
Pauvre Beelemache, il vient de découvrire le vice absolu (mais si génial

) de freelang : on pose une question, par exemple "les tomates sont elles rouges", et l'on obtient
1. Un débat sur le concept de "rouge" à travers les langues et les mentalités du monde.
2. Un topo historique sur la découverte de la tomate et ses diverses utilisations.
3. Une mise au point orthographique : il faut écrire "sont-elles"
4. Un exposé sur la racine indo-européenne *Hr-dh désignant la couleur rouge, que l'on retrouve évidemment dans le latin rubis, le grec erythros et l'allemand rot(h)...
... Ce dernier accompli par un sinistre (presque-)barbu intégriste spécialiste du détournement de post à des fins terroristes...
(Oui, je sais : c'est l'hôpital qui se moque de la charité

; étant bien entendu que l'hôpital est le CHU G. Pompidou et la charité celle du vénérable Saint Martin).
Pour revenir à nos moutons, donc
Voici
mon classement subjectif desdites onze langues. En fait, je ne suis pas bien sûr de comprendre la question...
A la question "quelles sont selon vous et
d'une manière générale les langues à apprendre au regard de la mondialisation", je réponds que a) Ce mot est un peu vague b) je ne suis pas sûr d'être compétent pour répondre c) mais que je dirais en gros :
Anglais, chinois, arabe, espagnol, japonais, hindi, portugais, russe
francais, italien, Allemand.
À l'exception de l'anglais, dont il faut bien reconnaître l'hégémonie et l'impérialisme (

), je suis de ceux qui pensent que les langues "monstres", celles dont les locuteurs se compte en centaines de millions, ne sont pas près de disparaître, ni même (puisque c'est ta question) de devenir des langues "secondaires" dans les rapports commerciaux et diplomatiques au sens larges (disons "économiques"). Bien plus, et au risque de tomber dans "l'ethnologie de bazar", je n'ai pas l'impression qu'un peuple aussi important quantitativement et culturellement que les Chinois (et si conscient de son importance) soit si prêt que ça à ce plier à la dictature de l'anglais. De même, la réalité identitaire et même commerciale du monde arabe est quand même importante. Par contre j'ai plus de doute pour l'hindi, vu le bilinguisme anglophone des élites anglaises ; soit dit autrement : pour vendre en Chine, il faut parler chinois, pour vendre dans le monde arabe, il vaut mieux parler arabe, par contre pour vendre en Inde ou en Europe, l'anglais suffit -

hélas...
À la question "quelle sont pour vous
et dans votre usage personnel les langues les plus importantes", ma réponse est toute différente. En tant qu'étudiant de linguistique, mon classement "stratégique" (mais pas forcément affectif) serait le suivant :
Allemand, anglais, français, espagnol, italien, hindi, portugais, russe, arabe, chinois, japonais
Les cinq première correspondent à l'importance quantitative des publications universitaires dans le domaine de la linguistique (l'italien et l'espagnol serait à peu près ex-aequo pour la quantité, mais les travaux espagnols sont plus intéressants et plus consultés). Les suivantes, à peu près négligeables du point de vue des publications (hélas) sont d'un intérêt scientifique pour un indo-européaniste (le portugais comme exemple d'évolution atypique de langue romane, par ex.).
