Bonjour,
Nous avons une doute sur la phrase suivante:
"Regio imperio duo sunto, iique consules appellamino."
Qu'est-ce que signifie "appellamino"? Cela doit être du verbe "appellare", mais nous n'avons pas trouvé cette terminaison "mino".
Merci d'avance.
Doute sur un mot en latin
Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
Doute sur un mot en latin
Merci de corriger notre français si nécessaire.
Paulo Marcos -- & -- Claudio Marcos
Brasil/Brazil/Brésil
Paulo Marcos -- & -- Claudio Marcos
Brasil/Brazil/Brésil
- Sisyphe
- Freelang co-moderator
- Posts: 10954
- Joined: 08 Jan 2004 19:14
- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Re: Doute sur un mot en latin

C'est un impératif futur passif (3e du pluriel), et ce doit être le quatrième que je vois dans ma vie de latiniste, enfin plutôt le troisième, car la phrase que vous citez provient d'un texte connu, le De Legibus de Cicéron, où celui-ci cite un certain nombre de lois, telles qu'elles sont formulées à Rome, c'est-à-dire précisément à l'impératif futur.
En l'occurence, la formule quasi-constitutionnelle dit "qu'il y ait [sunto] deux <magistrats> pour exercer un pouvoir de type royal (regio imperio), et que ceux-ci (iique) soient appelés (appellamino) "consuls".
On peut penser que ce temps n'existait déjà plus à l'époque de Cicéron. Il cite une loi qui a déjà deux siècles d'âge à son époque.
L'impératif futur actif (esto, estote, sunto...) n'est déjà lui-même pas très courant. Il marque un ordre dont le début de l'exécution est reporté dans le futur et/ou qui est supposé être permanent. On l'utilise donc pour les lois (sunto = qu'ils soient telle ou telle chose à partir de maintenant et pour l'éternité) ou pour les formules d'imprécation (si quelque fait tel chose, sacer esto[/o] = qu'il soit maudit, à partir du moment où il l'aura fait et de façon permanente).
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Re: Doute sur un mot en latin
Merci. Intéressant, cette forme est vraiment rare, parce que nous n'avons trouvé son analyse morphologique nulle part, pas même à Perseus.
A-t-il d'autres formes pour cet impératif futur passif (1e du singulier, 1e du pluriel, 2e du singulier, etc.)?
A-t-il d'autres formes pour cet impératif futur passif (1e du singulier, 1e du pluriel, 2e du singulier, etc.)?
Merci de corriger notre français si nécessaire.
Paulo Marcos -- & -- Claudio Marcos
Brasil/Brazil/Brésil
Paulo Marcos -- & -- Claudio Marcos
Brasil/Brazil/Brésil
Re: Doute sur un mot en latin
Sur Perseus en fait il y a une grammaire qui indique certaines formes et leur usage, mais pas cette forme-là. 
-- Olivier

-- Olivier
Se nem kicsi, se nem nagy: Ni trop petit(e), ni trop grand(e):
Éppen hozzám való vagy! Tu es juste fait(e) pour moi!
Éppen hozzám való vagy! Tu es juste fait(e) pour moi!
- Sisyphe
- Freelang co-moderator
- Posts: 10954
- Joined: 08 Jan 2004 19:14
- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Re: Doute sur un mot en latin
Il n'en existe pas plus d'une quinzaine d'attestation, et en fait, la personne n'est pas toujours claire. En gros :
- À l'origine, dans les textes de loi et les inscriptions, c'est une 2e et une 3e du singulier passif (tout comme "esto" est à la fois la 2e et la 3e du singulier passif).
- Chez les auteurs littéraires, c'est parfois, comme ici, une 3e du pluriel. Mais l'on peut se demander si ce n'est pas carrément une erreur de leur part, face à un temps archaïque qui "fait bien", comme les gens qui font des imparfaits du subjonctif monstrueux en français (*que j'écrivasse, *qu'il fusse).
- À l'origine, dans les textes de loi et les inscriptions, c'est une 2e et une 3e du singulier passif (tout comme "esto" est à la fois la 2e et la 3e du singulier passif).
- Chez les auteurs littéraires, c'est parfois, comme ici, une 3e du pluriel. Mais l'on peut se demander si ce n'est pas carrément une erreur de leur part, face à un temps archaïque qui "fait bien", comme les gens qui font des imparfaits du subjonctif monstrueux en français (*que j'écrivasse, *qu'il fusse).
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)