Le topic des bébés

[joey]

Merci à tous pour vos témoignages, ils ont tous quelque chose de touchant, quelle qu'en soit la conclusion.

que des papas touchants par ici...

[Chocolat]

En ce qui me concerne je ne voulais rater ça sous aucun prétexte, j'ai même suivi deux cours de préparation à l'accouchement, on sait jamais
Ma femme ne voulait pas de péridurale prétextant que les femmes ont accouché ainsi durant des milliers d'années et qu'elle voulait faire de même (... respect!) la panique et les hurlements aidant, tout ce que j'avais soigneusement appris pendant les cours de préparation se sont volatilisé de ma mémoire, le constat fut affligeant je ne servais à rien à part d'objet de lacération pour ses ongles (affûtés pour l'occasion?). La petite jeune du service de nuit en a eu pour son grade elle aussi (cinquième accouchement et premier à gérer sans péridurale pour cette novice).
La maman accroupie sur la table de travail (ne pas négliger les biens faits de la gravité dans ce genre de situation), ses deux mains sur les épaules de la sage femme, à hurler à la mort... Il est 20h30, les six autres sages femmes qui travaillaient dans les salles adjacentes se précipitent accompagné de l'obstétricien, notre sage femme ne se démonte pas: "elle est sans peri mais... c'est bon je gère!"
Vingt minutes plus tard le bébé est là, dans mes bras, lui dormant, moi cherchant à chasser les images gores de cet accouchement (oui oui j'ai TOUT vu), ma femme rassemblant ses dernières forces pour expulser le placenta.. en vain. L’obstétricien facturera 1000 euro l'apposition du pouce au bon endroit sur le ventre pour le décrocher. La sage femme quant à elle s'y reprendra à 5 fois pour rédiger le constat de naissance.


*

La maternité où nous étions c'est 97% d'accouchement sous péridurale, la sage femme nous a révélé qu'ils n'apprennent même plus comment gérer les "exceptions" à l'école. Ca promet.

*


Par la suite une vieille connasse, surement proche de la retraite et qui n'en a plus rien à foutre, nous (me) montre comment donner le bain du bébé (c'est mon premier, le troisième pour la maman). Elle ouvre grand le robinet d'eau froide, (tien.. pourquoi ne fait-elle pas de mélange pour obtenir une eau tiède?) elle attrape le sac de patate, en l’occurrence mon fils et le passe 3 ou 4 fois sous le jet d'eau froide, il en a partout, manque de s'étouffer, hurle lui aussi à la mort, et quand je commence à gueuler l’infirmière part en me lançant: "bah.. si vous ne voulez pas apprendre, j'ai rien à faire là!". Six ans après il garde toujours une certaine phobie de l'eau, surtout sur le visage!

L'allaitement c'est très bien passé, les conseils d'une jeune gabonaise ont été très apprécié: "surtout n'oubliez jamais de bien vous essuyer le téton après chaque tété pour éviter les crevasses!" En définitive la maman a allaité 11 mois, et c'est le bébé qui, de lui même, n'en a plus voulu. Un conseil pour mesdames: si vous êtes dans ce cas de figure et qu'il faut stopper la monter de lait, le persil frai est vraiment un remède miracle et radical, couramment utilisé dans les fermes porcines et bovines pour arrêter la lactation ça marche très bien, évidemment, sur les humains. En une seule journée le problème fut résolu.

Concernant le cododo, dont je découvre le terme ici, nous n'avons pas eu de problème. Je me levais aux heures de tété nocturne et lui apportais le fébrile mais vorace nourrisson et le ramenais dans son lit une fois le repas fini. Les fois où nous nous endormions tous les trois, je crois qu'en fait nous ne dormions que d'une oreille. J'avais aussi peur de l'écraser en me retournant dans le lit mais je remarque qu'à chaque fois que je faisais un mouvement je levais aussi une paupière, pareil pour la mère. Je crois que dans ce cas là il y a comme une sécurité naturelle qui se met en place. Comme lorsque tu fais une sieste pendant que les enfants jouent dans le jardin, tu ne dors jamais à poings fermés.. non?
Pour réagir sur le lien fusionnel de la mère et de l'enfant, de ce que j'ai vu, oui il est incontestablement présent et c'est aussi le rôle du père que d'y mettre le hola si cela devient trop. Je me souviens d'une scène où j'embrassais ma femme alors qu'elle tenait Amaury dans ses bras (il avait à peine plus d'un an), le petit d'homme voyant cela me repoussa d'une main ferme en faisant une moue genre: "chasse garder mec!" ni une ni deux j'ai re-embrassé sa mère et j'ai pris le garnement dans mes bras lui rappelant ainsi quel était sa place et la mienne dans la famille. La mère s'en est aussi rendu compte et a approuvé mon geste. Non mais!

S'en est suivi les couches lavables sauf pour la nuit, les jetables du magasin bio convenaient parfaitement; écharpe de portage (5.20m); zéro bib zéro tétine.

[leelou]

Par la suite une vieille connasse, surement proche de la retraite et qui n'en a plus rien à foutre, nous (me) montre comment donner le bain du bébé (c'est mon premier, le troisième pour la maman). Elle ouvre grand le robinet d'eau froide, (tien.. pourquoi ne fait-elle pas de mélange pour obtenir une eau tiède?) elle attrape le sac de patate, en l’occurrence mon fils et le passe 3 ou 4 fois sous le jet d'eau froide, il en a partout, manque de s'étouffer, hurle lui aussi à la mort, et quand je commence à gueuler l’infirmière part en me lançant: "bah.. si vous ne voulez pas apprendre, j'ai rien à faire là!". Six ans après il garde toujours une certaine phobie de l'eau, surtout sur le visage!

mais mais mais...
Comment c'est encore possible des trucs comme ca ?

[leelou]

J'ai trouvé un beau film à voir (s'il passe dans vos villes) et une nouvelle façon de voir l'accouchement : http://www.entreleursmains.org/
Qu'en pensez-vous ?

[Maïwenn]

Personnellement j'ai été très contente d'accoucher à l'hôpital et je n'ai aucune envie d'accoucher à la maison. Je trouve dommage qu'on impose des choses aux femmes mais je ne suis pas du tout dans la mouvance naissance naturelle, projet de naissance hyper directif, accouchement dans l'eau, etc. Heureusement parce que ce n'est pas à l'hôpital public en Thaïlande que j'aurais pu imposer mes volontés. J'ai lu beaucoup de témoignages de femmes déçues parce que ça ne s'était pas passé comme elles le souhaitaient. Mais un accouchement ne peut pas être planifié, il faut laisser la place à l'inattendu. C'est difficile à exprimer mais je le considère plus comme un moment à passer que comme un événement en soi. Je n'ai pas non plus eu ce fameux coup de foudre pour Judikael en le voyant, en fait j'ai eu l'impression qu'il prenait sa place parmi nous tout naturellement. John a d'ailleurs ressenti la même chose quand il l'a vu 30 min après.

[svernoux]

J'ai trouvé un beau film à voir (s'il passe dans vos villes) et une nouvelle façon de voir l'accouchement : http://www.entreleursmains.org/
Qu'en pensez-vous ?

leelou, merci infiniment ! Oui, il passe dans un petit ciné de campagne pas si loin de chez moi vendredi prochain, avec débat avec une sage-femme ! J'en reviens pas ! Bien sûr que j'irai et je te dirai mes impressions.

Choco, très intéressant ton témoignage. Nous aussi on fait la préparation à deux, toute entière (d'ailleurs ça s'appelle "bébé à deux") et l'idée est justement que le papa ait des "outils" pour se sentir utile le jour de l'accouchement (massages, points d'accupression, etc.) Mais bon, il est clair que ça ne doit aider que jusqu'à un certain point, et uniquement à condition de garder son sang-froid, ce qui doit être tout sauf simple ! Enfin, mieux vaut être préparé que pas.

Et sinon ce que tu racontes sur certains personnels est vraiment aberrant en effet. Il semble qu'il y ait beaucoup de progrès quand même ces dernières années, mais ça dépend vraiment des établissements et des gens sur qui on tombe, semble-t-il. Je n'ai pas encore visité ma maternité, mais d'après les échos que j'en ai, ça a l'air quand même pas mal, et mon gynéco aussi semble très ouvert. J'ai pourtant choisi les deux par hasard, alors ouf, j'ai eu du bol. J'ai eu entre temps de très mauvais échos d'une autre maternité où j'aurais aussi bien pu aller, c'est glaçant... Enfin, très bien médicalement parlant, mais l'usine à accouchement et aucune prise en compte de l'humain. Pas ma came.

En plus, j'ai aussi la possibilité d'être transférée dans un autre établissement juste après la naissance, je ne sais pas encore mais je pense que je vais le demander. C'est un chouïa plus près de chez nous et c'est une ancienne maternité où on ne fait plus les accouchements, mais que le périnatal, du coup petite unité, très bon encadrement, super accompagnement à l'allaitement, papa très bien accueilli, etc.

[leelou]

J'ai trouvé un beau film à voir (s'il passe dans vos villes) et une nouvelle façon de voir l'accouchement : http://www.entreleursmains.org/
Qu'en pensez-vous ?

Pour donner mes impressions quand même (j'irai surement voir le film mais c'est dans un mois) :

La chose qui me ferait le plus peur dans tout ca, c'est le "et si il se passe quelque chose ?". L'hôpital a tout de même l'avantage de pouvoir réagir rapidement en cas de souci, on a toute une équipe médicale sur place.

[Maïwenn]

Seules les accouchements présentant un risque minime peuvent se faire à la maison. J'avais lu une étude montrant qu'aux Pays-Bas, où il y a beaucoup plus accouchements à domicile, la mortalité est plus faible qu'en France. Mais il faut dire aussi que c'est un pays très urbanisé, on n'est jamais très loin d'un hôpital, ce qui n'est pas le cas en France...

[leelou]

Fortement urbanisé ou non, je prendrai pas ce risque. Ou alors c'est que bébé est pressé d'arriver, mais ca c'est une autre affaire.

[Maïwenn]

Je me sens plus en sécurité à l'hôpital aussi. Mais ce qui me gênerait le plus à la maison, je crois, c'est l'intendance, un accouchement, c'est sale.

[joey]

Je me sens plus en sécurité à l'hôpital aussi. Mais ce qui me gênerait le plus à la maison, je crois, c'est l'intendance, un accouchement, c'est sale.

je suis d'accord...il ne me serait jamais arrivé à l'esprit d'accoucher à la maison...

[svernoux]

Mais de toute façon, si on est loin d'un hôpital, on n'a pas le droit d'accoucher à domicile, en France. Quand je dis pas le droit, càd si on souhaite un quelconque accompagnement, on peut toujours faire le choix d'accoucher tout seul, mais pour le coup, ça, ça me semble de l'idiotie. Sinon, pour un accouchement à domicile dans les règles, il faut être à 30 mn maximum d'une maternité toutes conditions de circulation comprises. Donc, pour moi par exemple, c'est impossible (je suis à 30 mn sans circulation)

leelou, je n'ai pas l'impression que ce film parle spécifiquement de l'accouchement à domicile, en tout cas le titre de la page est accouchement physiologique, en plateau technique ou à domicile, c'est-à-dire dans la plupart des cas à l'hôpital.

[leelou]

oui oui ce film parle de plein d'autre sorte d'accouchement. Je rebondissais surtout sur les impressions de Maï sur l'accouchement à domicile.

Pour le reste, je donnerai pus facilement une idée après avoir vu le film.

[Isis]

Ci-dessous mon expérience perso de l'accouchement. Certains réflexions sont dures, je préviens avant...

*****

Une fois que j'ai été quelque peu remise de mon hémorragie, le pédiatre est passé en salle d'accouchement et m'a dit une phrase qui m'est restée : « Vous êtes la preuve vivante qu'il ne faut pas accoucher à la maison ».

Il faut dire que, avant ma grossesse, je me serais bien vue accoucher à la maison. Pas par conviction, mais par paresse, et par envie de ne pas bousculer mes petites habitudes perso. Je ne voyais pas tellement l'intérêt d'aller faire mon bébé ailleurs, s'il suffisait d'un lit pour faire sortir le bout de chou. En discutant avec M. Isis, j'ai vu qu'il était un peu inquiet (et la suite de l'histoire prouve que c'est à juste titre), sachant que la ville où nous résidions n'accueillait pas de maternité ni même de service d'urgence, et qu'en cas de pépin, il aurait fallu faire minimum 25 km pour aller à l'hôpital.

Bref. Je me suis donc laisser convaincre.

Je voulais quand même avoir un accouchement "soft". Je ne voulais pas absolument la péridurale (je voulais me réserver le droit de choisir jusqu'au dernier moment).

Je suis partie de chez moi un vendredi soir à 22h, ai fait toute la première partie du travail seule dans les couloirs de la maternité pendant plusieurs heures, jusqu'au moment où, le col ne se dilatant plus assez rapidement (j'étais alors à 8 cm) selon la sage-femme, je suis entrée en salle d'accouchement vers 1 ou 2h du matin. A partir de ce moment-là, je n'ai plus eu le droit de bouger car j'avais une perfusion de glucose, la poche des eaux percée par la sage-femme, et j'étais donc allongée. Je vous passe les détails (emballement du cœur du bébé, tentative d'accouchement par les mains du gynéco, puis avec la ventouse, mais ça ne passait toujours pas, donc, quelques heures plus tard, épuisée, j'ai fini par demander une anesthésie.) Amélia est sortie à 10h50 le samedi matin. J'ai fait l'hémorragie à 13h30 environ, et je suis ressortie de la salle d'accouchement à 23h30 le samedi soir.

Soit un total de plus de 20h au bloc.

Pendant tout ce temps, M. Isis était avec moi. Pour lui, c'était une évidence. Il n'a pas peur du sang et aime bien se charcuter ses bobos à l'occasion. Il a assisté à tout et m'a tenu la main quasiment tout le temps. Il a coupé le cordon le moment venu, et s'est rendu compte de mon hémorragie avant que les appareils (et les sage-femmes) ne s'affolent.

Pour moi, c'était un réel réconfort de l'avoir près de moi. Je n'ai pas mal vécu tout ce qui s'est passé avant l'hémorragie. Les douleurs de contraction et pendant l'accouchement (avant l'anesthésie) étaient fortes, mais supportables, et je crois que c'est en grande partie parce qu'il était là.

Par contre, mon hémorragie l'a fortement secoué. Ça l'a marqué « à vie ». Et, à la réflexion, je me dis que peut-être pour lui aurait-il mieux valu qu'il n'y assiste pas en direct. (Je précise que c'est la dimension psychologique qui l'a marqué, le fait que j'aurais tout aussi bien pu y rester.)

Voilà mon expérience.

Désolée d'avoir un peu plombé l'ambiance. Je parle assez rarement de cet épisode, mais je me suis dit que c'était l'occasion de partager mon vécu. J'espère ne pas avoir découragé Sophie

[svernoux]

Non du tout. J'ai une copine qui vient d'accoucher, par césarienne planifiée pourtant, et qui a aussi eu une hémorragie... Elle ne voulait pas m'en parler pour les mêmes raisons, elle m'a juste dit que ça s'était très mal passé (mais sa mère l'a dit à ma mère...) C'est bien de savoir que ça existe, même s'il faut "penser positif".
(En fait ce qui me choque dans ton histoire, c'est plutôt le travail dans le couloir )

En tout cas je compatis sincèrement, je pense que c'est une très rude épreuve, et effectivement aussi pour le papa, même quand tout se termine bien.