La tendance au respect glacé de l'autorité, à l'absence totale d'initiative et au mutisme généralisé est une réalité même chez la seconde génération d'Asiatiques, nés en France, dans mes classes.
Je dis bien "une tendance", avec ce qu'il faut de prudence et de relativité pour faire la différence entre "explication socio-culturelle" et "racisme". Un bon prof doit savoir faire la différence, même dans les moments de "faiblesse naturelle" (six-centième copie à côté de la plaque, hurlement primal au retour en salle des profs, syndrôme anoxyique en déficience de sommeil post-copies, proviseur petitfchefique, verre dans le nez, lecture de son bulletin de salaire, ministre de l'Education Nationale...)... J'espère réussir à être un bon prof pendant encore trois ou quatre ans.

Enfin bref, j'ose à peine vous dire que parfois, en salle des profs, on joue au jeu du "le premier qui réussit à faire parler l'Asiatique". J'ai souvent gagné, mais jamais avant décembre.
Nonobstant, Maï, une classe et une classe. Même si je soupçonne le lycée thaïlandais de fonctionner à l'américaine, c'est-à-dire avec un certain choix dans les matières validées par modules capitalisables et par semestres comme dans nos facs, n'oublie pas qu'il y a deux différences fondamentales avec une université :
- Ils n'ont pas envie d'être là.
- Les plus mauvais sont encore là.
Tu les aurais à partir de quel âge ?
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)