Pour être exact, et de prof de lettres à prof de français, la fantasy se distingue du merveilleux traditionnel dont les propos de Chocolat pourraient en réalité constituer une définition (l'acceptation
a priori du surnaturel par le lecteur sans remise en cause ni interrogation), par sa dimension ouverte. Le merveilleux du conte est clos sur lui-même : le but du conte est sa résolution ("ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfant"), les personnages n'ont aucune individualité (et se laissent réduire à des fonction proppiennes), la ligne narratrice l'emporte sur tous les éléments accessoires (décors, individus, etc.). La fantasy inverse les rapports : les personnages ont une individualité poussée, la ligne narratrice est complexe, brouillée, inachevée, la construction de l'arrière-plan (décors, langues parlées, physiques des personnages) en est la finalité. En ce sens, même si elle reprend ses figures (sorcières, ogres, gnomes et autres) au conte, la fantasy reprend plutôt sa structure narratologique (notion d'épisodes, d'aristies, de scène-type), stylistique (l'épithète homérique) et son discours moral (valeurs guerrières) à l'épopée.
Raisons pour lesquelles à mon avis la fantasy ne prend pas en terre allemande : l'épopée traditionnelle et le conte (Nibelungen d'un côté, revivifié par Wagner, et frères Grimm de l'autre) y sont bien trop ancrés.
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Cela te va ou tu veux une dissertation avec trois parties, trois sous-parties, une introduction, une problématique, trois imparfaits du subjonctif et la règlementaire citation de Roland Barthes ?
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)