
philosophie
Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
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philosophie
:
j'ai trouvé dans un texte de J.Derrida ("mal d'archive" 1995) le terme de jussique , sans en trover la définition quelque part. Il l'associe à sequentiel comme un clivage dans la mise en place de l'arkhé. Quelqu'un pourrait-il me préter main forte dans ma recherche et par avance merci!!!

des hypothèses...
je trouve sur un site de danse (et oui... http://www.maisondeladanse.com/fran/carn/asso/p_02.htm ) que arkhé désigne à la fois chez Derrida le commencement et le commandement.
Or dans le TLF je trouve la définition suivante à jussion:
"JUSSION, subst. fém.
DR., vx. Commandement. Droit vient de dirigere, directum, et désigne une rectitude absolue, (...) nous en avons fait l'équivalent du mot latin jus, qui vient de jubere, commander, et qui eût été beaucoup mieux rendu par le mot jussion (BONALD, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 113)."
jussique doit donc etre l'adjectif correspondant...
J'espère que ça t'aidera
je trouve sur un site de danse (et oui... http://www.maisondeladanse.com/fran/carn/asso/p_02.htm ) que arkhé désigne à la fois chez Derrida le commencement et le commandement.
Or dans le TLF je trouve la définition suivante à jussion:
"JUSSION, subst. fém.
DR., vx. Commandement. Droit vient de dirigere, directum, et désigne une rectitude absolue, (...) nous en avons fait l'équivalent du mot latin jus, qui vient de jubere, commander, et qui eût été beaucoup mieux rendu par le mot jussion (BONALD, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 113)."
jussique doit donc etre l'adjectif correspondant...
J'espère que ça t'aidera

Pile ou face?
Peut-être simplement : relatif au Droit, à la Loi, (jus, juris en latin). Derrida n'en serait pas à son premier néologisme. Quant à "arkhê" il me semble que c'est Emmanuel Lévinas qui a fait le premier cette "lacanissade" (presque un archétype
) à propos de l'étymologie d'anarchie.
Mais bon, Lévinas, Lacan, Derrida... ça reste dans le même club.

Mais bon, Lévinas, Lacan, Derrida... ça reste dans le même club.
- Sisyphe
- Freelang co-moderator
- Posts: 10959
- Joined: 08 Jan 2004 19:14
- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Je confirme qu'en grec, arkhê désigne à la fois :
1) Ce qui est au commencement, le début, ou (en philo) le principe.
2) Ce qui est à l'extrêmité
3) Le pouvoir
Dans ce dernier sens, il forme un couple avec kratos. Les philo -logues et -sophes se disputent pour en déterminer la différence.
Disons que arkhê désigne un pouvoir qui provient du fait d'être le premier
Alors que kratos désigne un pouvoir qui provient du fait d'être fort
Le premier désigne par exemple une magistrature instituée
Le second peut signifier dominer, voire posséder
Le premier désigne le pouvoir de celui qui est désigné pour tel, en terme philosophique, le prince.
Le second désigne le pouvoir immanent, ce qui donne et confère le pouvoir, en terme philo, le souverain.
Pour reprendre ici un post précédent :
un mon-arque dispose d'un pouvoir qui lui est confié (par Dieu ou par les nobles)
l'aristo-crate n'exerce pas un pouvoir (il n'est pas roi ou ministre), mais il a en lui par essence le pouvoir.
l'auto-crate n'a de pouvoir que celui qu'il se donne.
dans la démo-cratie, l'essence du pouvoir est dans le peuple, mais ce n'est pas lui qui l'exerce, ce sont les arch-ontes.
etc.
*
Pour jussique : en grammaire on utilise le terme "jussif" : tout ce qui en gros permet de donner un ordre : l'impératif, le subjonctif, voire un seul mot ("silence !").
Je vais essayer de poser la question à un ami philosophe.
1) Ce qui est au commencement, le début, ou (en philo) le principe.
2) Ce qui est à l'extrêmité
3) Le pouvoir
Dans ce dernier sens, il forme un couple avec kratos. Les philo -logues et -sophes se disputent pour en déterminer la différence.
Disons que arkhê désigne un pouvoir qui provient du fait d'être le premier
Alors que kratos désigne un pouvoir qui provient du fait d'être fort
Le premier désigne par exemple une magistrature instituée
Le second peut signifier dominer, voire posséder
Le premier désigne le pouvoir de celui qui est désigné pour tel, en terme philosophique, le prince.
Le second désigne le pouvoir immanent, ce qui donne et confère le pouvoir, en terme philo, le souverain.
Pour reprendre ici un post précédent :
un mon-arque dispose d'un pouvoir qui lui est confié (par Dieu ou par les nobles)
l'aristo-crate n'exerce pas un pouvoir (il n'est pas roi ou ministre), mais il a en lui par essence le pouvoir.
l'auto-crate n'a de pouvoir que celui qu'il se donne.
dans la démo-cratie, l'essence du pouvoir est dans le peuple, mais ce n'est pas lui qui l'exerce, ce sont les arch-ontes.
etc.
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Pour jussique : en grammaire on utilise le terme "jussif" : tout ce qui en gros permet de donner un ordre : l'impératif, le subjonctif, voire un seul mot ("silence !").
Je vais essayer de poser la question à un ami philosophe.
Petit retour sur l'arkhê qui est pour les philosophes présocratiques l'élément primal de l'Univers : pour les pythagoriciens c'était le nombre. Rigolo non ? Moi, on m'avait dit que c'était le Verbe ! Du coup j'ai laissé un peu les maths de côté. Remarquez, au vu de ce qui se passe actuellement dans le monde, j'ai l'impression que ça va être bientôt le tour de la Gym ! Schwarzy Président !
ouaip ! mieux vaut en rire

ouaip ! mieux vaut en rire
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- Guest
Quelqu'un a-t-il déjà lu les livres *impostures intellectuelles* de Alan Sokal et Jean Bricmont et *prodiges et vertiges de l'analogie* du même Bricmont? Sur l'usage et l'abus des métaphores mathématiques ou littéraires dans l'oeuvre d'un certain nombre d'acrivains parmi lesquels Lacan, Deleuze... C'est saignant!
Le premier oui, et d'ailleurs il a fait fulminer Derrida qui s'est senti particulièrement visé. Le second, en revanche je ne le connaissais pas (on va vite arranger ça).
Mais si elles m'amusent, de telles expériences me gênent aussi car elles paraissent conforter la légitimité d'un certain anti-intellectualisme, il ne faut surtout pas s'en servir comme base pour une généralisation, ni sur une spécialité, ni sur un auteur. L'utilisation de concepts tirés d'une autre spécialité est toujours un peu risquée parce qu'ils sont bien souvent survolés, mal compris, mal digérés, et surtout que la technique est très mal perçue par les tenants de la spécialité en question. Quand la confrontation a lieu, l'emprunteur peut rapidement sombrer dans le ridicule.
Dernièrement a eu lieu sur France-Culture un débat entre Michel Onfray et un biologiste dont je préfère taire le nom, qui doit son image médiatique à ses prises de positions dans le domaine de l'éthique des sciences de la Vie. Bien qu'Onfray allât dans le même sens que lui, il s'est senti dépossédé de son cheval de bataille et s'est mis à vouloir, à son tour mais de manière agressive et péremptoire, utiliser les armes philosophiques de l'adversaire. Le résultat était navrant, j'étais terriblement gêné pour lui qui donnait soudain l'impression d'être l'invité d'un dîner de con !

Dernièrement a eu lieu sur France-Culture un débat entre Michel Onfray et un biologiste dont je préfère taire le nom, qui doit son image médiatique à ses prises de positions dans le domaine de l'éthique des sciences de la Vie. Bien qu'Onfray allât dans le même sens que lui, il s'est senti dépossédé de son cheval de bataille et s'est mis à vouloir, à son tour mais de manière agressive et péremptoire, utiliser les armes philosophiques de l'adversaire. Le résultat était navrant, j'étais terriblement gêné pour lui qui donnait soudain l'impression d'être l'invité d'un dîner de con !
