[...] Après le tunnel de Lugny, ce fut la traversée du massif ouest de la forêt de Charolles, et la vallée de la Bourbince s'ouvrit, limitée au nord par les croupes de la Combraille morvandelle.
Lorgnon attendait cet instant, car, dans cette large cuvette, on voyait pointer les tours d'une des plus belles basiliques romanes de France :
Paray-le-Monial.
[...] Le chemin de fer fit d'ailleurs de cette petite ville paisible un grand centre de pèlerinages pour toute l'Europe. A l'ouverture de la première ligne, qui coïncidait avec les faits religieux qui motivent ces pèlerinages, on vit arriver d'un seul coup (1873) plus de 100 000 pèlerins. Ce fut une belle révolution dans cette ville paisible.
[...] Paray fut, il y a bientôt dix siècles, le théâtre d'une "aventure architecturale" extraordinaire, survenue autour de l'an mille. [...] Les moines, fuyant avec les reliques de leurs saints, affluèrent en cette Bourgogne qui fut leur terre promise. Ils s'y mirent à l'oeuvre, grace à un homme d'une énergie peu commune : le duc Richard, et vinrent encore vivifier le dynamisme plastique de cette race sensuelle de sculpteurs, et, dès lors, dans ce pays de belle et chaude pierre, ce fut le feu d'artifice !
[...] Lorgnon conclut :
- Oui, à mon sens, Paray vaut largement Paris, comme le dit le diction local :
Si la Bourbince portot batiaux, Paris vaudrot Paray-le-Moniau.
(H. Vincenot, Les voyages du professeur Lorgnon)
Comme quoi c'est le chemin de fer qui m'a conduit à la merveille ! Le ferrovipathe te remercie !
