Maïwenn wrote:La directrice de l'école où je donnais des cours pour enfants n'est pas contente parce que mon remplaçant est noir

Je vais faire mon Elie, mais c'est banal. Svernoux pourrait d'ailleurs nous parler des ratonnades d'étudiants noirs en Russie et en Ukraine qui atteignent des proportion pogromesques et dont on parle peu.
Les Chinois voient des Européens depuis un siècle et demi, ils s'y sont habitués, avec sans doute le mélange de fascination et de mépris, de désir et de haine propres à tous les peuples un jour colonisés (ou quasi). Mais pour les Noirs, ils en sont là où en était ma grand-mère. C'est-à-dire au racisme le plus immédiat, le plus physique et le plus dépourvu de vergogne.
Y-a-t-il d'ailleurs seulement un mot en chinois pour dire "racisme" ? Si oui, est-il bien ancien ?
Le fait qu'il y ait de plus en plus d'intérêts chinois en Afrique ne retire rien, au contraire : les Chinois (c'est-à-dire l'élite politico-économique essentiellement han et mandarine) sont en train de nous y succéder dans la logique néocoloniale.
Je soupçonne au passage que l'on sous-estime en France les racismes inter-communautaires, dans la mesure où les Asiatiques sont "minorité visible invisible", dont on maîtrise mal la réalité (moi-même, d'ailleurs, en tant que prof de banlieue, je manque de repères à leur sujet). Contrairement aux Etats-Unis, les Asiatiques et les Noirs (parmi lesquelles la distinction entre africains et "domiens" est une ligne de partage beaucoup plus violente qu'on ne le croit) ne sont pas sur un terrain de compétition économique, ce qui limite le racisme à sa dimension "familiale". Mais ça pourrait péter un jour.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)