Bébert wrote:Merci pour toutes tes explications.
Juste Ecole Normale de profs (l'IUFM d'aujourd'hui).Rónán wrote: Nan, c juste qu'en fac on fait de l'a-peu-pres alors qu'à Normale Sup on est sérieux et scientifique (du moins, sur ce point).
Les deux st alvéolaires, mais l'un des deux L est VELARISE (le sombre).
Ils n'auraient pas voulu de moi à Normale Sup...

Eh oui mon pauvre Bébert : seuls les "anciens" savent encore ce que furent les Ecoles Normales tout court.
Cela étant, je ne serais pas étonné qu'elles aient été plus sérieuses que les facs. C'est pas dur d'être plus sérieux qu'une fac...
Ronan, heureusement que tu as rajouté "sur ce point"


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Il m'est revenu que les Latins eux-mêmes avaient déjà remarqué la différence entre le L "exilis" (laigre) et le L "pinguis" (littéralement "gras"). Il faut le noter, car pour une fois les Romains ont été plus intelligents que les Grecs en matière de grammaire ; ces derniers étant en fait trop attachés aux lettres pour réellement inventer la phonétique, ou ses premiers linéaments...
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C'est important car ces L "pingues", en fait vélarisés, sont ensuite devenus presques rétroflexes et par suite, sont devenus des voyelles :
alba > aube
C'est ce qui explique le pluriel cheval > chevaux. En effet, on a
au singulier *caballum prononcé [kabalu] donne sans problème cheval
mais au pluriels *caballos [kabalos] ; dès le latin le o est plus antérieur que le u, donc plus proche de la zone vélaire, donc le L est déjà légèrement plus vélarisé qu'au singulier. Puis l'évolution donne *chevals prononcé [tševals] : là, la sifflante (alvéolaire fricative) qui suit le l entraîne le L de [l] légèrement vélarisé à [ł] franchement vélarisé. Qui ensuite évolue vers la voyelle ; on a donc [tševaus].
Lequel est écrit "chevax" car "x" est une abréviation pour "us". Abréviation qui ne sera plus comprise en suite, on prendra le x pour une marque (graphique) de pluriel, et l'on écrira "chevaux".
C'est pourquoi, aussi, l'on écrit encore "un chevau-léger" avec cette orthographe phonétique.
À ma connaissance, les grecs