Bon, je n'ai pas le temps de revenir sur la question de la culture mais ma réponse est en instance.
Quelques autres points de Svernoux :
Bovido wrote:
L’espéranto a des proverbes.
Etonnant une fois qu'on sait que l'espéranto n'a pas d'expressiosn idiomatiques...
Là tu te trompes gravement. D'abord il y a des tournures idiomatiques, cad soit des termes ou des tournures né dans l'espéranto même et totalement incompréhensible si l'on ne connaît pas l'histoire du mouvement espérantiste (kabei, krokodilo, etc.), soit tout simplement des particularités de construction qu'il faut connaître, comme dans toutes les langues. "respondi", par exemple, peut être transitif direct comme indirect(respondi iun ou respondi al iun), pourtant en français moderne "répondre quelqu'un" n'est pas correct (ça l'était en français classique, mais je ne pense pas que ça vienne de là, j'ai plutôt l'impression que "respondi" a été resyntaxisé à partir d'une autre langue où le verbe répondre est transitif direct - phénomène de créolisation).
Mais surtout, Bovido a raison : il y a des proverbes espérantos. L'un des premiers travaux de Zamenhoff (avec la traduction de la bible, ce qui n'est pas rien !), ce fut la rédaction d'un gros ouvrage de proverbes, qui ont des équivalent dans les langues, mais qui ne sont pas des traduction (par équivalence j'entends : angl. "it was raining cats and dogs" = français "ils pleuvaient des cordes"). Aujourd'hui ces proverbes parsèment les méthodes d'espéranto, par exemple Assimil. J'essaierai de les retrouver pour la prochaine fois.
Merci pour la tentative Sisyphe ! Et oui, ce serait cool si tu en trouvais d'autres parce qu'en l'occurrence, tes exemples...
Pour le brochet, je suis pas très convaincue : même avec tes explications, ça ne fait qu'une lettre sur cinq qui correspond, ça me semble un peu tiré par les cheveux...
Un jour, en sanscrit, la prof m'a dit que cheval se disait "açvas", et aussitôt j'ai répondu "a bien oui, évidemment, c'est
equus". Pourtant il n'y a pas un son commun entre le sasncrit "açvas", le grec "hippos", et le latin "equus".
Franchement, moi, entre "chtchuka" et "ezoko" la ressemblance me frappe... Chuintement/vibration - voyelle - occlusive sourde (-o est la final de substantif). cela étant, je ne pense pas que "ezoko" vienne directement du russe ou du polonais, car Zamenhoff, effectivement, aurait fait plus simple (zuko ou scuko). Je reste sur mon opinion du yiddish. Question très intéressante, et je trouverai !
Pour "nepremenno", si c'est bien un emprunt au russe, alors c'est du n'importe quoi. Le sens en russe est effectivement analogue ("absolument, sans faute, immanquablement, infailliblement"), mais même si je n'ai pas retrouvé l'étymologie exacte du mot, une chose est sûre : dans "nepremenno", le préfixe, c'est "ne" (privatif), pas nepre. C'est complètement stupide de couper le mot là ! C'est comme je décidais (pour une langue artificielle par ex.) d'utiliser le mot "imperfectif" pour désigner l'imperfectif, et que pour ce faire, je le réduise en "imper" : cela est-il porteur de sens et reconnaissable ? Non bien-sûr, car on peut aussi penser à imperméable, sans pour autant pouvoir établir grâce à ces mots une quelconque signification commune de "imper" en tant que suffixe... Bon, c'est un peu embrouillé, mais j'espère que t'auras compris quand même...
Je comprends ton explication, mais je ne vois pas quel est le problème. On dit bien "un imper" pour "un impermeable" - pourtant le suffixe est bien placé ainsi : in-perméable". Il ne s'agissait pas pour Zamenhoff de faire de la linguistique, il s'agissait simplement de trouver un mot assez courant pour en faire un mot tout aussi courant. S'il a coupé nepremenno, c'est dit-on parce qu'il était trop long.
Zamenhoff a toujours cherché à ce que les mots soient le plus transparents possible. Mais des fois, c'était impossible car conserver la forme aurait aboutit à des choses gênantes, par exemple "lafo" pour la lave, et non "lavo" car "lavo" = lavage existait déjà. "Cigaredo" et non "Cigareto" car -eto est un "suffixe" diminutitif - alors que dans son sens actuel, une cigarette n'est pas un petit cigare (= cigarillo), etc.
Preuve d'ailleurs que l'espéranto est bien une langue : les termes doivent pouvoir s'analyser pour eux-mêmes, sans référence à l'étymologie (la fameuse "synchronie", dont je dénonce parfois les excès sur d'autres topics).
Pour "ada", je ne vois vraiment pas le rapport avec le russe : mon dico russe (200 000 mots) ne connaît que deux mots commençant en "ada" : "adaggio" et "Adam"... No comment
Des mots, oui... Mais des suffixes ?