Que lisez vous ces jours-ci?

[svernoux]

J'ai lu les deux suivants d'Izzo, Chourmo et Solea. C'est vraiment super, quand on commence on ne peut plus s'arrêter.
Dommage qu'Izzo soit décédé et qu'il n'ait pas écrit plus, c'est vraiment très très bon, ce qu'il a fait.

J'ai relu Le Caméléon de Kourkov. On me l'a offert et je croyais que je l'avais pas lu, mais je dois confondre avec Le Pingouin, que je n'ai effectivement pas lu. Bon ben c'est toujours bien, mais je suis moins enthousiaste qu'en 2005. Soit c'est l'attrait de la nouveauté qui s'est perdu, soit je suis devenue plus cynique entre temps...

[Maïwenn]

J'ai enfin terminé Gone with the wind / Autant en emporte le vent. "Enfin", pas parce que c'est nul, mais parce que c'est la première fois qu'il me faut plus d'un mois pour finir un livre. Je ne connaissais pas trop l'histoire et je pensais que c'était un peu à l'eau de rose, à l'image de l'affiche du film. En fait non, c'est beaucoup plus qu'une histoire d'amour. J'ai beaucoup aimé cette fresque historique retraçant la guerre de Sécession à Atlanta et la reconstruction du point de vue des Confédérés.

Par contre c'est quand même super long, certains passages traînent en longueur, il aurait fallu élaguer un peu. Et j'ai peiné sur la retranscription de l'accent des noirs, parfois j'ai sauté des lignes

[miju]

Pour poursuivre mes lectures de roman USA j'avais pris à la bibliothèque "Grand Maître" de Jim Harison, un peu de philosophie et beaucoup beaucoup de sexe et d'alcool. BOF je suis arrivé au bout par devoir, mais ce fut dur !

[Maïwenn]

Encres de Chine de Qiu Xiaolong. Une ancienne garde rouge devenue dissidente est assassinée. L'inspecteur Chen et son adjoint Yu mènent l'enquête.

Un des plus mauvais romans policier que j'ai jamais lu. Aucun suspense, et en fait on s'en fiche pas mal de savoir qui a tué cette femme pour qui on ne ressent aucune empathie. Je n'ai pas été emballée par le style non plus, je ne sais pas ce qui cloche exactement, mais c'est pas terrible.

Par contre on apprend énormément de choses sur la révolution culturelle et la société chinoise jusqu'aux années 90. Donc c'est intéressant pour moi. Je crois qu'en fait le roman policier c'est juste un prétexte qu'a trouvé l'auteur pour parler de toute cette période qui l'a beaucoup marqué (son père était accusé d'être un capitaliste et il n'a pas pu aller à l'école pendant longtemps. Maintenant il habite aux États-Unis)

[miju]

Et on trouve le livre facilement en chine ?

[Maïwenn]

Facilement, je ne sais pas, je ne l'ai pas cherché, il était tranquillement à la médiathèque de l'Alliance Française. Ses livres ont été traduits en chinois (Qiu Xiaolong écrit en anglais), mais je ne sais pas s'ils sont en vente ici.

[Maïwenn]

Pour continuer sur ma lancée, j'ai emprunté Ripoux à Zhengzhou de Zhang Yu.

Et j'ai trouvé ce qui ne va pas dans le style chinois : les répétitions. Chaque idée est exprimée de 2 ou 3 façons différentes et les mêmes éléments reviennent régulièrement dans le récit. Je trouve ça insupportable. Dans la prose de Qiu Xiaolong ce n'était pas trop marqué, c'est pour ça que je n'avais pas réussi à l'identifier, mais avec Zhang Yu c'est impossible à louper. John confirme que ces effets de style sont très fréquents. Je n'aime pas du tout, donc je crois que pour le moment je vais en rester là avec la littérature locale.

J'ai aussi emprunté un roman québécois cette semaine, on va voir si ça me plaît plus !

[Maïwenn]

Un dimanche à la piscine à Kigali, de Gil Courtemanche

Un journaliste québécois se traîne à Kigali en 1993-94 à la veille du génocide rwandais. Il est amoureux de Gentille, une Hutue dans un corps de Tutsie. Dans leur sillage on découvre l'horreur des massacres ethniques, les petites manigances post-coloniales, la prostitution, les viols, la honte du sida... Et puis aussi l'amour et la générosité.

C'est un livre très fort même terrifiant. L'écriture est très crue, ça colle parfaitement avec la dureté des événements. J'étais jeune en 1994, le génocide au Rwanda c'était quelque chose de lointain, maintenant je comprends mieux ce qu'il s'est passé à l'époque.

[svernoux]

Ca a l'air intéressant ! Mais c'est quoi "une Hutue dans un corps de Tutsie" ? Une métisse ?

Moi aussi j'achève une très très bonne lecture : Seul dans Berlin de Hans Fallada. Le sujet est la résistance intérieure allemande (non organisée) sous le nazisme mais c'est surtout une magnifique portrait des petites gens de l'époque et de la terreur nazie.

[Maïwenn]

Ca a l'air intéressant ! Mais c'est quoi "une Hutue dans un corps de Tutsie" ? Une métisse ?

Ah, il faut lire le livre, Gentille a une histoire familiale très particulière. Pour résumer, elle est hutue mais a l'apparence physique d'une Tutsie, et personne ne la croit. L'ethnicité se transmet(tait ?) par le père. Une personne de père hutu et de mère tutsie est hutue.

Un film a été tiré du livre au fait : Un dimanche à Kigali de Robert Favreau.


Seul dans Berlin a l'air intéressant aussi.

[svernoux]

C'est sur ma liste !

[iubito]

bon bein on sait ce que koko lit aujourd'hui

[kokoyaya]

bon bein on sait ce que koko lit aujourd'hui

Fini, na

[Chocolat]

Je suis sur "J'ai mal à mes ancêtres" de Patrice Van Eersel et Catherine Maillard.

Cet ouvrage tente de présenter les origines et les différents courants de la psychogénéalogie à travers sept entretiens avec les grands acteurs de ce mouvement dont Anne Ancelin Schützenberger (approche globale, comportementale et anthropologique de la psychanalyse), Alexandro Jodorowsky (qui théâtralise l'arbre généalogique en demandant au consultant de recréer sa famille en choisissant des personnes dans le public et ainsi faire ressortir et régler une ou plusieurs défaillances transgénérationnelles) et Serge Tisseron (a travaillé sur les secrets de famille et leurs impacts sur les enfants, l'étude d'Hergé et de Tintin notamment est bluffant)
... intéressant

[Maïwenn]

Tu peux donner des exemples de cette étude sur Hergé et Tintin ?