
Rhâââ, grillé par Andergassen une fois de plus !
Belle synthèse effectivement des Lumières, puisque pour caricaturer, la
pensée vient d'Allemagne, le mot de France, et l'application générale de la Révolution.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que l'école est "normale" au sens où elle est un modèle
d'école : longtemps les écoles normales sont d'abord une vraie école avec de vrais élèves (mais urbains toutefois) sur lesquels les jeunes enseignants apprennent leurs métiers - ce qu'on appelait en France au début du XXe siècle "l'école annexe" (on en trouve encore l'inscription). L'école se veut aussi un modèle pour les autres écoles, en terme d'organisation, de mobilier scolaire, de pratiques pédagogiques.
Quand Péguy dans un texte célèbre mais mal compris parle des "hussards noirs de la République", c'est précisément aux
élèves-maîtres qu'il fait référence : les jeunes "stagiaires" dirait-on aujourd'hui (sauf qu'ils avaient seize ans...) qui faisaient cours dans l'école-annexe, et à qui on imposait le port d'un uniforme - et non pas à tous les maîtres de la IIIe république. Il évoque d'ailleurs, non sans humour (enfin, de l'humour pour Péguy) l'espèce d'abyme de perplexité dans laquelle le plonge l'oxymore "élève-maître".
Les écoles-annexes ont dû disparaître dans l'après-guerre, avec l'élévation progressive du niveau de recrutement des instituteurs. Les écoles normales tout court ont disparu avec la réforme Jospin qui a institué les Instituts Universitaires de Formation des Maître (qui regroupent la formation des enseignant du primaire et du secondaire, mais en réalité dans des séries séparées, contrairement à ce qui était prévu au départ) ; lesquels sont en train de disparaître pour faire place aux "écoles superieurs du professorat"... Wait and see.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)