C'est effectivement un adjectif possessif réfléchi homérique : ὅς, ἥ, ὅν qui vient de *swos, et qui correspond exactement au latin
suus, à ne pas confondre avec le relatif de l'époque classique (qui vient de *yos).
Ici au datif féminin pluriel épique (forme en -σι, comme φρέσιν), on trouve la forme en cherchant bien au fin fond de la "petite flèche" à la fin de l'article du Bailly.
Forme rare en effet, puisque même la
Grammaire homérique de Chantraine n'en parle que rapidement, tome I page 272 (voir aussi
Morphologie historique du grec, §146).
Au passage, la tournure φίλον υἱόν est un hellénisme, qui signifie moins "son fils chéri" que "son propre fils" ; ici, on a sans doute un contexte-pont qui permet de comprendre comment on passe de l'un à l'autre, mais généralement chez Homère φίλος fonctionne comme un possessif emphatique (curieusement, Bizos oublie de mentionner cet "idiotisme", mais cf. Bailly s.v. φίλος III).
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)