Miju, pas lu, mais ça me tenterait bien. C'est un personnage intéressant, Abd al Malik.
De mon côté, j'ai fini la lecture que j'avais évoquée. Je ne peux pas dire que ça m'ait plu, loin de là, mais ça ne m'a pas laissé tout à fait indifférente non plus, c'est pourquoi je voudrais vous en parler, même si je ne sais pas bien comment m'y prendre.
Il s'agit de
Terminus radieux, d'Antoine Volodine.
Je vous mets la quatrième de couv, qui m'avait poussée à emprunter le bouquin :
"Des siècles après la fin de l’Homme Rouge, dans une Sibérie rendue inhabitable par les accidents nucléaires, des morts-vivants, des princesses et des corbeaux s’obstinent à poursuivre le rêve soviétique."
Sur le coup, ça m'avait paru marrant. Quand j'ai relu la quatrième à la maison, je me suis dit mais t'es folle ma pauvre fille, encore un trip à la
McCarthy, au secours, mais pourquoi j'ai pris ça ??? J'ai donc traîné les pieds mais comme j'avais rien d'autre à lire, je m'y suis finalement plongée. Précisons que c'est un pavé de + de 600 pages.
Dès les 3-4 première pages, déçue : on révèle tout de suite les grandes lignes de comment qu'on en est arrivé là, je me dis, bravo le suspense, dire qu'il reste encore plus de 600 pages...
Ensuite, on comprend rapidement que la dénonciation du nucléaire, la politique, tout ça, ce n'est pas du tout l'objet du livre et c'est donc pour ça que ça a été évacué en deux temps trois mouvements. Le début est donc finalement assez plaisant, on découvre les personnages, les lieux, on n'y comprend rien mais ça a ce côté intrigant qui donne envie de continuer.
Ensuite, on entre dans le cauchemar, et ça dure un moment, plusieurs centaines de pages. C'est long, trèèèès loooong... Insupportable, mais en même temps, c'est le propos je crois : dénoncer l'horreur de la vie après la mort, la non-vie entre la vie et la mort, l'errance dans le réel irréel, enfin bref, on n'y comprend rien mais on comprend qu'on n'aimerait pas être à la place des personnages qui vivent (ou pas) dans un cauchemar sans fin. Surtout à partir du moment où on comprend qu'il n'y a pas de porte de sortie, on se demande combien de pages ça va encore durer...
Je me suis accrochée parce que malgré tout, je me suis demandé comment ce fatras de non-sens pouvait finir, en me disant que si un éditeur avait trouvé utile de publier ça, c'est qu'il devait quand même y avoir un éclair de génie quelque part. En plus, il a eu le prix Médicis, ce bouquin ! Donc, je m'accroche, et ouf, le dernier quart devient un peu plus supportable, à partir du moment où l'espèce de sorcier sort à peu près du jeu... On voit les personnages avoir un genre de changement dans leur destin, donc on se dit qu'on va enfin avoir un dénouement, quel qu'il soit... Ca prend quand même un paquet de pages, pour finalement aboutir sur... rien. Aucune fin d'un quelconque intérêt que ce soit.
Alors franchement, je me demande comment on en vient à publier des trucs pareils et à leur donner des prix. C'est quand même beaucoup d'arbres massacrés pour pas grand chose !
Certes, ça fait un peu réfléchir, ça a légèrement modifié ma vision de la vie et de la mort, mais franchement...
Je ne connaissais pas l'auteur, alors je viens d'aller voir son wikipédia... C'est édifiant : si je comprends bien, il a créé un courant littéraire dont il est le seul représentant ! Tu m'étonnes !
Alors même s'il y a peu de chances, je vous demande quand même si quelqu'un parmi vous a déjà lu quelque chose de Volodine ? Apparemment, c'est loin d'être un coup d'essai, donc s'il est publié, c'est qu'il doit être lu ? Est-ce que tout est dans la même veine ?
EDIT : et comme je sens bien que mon synopsis est tout sauf clair, en voici un glané
ici :
Taïga sombre et immense, steppes infinies… La scène se passe d’abord après l’irradiation complète de la Sibérie et l’écroulement de la Deuxième Union soviétique, puis des siècles plus tard. La région, dévastée par des accidents nucléaires, est à jamais inhabitable. Entourés de paysages grandioses, des soldats fantômes, des morts vivants et d’inquiétantes princesses s’obstinent à poursuivre le rêve soviétique. Désormais le centre du monde a un nom, Terminus radieux, un kolkhoze dont la pile atomique s’est enfoncée sous terre. Solovieï, le président du village, met ses pouvoirs surnaturels au service de son rêve de toute-puissance : vie et mort, amour éternel, renaissance. Assisté par l’immortelle Mémé Oudgoul, il règne en maître sur le destin des hommes et des femmes qui ont atterri là. Non loin du kolkhoze passe une voie ferrée où circule un unique convoi, toujours le même. Prisonniers et militaires cherchent en vain le camp où leur errance prendra fin. Mais, là encore, Solovieï ordonne l’histoire. Il leur faudra attendre des milliers d’années pour que s’éteigne sa présence dans leur cauchemar.