http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html
C'est au Mémorial Gandhi, à New Delhi, que les travaux du premier recensement linguistique réalisé en Inde depuis près d'un siècle ont été dévoilés, jeudi 5 septembre : sur les 850 langues identifiées dans le pays – 300 n'avaient jamais été documentées –, près de 200 sont menacées de disparition car parlées par moins de 10 000 locuteurs.
.Ce recensement n'a pas été mené par des linguistes mais par le "peuple". Les bénévoles de l'Étude linguistique du peuple indien (PSLI) ont posé la question suivante à leurs interlocuteurs : "pensez-vous parler uen langue différente ? Si oui, aidez-nous à la transcrire"
Comme souvent quand Le Monde se mêle de linguistique, je me sens un peu mal à l'aise. Certaines informations factuelles sont intéressantes, comme celle-ci :
Cela étant, sont-ce vraiment les groupes linguistiques de moins de 10.000 locuteurs qui sont les plus sécessionnistes (rappel : quand on parle de l'Inde, on doit penser en termes de milliard d'habitants (1.277.800.000) ! Rapporté à la France, ça ferait un groupe de 500 locuteurs !) ?L'apathie de l'État indien n'a pas aidé à la préservation de la diversité linguistique. Depuis la fin des années 1970 ,les langues parlées par moins de 10 000 locuteurs ont été ignorées à chaque recensement de la population. New Delhi criangiat de réveiller des revendications séparatistes qui mettent à mal l'unité du pays. "Ce n'est pas forcément l'anglais ou l'hindi qui supplantent les dialectes, mais les 22 langues régionales parlées dans les différents États" analyse Joseph Koyipally, professeur de littérature qui a mené le recensenement dans l'État du Kerala
D'autres mériteraient plus de précisions :
Le premier paragraphe pourrait aussi bien s'appliquer à l'Europe (tout un vocabulaire agricole a disparu de l'usage commun : qui fait la différence entre un chêne et une yeuse ?). Quant au second, je le trouve carrément problématique, ne serait-ce que par l'expression "population tribale" que je trouve coloniale (ça veut dire quoi : qu'ils sont tout nus ?). Ca sent la généralité hégélienne façon XIXe siècle, genre "conflit des peuples pasteurs à dieux ouraniens (i.e. dans le ciel) et des peuples éleveurs à dieux chthoniens (i.e. dans la terre)". J'ai un doute...Que nous apprend l'évolution du langage sur les tranformations de la société indienne . "L'appauvrissement du vocabulaire employé pour décrire la végégation ou encore la faune traduit la rupture entre les habitants et leur environnement" estime Ganesh Devy.
Une connaissance approfondie des langues permet également de mieux comprendre les conflits qui traversent l'Inde. Celui qui oppose par exemple les industries minières aux populations tribales de l'Est du pays, où deux conceptions du monde s'affrontent : l'une où la terre appartient aux hommes, et l'autre où les hommes appartiennent à la terre. Les uns qui la convoitent contre ceux qui la vénèrent