systèmes... quand arriverons nous à nous respecter mutuellement, public et privé ? il n'y a pas de mauvaises secrétaires, de mauvais ingénieurs, de cravateux comme tu dis, ni de mauvais profs... des exceptions de part et d'autre bien sûr, mais ne généralisons pas

[Maïwenn]

Elie n'a pas parlé de mauvaises secrétaires ou autres. Seulement, quand tu n'es pas en contact avec du public, tu peux souvent te permettre de réduire la voilure en cas de maladie (pas toujours, c'est vrai). Pour les profs, c'est plus difficile, quoi que tu fasses, tu auras toujours les élèves devant toi. Il y a la solution de donner des exercices à faire, mais elle n'est pas toujours applicable...

[ElieDeLeuze]

Ecoutez, les gens, pendant une année, j'ai fait autre chose que prof. Je pouvais aller au bureau et travailler "diminué", j'en faisais moins, j'étais lent et prenais du retard, mais cela était déjà pas mal. Je pouvais être là sans finir la journée avec la tête explosée et rampant jusqu'au sofa. Cela réduit grandement le nombre de jours-maladie que vous devez prendre quand vous faites certains métiers. Pour les profs, le nombre est nécessairement plus grand avec exactement les mêmes symptômes. C'est là le hic et ce n'est pas moi qui comprends mal.
Prof, le simple fait d'être en cours et les élèves demandent de vous une attention totale et sans partage, même en donnant des exercices comme disait Maïwen. Vous ne pouvez pas vous ménager, c'est la nature du métier. Rien de grave, mais il faut le savoir... et le faire savoir. Alors quand j'entends les inepties sur les profs "toujours" malades, je boue de rage.

[leo]

je vais me faire allumer je sais... mais mon fils avait une prof d'anglais en arrêt pour dépression deux années de suite (durant 8 mois à chaque fois) et pas souvent de remplacent ! deux années d'anglais foutues... je ne la condamne pas elle (quoique, étant trop connue pour ce fait et pour des motifs extra professionnels, elle aurait dû arrêter) mais surtout le système qui s'en fout ! maintenant, j'ai été travailler avec 39 de fièvre moi aussi...

[ElieDeLeuze]

La dépression, c'est pas un rhume. Et justement, dans certains métiers, on peut aller travailler avec de la fièvre, mais pas quand on est prof (même sans fièvre, le sujet de mon énervement). Prof malade, on ne PEUT pas faire son métier, même si on le veut. Voilà la différence. Il y certainement d'autres métiers comme cela, mais c'est sur les profs qu'on tape et qu'on dit n'importe quoi, donc je m'énerve. Voila.

[leo]

ok doc, on va pas continuer (ou en MP)... sinon y a un Lat pas loin

[Latinus]

Le rapport avec la choucroute...

[Sisyphe]

Le rapport avec la choucroute...

Le cuisinier du lycée qui a l'idée saugrenue de faire de la choucroute à midi, ça te va ?

C'est vrai en plus : l'intendant devait avoir une ristourne sur la choucroute, ou alors une société de choucroute en boîte fait une opération marketing en direction des cantines (pardon, des "restaurant scolaires". Mon intendant est très pointilleux là-dessus). Enfin bref, une choucroute complète avant de parler de Carl Gustav Jung à des BTS. D'une évidence absolue.

*

Quant à l'attention que réclame l'exercice du métier de prof, imaginez-vous devant trente-cinq gazinières, sur lesquelles chauffent autant casseroles, mais de tailles différentes et contenant des liquides différents (tiens, comme pour faire une choucroute : voilà, être prof, c'est préparer trente-cinq choucroutes en même temps). Donc, d'accord avec Elie.

L'idée que "les profs ne foutent rien" est la chose la plus difficule à supporter dans le métier. Plus que la violence des élèves ou la dureté des situations sociales auxquelles on fait face (m'en suis encore pris une dans la gueule ce soir). On voit le petit commerçant qui reste dans son magasin jusqu'à neuf heures du soir, on voit le médecin hospitalier qui fait quatorze heures de garde. Personne ne voit le prof qui travaille, sinon dans ce petit moment de représentation qu'est le cours en classe. Où il a l'air de ne rien faire ou presque, comme l'acteur de la Comédie Française qui débite ses vers de Racine. "Ah bon, vous préparez vos cours ?" m'a sorti un jour un étudiant de seconde année de BTS. Je pourrais aussi parler de cette collègue prof et mariée depuis quinze ans peut-être, et qui n'arrive toujours pas à faire comprendre à son non-prof de mari (si, si, ça existe...) que non elle ne s'est pas "mal organisée", non ce n'est pas qu'elle ne veut pas libérer son dimanche, non elle ne peut pas garder sa nièce le jeudi "où elle ne travaille pas". Mais que la quantité de travail à la maison est incompressible. Je sens venir le divorce.

[iubito]

Je soutiens les profs, même si y'en a pas dans ma famille et mon entourage proche.
Mais j'imagine bien ce que ça peut être.

Quand je vois qu'avec 2-3 collègues on a tous la voix cassée, on aurait mieux fait de se mettre en arrêt plutôt que de passer la journée au téléphone / à donner une formation (d'ailleurs un collègue a repoussé sa formation pour ça).
Mais bon, y'a un tel boulot à faire que prendre du retard ferait un gros gros coup de speed un peu plus tard pour tenir le calendrier, donc on l'a pas fait, surtout que celui qui booste le calendrier est pris au piège, il est aphone depuis une semaine et assuré des formations.

Là où travaillait Enzo avant, plus de voix => retour à la maison

J'ai plus de voix mais le cerveau n'est pas trop ralenti pour que je fasse des tâches autres, et dialoguer par mail.
Si j'avais eu de la fièvre je me serai arrêté car là plus moyen de réfléchir et travailler.

Moi c'est plutôt 400 gazinières, quelques modèles différents, avec des cuisiniers et cuisinières de différents niveaux (du noob total au chef étoilé), mais qui doivent arriver à faire la même choucroute...

[leo]

Aujourd'hui... suis allé vider mes bouteilles, journaux, papiers et plastiques en tous genre, surtout une tonne de pubs...

les endroits de collectes (juste deux dans le village pour 5000 habitants) sont dégueu, toujours plein, faut mettre des bottes par temps de pluie tellement c'est mal entretenu, plein d'ornières... et en plus mal (pas assez) ramassé, les conteneurs dégorgent, les gens mettent tout par terre à force... c'est sale, pas envie d'y revenir ! et on nous harcelle tout le temps, triez, triez... MARRE !

[Latinus]

A l'inverse... au boulot nous avons de magnifiques conteneurs prévus pour "carton non souillé uniquement" (énormément de livraisons).
C'est pourtant bien écrit dessus mais ça n'empêche pas des boulets d'y balancer tout et n'importe quoi... Comme le reliefs d'un repas gastronomique de chez Mc'Do, des mégos (faut être inconscient !), des poubelles.

[Sisyphe]

Aujourd'hui... suis allé vider mes bouteilles, journaux, papiers et plastiques en tous genre, surtout une tonne de pubs...

les endroits de collectes (juste deux dans le village pour 5000 habitants) sont dégueu, toujours plein, faut mettre des bottes par temps de pluie tellement c'est mal entretenu, plein d'ornières... et en plus mal (pas assez) ramassé, les conteneurs dégorgent, les gens mettent tout par terre à force... c'est sale, pas envie d'y revenir ! et on nous harcelle tout le temps, triez, triez... MARRE !

A l'inverse... au boulot nous avons de magnifiques conteneurs prévus pour "carton non souillé uniquement" (énormément de livraisons).
C'est pourtant bien écrit dessus mais ça n'empêche pas des boulets d'y balancer tout et n'importe quoi... Comme le reliefs d'un repas gastronomique de chez Mc'Do, des mégos (faut être inconscient !), des poubelles.
A l'inverse... au boulot nous avons de magnifiques conteneurs prévus pour "carton non souillé uniquement" (énormément de livraisons).
C'est pourtant bien écrit dessus mais ça n'empêche pas des boulets d'y balancer tout et n'importe quoi... Comme le reliefs d'un repas gastronomique de chez Mc'Do, des mégos (faut être inconscient !), des poubelles.

Le syndrôme du geste. Bon nombre d'élus locaux (et vous savez que j'en ai une près de moi) sont encore très sincèrement satisfaits du seul fait d'avoir posé un point de collecte. Ce n'est même pas de l'hypocrisie, ils pensent réellement avoir fait "un geste pour la planète" comme dit la com à la con.

Or, le même élu local, fût-il pour le coup un politicien retors et hypocrite, n'aurait pas l'idée de poser un sens interdit n'importe où, juste pour la fierté d'avoir posé un sens interdit ! Il se sera d'abord demandé s'il est utile, éventuellement si cela favorisera sa réélection au passage, ensuite s'il est bien placé, si l'économie général des sens de circulation dans le village est efficace, et enfin si les gens vont le respecter (on sait bien qu'une interdiction absurde est plus dangereuse qu'une permission laxiste, car elle crée l'irrespect) - tâche que les gendarmes appliqueront par ailleurs.

Mais pour l'instant, seuls les écolos les plus techniciens (ceux que l'on considère comme des endormeurs dans un conseil municipal) sont capables de ce genre de raisonnement. Le point de collecte est-il au bon endroit ? Sa signalétique est-elle claire (le degré de tri, Lat' en donne un exemple, peut varier) ? Les gens savent-ils l'utiliser ? Qui va assurer la surveillance, le suivi et éventuellement le constat des infractions ? Pour les élus, un point collecte, c'est une grosse poubelle et on ne gère pas une poubelle. Or, c'est beaucoup plus proche d'un sens interdit ou d'une délégation de service public.

Sans compter que chaque commune a tendance à faire ce qu'elle veut. La gestion des ordures correspond généralement à un enchêvetrement de compétences entre commune, intercommunalité, délégations de services publics et j'en passe. Et la jolie benne verte de monsieur le maire fait finalement plus de bobos à notre planète.

Même problème pour les cinquantes mètres de piste cyclable cessant ex abrupto sur un carrefour complexe. Parfois, sa présence va augmenter le risque accidentologique (complexification de la "lisibilité" du carrefour, angles morts, feux permissifs, fausse impression de sécurité chez le cycliste, etc.). Mais monsieur le maire croit de bonne fois avoir fait un geste...

[leo]

je vais écrire au maire, si ! bon je sais celà ne servira à rien...

[Latinus]

Il a gelé cette nuit, forcément ça a givré sur les voitures... J'étais mort de rire en amenant Maël à l'école : ce chant très particulier des raclettes se réverbérant sur de pittoresques façades.
Sur le retour, n'étant livré qu'à ma propre distraction, j'ai pu constater que ce chant dépend et de l'outil et de l'homo sapiens qui le manie : des scritch scritch rapprochés, de grands scrrrrêêtch, un autre indéfinissable... bon, forcément, il essayait avec une feuille de papier réduite en boule.

Mort de rire donc, jusqu'à ce qu'une odeur de solvant ne fasse riper ce 45 tours rigolo : Un homo debilus dégivrait ses vitres avec une sorte de spray. Le givre, fondu, coulait lentement par terre, liquoreux.
Se sentant regardé, il a eu un moment d'arrêt... et puis en a remis une couche