Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Alors voilà, il y a un moment que cette question folle me travaille. Cette manière qu'ont les Américaines parfois de ravaler les mots dans leur gorge en finissant une phrase, comme si elles se gargarisaient, qu'est-ce que c'est exactement ? Est-ce que c'est révélateur d'une classe sociale, d'une mode, d'une tranche d'âge, est-ce que c'est une particularité régionale...? Si vous avez besoin d'un exemple écoutez à 4'35" la prononciation de "Cinderella" (et il y en a sûrement d'autres avant ou après... mais bon).
Je parle des Américaines parce que je n'ai jamais entendu un homme faire ça, il me semble que c'est vraiment une particularité féminine. Et je ne l'ai jamais entendu hors des US non plus (d'ailleurs j'aime beaucoup tous les accents anglais, écossais, etc.).
Si je pose la question c'est que cette manière de parler m'horripile ! Ce n'est pas un jugement que je porte, c'est tout simplement physique, c'est comme la craie qui grince sur le tableau. Et la vraie question folle, surtout, est-ce que je suis le seul à trouver ça insupportable ? Est-ce qu'il y a des groupes de soutien sur Facebook où on peut partager notre frustration ???
Merci de votre aide, de votre compréhension aussi. Je me sens déjà un peu mieux, d'en avoir parlé.
Je parle des Américaines parce que je n'ai jamais entendu un homme faire ça, il me semble que c'est vraiment une particularité féminine. Et je ne l'ai jamais entendu hors des US non plus (d'ailleurs j'aime beaucoup tous les accents anglais, écossais, etc.).
Si je pose la question c'est que cette manière de parler m'horripile ! Ce n'est pas un jugement que je porte, c'est tout simplement physique, c'est comme la craie qui grince sur le tableau. Et la vraie question folle, surtout, est-ce que je suis le seul à trouver ça insupportable ? Est-ce qu'il y a des groupes de soutien sur Facebook où on peut partager notre frustration ???
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
C'est la "creaky voice". Il doit y avoir de la doc sur le net. On entend des rumeurs selon lesquelles ce serait assez typique d'une classe moyenne américaine.... plutôt côte Pacifique et se généralisant chez les femmes, en effet. C'est toujours les femmes qui massacrent la prononciation et font passer les innovations à la génération suivante, c'est un carnage au Pays-Bas où elles parlent comme en sortant de chez le dentiste après une anesthésie de la langue et de la moitié des lèvres, les Allemandes nasillardes laissent présager d'un allemand bien pétasse dans 50 ans, et les Danoises ont visiblement décider de ne plus rien prononcer du tout vu le rythme auquel disparaissent les phonèmes dans cette langue.
- Sisyphe
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser

ElieDeLeuze wrote:C'est la "creaky voice". Il doit y avoir de la doc sur le net.
1) Ce qui est bien avec l'anglais, c'est sa capacité à fabriquer des "buzzwords". Donc, vous tapez "gender-related" suivi de n'importe quoi (ou d'ailleurs n'importe quel "XYZ-related"), et toute la science est à vos pieds.
2) Ce qui est bien avec le gender, c'est que les universitaires américanoïdes (donc tous les anglo-saxons, et tous les gens non officiellement réactionnaires et passéistes ailleurs) ne font plus que ça. Donc, vous tapez "gender-related pronounciation", et google Scholar est à vos pieds.
3) Ce qui est bien avec google scholar, c'est que vous avez en un clic à votre disposition tout ce qui est publié en anglo-saxon (ceux qui publient encore en français, allemand, espagnol peuvent crever, ce sont des nuisibles). Donc, en trois clics, toute la pensée anglo-saxonne est à vos pieds.
Ceci bien sûr à condition que votre objet d'étude soit gay-, women-, gender- et/ou post-colonial-oriented. Dans l'université américaine, si vous êtes un objet d'étude blanc, masculin et hétérosexuel, vous êtes en danger. Remarquez, dans une rue d'une ville moyenne américaine, c'est le contraire. Ca équilibre...
Bref, au hasard :
http://link.springer.com/article/10.102 ... 2986429748
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1 ... 48C.f04t04
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1 ... x/abstract
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Compte pas sur moi pour pleurer sur cette tombe-là. Et mes observations à moi, c'est des études hautement testostéronées de votre serviteur moustachu du haut comme du bas.Sisyphe wrote:Dans l'université américaine, si vous êtes un objet d'étude blanc, masculin et hétérosexuel, vous êtes en danger.
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Merci d'en avoir parlé, Beaumont, je me sens aussi concernée. Il n'y a pas que 4'35'' qui soit insupportable, toute la manière de parler de cette femme et de beaucoup d'Américaines plus ou moins jeunes est à se pendre !
(Et le cheveu sur la langue des jeunes Thaïs, on en parle ?
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
J'ai l'impression que c'est juste la façon de parler des américaines. En plus je rentre tout juste de 2 semaines là-bas et c'est vrai que c'est agaçant à la longue. Elles ne disent pas, en parlant de la météo par exemple, 'It's beautiful today', mais 'It's SO BEAUtiful today'. On viens de France ? It's SO NICE. La pizza n'est pas bonne, c'est : I LOVE IT. Bref c'est toujours dans l'excès, c'est leur façon d'être.
«C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas.» Victor Hugo
Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Merci à vous, je peux maintenant mettre un nom sur ma phobie (creaky voice, vocal fry), je ne me sens plus seul, et puisqu'Elie a lâché le mot que j'attendais de lui, je peux oublier mes années de socio-ethno-psycho-comparativo linguistique, et affirmer sans complexe que c'est bien un truc de pétasse. 

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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Donc, en conclusion : sois belle et tais-toi !
Par de bons mots foudroyons la sottise, craignons le sang ; ne versons que le vin.
Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Je n'écoute parler que les jeunes Thaïes et j'ai tendance à tout leur pardonner...Maïwenn wrote:(Et le cheveu sur la langue des jeunes Thaïs, on en parle ?)

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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
OH my gOsh, it's SO true !!Dada wrote:J'ai l'impression que c'est juste la façon de parler des américaines. En plus je rentre tout juste de 2 semaines là-bas et c'est vrai que c'est agaçant à la longue. Elles ne disent pas, en parlant de la météo par exemple, 'It's beautiful today', mais 'It's SO BEAUtiful today'. On viens de France ? It's SO NICE. La pizza n'est pas bonne, c'est : I LOVE IT. Bref c'est toujours dans l'excès, c'est leur façon d'être.
Bouderbala effleure le sujet dans un de ces sketchs...
Les courses hippiques, lorsqu'elles s'y frottent.
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Non mais de toute façon, ce coup de langue est un truc de mec.Beaumont wrote:Je n'écoute parler que les jeunes Thaïes et j'ai tendance à tout leur pardonner...Maïwenn wrote:(Et le cheveu sur la langue des jeunes Thaïs, on en parle ?)
Enfin, peut-être que c'est SO 2010. John le fait encore un peu, mais la mode a pu passer depuis.
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Rah ça me fait plaisir de savoir que je ne suis pas le seul à saigner des oreilles quand les américaines parlent !!
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Mouais, pas sûr que ça vaille les Français qui finissent leurs phrases (ou leurs mots) avec une espèce de "s" chuinté, vous voyez de quoi je parle ?
Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
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Re: Les questions folles qu'on n'ose pas poser
Personnellement, je ne vois pas, un exemple en vidéo ?kokoyaya wrote:Mouais, pas sûr que ça vaille les Français qui finissent leurs phrases (ou leurs mots) avec une espèce de "s" chuinté, vous voyez de quoi je parle ?
Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, la nourriture et le bonheur de vivre. Si tu ne vois pas de raison de remercier, la faute repose en toi-même.
Tecumseh, chef shawni
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