
Difficile de ne pas donner dans le cliché : Chirac-qui-bouffe-au-salon-de-l'agriculture, Chirac-serreur-de-louches, Chirac et ses déclarations, fulgurances et autres bourdes ; les détestables (le bruit et l'odeur), les immortelles (ça m'en touche une...), les gagesques (faire chauffer la caméra), et toutes les autres.
Se souvenir que j'ai manifesté contre lui, que j'ai aussi voté pour lui, malheureusement.
Se demander pourquoi, si filou et grigou qu'il ait pu être avec l'argent public, je n'ai jamais réussi à le détester totalement. Pourquoi même moi je suis victime de l'aura magnétique irrépressible de sympathie qu'il dégageait (et je l'ai vue en acte).
Mitterrand était honnête dans son privé, mais sans vergogne dans l'action publique. Chirac, ce fut l'inverse. Magouilleur, cumulard, profiteur et jouisseur sans scrupule, certes ; mais il a eu souvent comme des "accès de vertu", souvent contre son propre camp. Soutenant sans réserve Simone Veil en 1975, alors qu'elle était une créature de Giscard qu'il détestait, annonçant son opposition à la peine de mort et votant en conséquence en 1981, refusant d'endosser l'opposition au PACS sous Jospin, assumant la responsabilité de la France lors du discours du Vel' d'Hiv, etc. etc.
Et puis l'Iraq. Il a eu raison devant l'histoire et le monde entier : que dire de plus ?

En fait, tout ce que je peux dire a déjà été par Beibeder il y a trois ans, car il était déjà mort : https://www.dailymotion.com/video/x4v7xdp
