
Je déterre ce topique, et je modifie le titre : Diana Rigg, l'interprète d'Emma Peel, est morte à son tour.
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L’actrice Diana Rigg est décédée à l’âge de 82 ans. Elle avait frappé les esprits des téléspectateurs du monde entier dans les années 60 en incarnant Emma Peel, espionne glamour, indépendante et revêche dans la série britannique culte Chapeau melon et Bottes de cuir. Un véritable sex-symbol, dont le statut occulta les débuts de tragédienne de cette native de Doncaster.
elle explose au petit écran grâce à Chapeau melon… (1965-1968), un rôle pour lequel elle auditionne sans jamais avoir vu un seul épisode de la série. Avec ses combinaisons colorées, ses bottes montantes et sa répartie, elle complète à merveille son partenaire Patrick Macnee (dans le rôle de John Steed), plus collet monté et en bowler hat : la double incarnation du Swinging London d’alors, à la fois moderne et traditionnel, anglais indubitablement.
Rigg incarna la meilleure James Bond Girl de toute l’histoire de la franchise dans Au service secret de Sa Majesté (1969) de Peter Hunt : le personnage de Tracy est une figure lumineuse et triste, suicidaire mais capable de tenir aisément tête à 007. Leur couple est probablement le plus crédible, le plus romantique dans la longue histoire de coups d’un soir de l’espion touriste sexuel. Elle est la première femme à avoir fait pleurer James Bond.
Son ultime rôle qui la remettra dans la lumière, celui de Lady Olenna Tyrell, matriarche machiavélique dans Game of Thrones, couronnera ce détour de carrière vers le mal. Toujours avec classe, Emma Peel était devenue haine, à tuer.
Je n'ai jamais regardé
Games of Throne, et si son jeu glaçant dans le James Bond de Peter Hunt mérite d'être réévalué, elle sera toujours pour moi Emma Peel. Elle n'y pas seulement une jolie héroïne avec une garde-robe délicieusement
sixties, c'est aussi un des rares personnages féminins réellement égale à son équivalent masculin : présentée comme intelligente, diplômée, à la tête d'un empire industriel, en couple libre (même si la réalité des liens avec Steed n'est, magnifiquement, jamais dévoilée), sauvant son partenaire autant que l'inverse. On peine à croire que les épisodes datent de 1965/1967.

Et puis c'est surtout un bout de mon enfance.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)