Nouvelle interview : didine !
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Oui mais dans ce cas là, faudrait peut-être penser à se remettre en question. Faire des études de langues pour chercher du boulot sur un espace restreint à 10 km² réduit effectivement les opportunités. Donc dans ce cas oui, je te suis tout à fait, y'a peu de débouchés dans la traduction si l'on est pas prêt à regarder plus loin que le bout de son nez. Cé pas toujours évident de bouger quand on a déjà une famille, je peux le comprendre. Mais quand on est jeune diplômé, on a encore la capacité d'aller là où il y a du boulot. Je ne connais bien sûr pas les gens de ta promo, mais je pense qu'on ne choisit pas non plus la traduction dans le but de travailler sans penser éventuellement à bouger (sans forcément aller loin... y'a pas mal d'opportunités en Belgique par exemple). Ca me hérisse un peu d'entendre - enfin plutôt de lire - des choses pareilles. Etre réducteur au point de ne même pas vouloir quitter sa ville pour bosser, je trouve ça presque indécent. Quand on est stagiaire, cé pas forcément facile d'aller payer un loyer ailleurs sachant qu'on est pour ainsi dire pas payé. Mais quand cé pour trouver un emploi, faut quand même pas pousser mémé dans les orties.Anonymous wrote: Pour la mobilité du traducteur, certes, mais le problème, c'est que ce n'est pas parce qu'on a fait des études de trad qu'on a forcément envie de bouger. Au moins le moitié des gens de ma promo de cette année ne veulent à aucun prix bouger, ni hors de France, ni pour certains hors de leur ville, même pour qqs mois de stage (donc, l'expatriation, on oublie...). Je sais, tu vas me dire : tant pis pour eux, yzonkabougé. Certes. Mais la réalité est là : le marché chez nous n'est pas mirobolant, et le marché ailleurs n'intéresse pas tout le monde. D'où l'impasse.
Evidemment que l'anglais et l'espagnol sont demandés! Mais ce qui peut faire la distinction (quand on est prêt à "bouger", mais ça rejoint le point précédent) c'est notamment les langues des nouveaux pays de l'UE. Sur les offres d'emploi de mon école, on trouve de plus en plus de demandes pour le croate, le polonais etc. La traduction ne se fait pas uniquement en agence spécialisée. Il y a aussi de la demande dans le commerce. Donc oui, on peut faire de la traduction quand on est polyvalent. Et dans le nord, le néerlandais est aussi très demandé, y compris dans les agences de traduction!Bayou wrote: Ben, je sais pas où t'as pris ces informations... En tout cas en France, actuellement, après l'anglais, c'est l'allemand qui est le plus demandé. C'est clair et net par rapport à toutes les autres langues. Et la langue rare, je crois que c'est une idée toute faite, colportée allegrement par les écoles etc.
Ah tiens... là je suis d'accord!Bayou wrote:Mais je me cantonne là au salariat puisqu'en ce qui concerne les jeunes diplômés, y'en a pas beaucoup qui ont envie de se mettre à leur compte. Beaucoup y sont forcés, mais peu le font de bon coeur.

Bayou
Sverenoux nous disait que le choix de l'interprétation arrive trop tard à la fac. J'ajouterais ^m que le niveau de langue atteint par la majorité des élèves au lycée en anglais, par exemple, est, je n'oserait pas dire médiocre, mais très bas.
Seuls les élèves autodidactes (qui ne considèrent pas l'anglais cme un cours "barbant", mais comme un moyen d'expression et de communication) arrivent à un niveau plus proche de leurs attentes et parviennent donc à quitter le niveau "bac à sable".
pour appuyer mes dires, je dirais que, si on présente à un élève tiers un article venant du Time Magazine et qu'on lui permet un acces illimité au dictionnaires Cambridge et Oxford, beaucoup éprouveraient des difficulté, si pas de la lassitude, en essayant non pas de traduire, mais de comprendre l'idéologie générale et éventuellement de répondre à quelques petites questions.
Cela me rappelle un question d'examen où le professeur avait demander d'expliquer le jeux de mot "you're purr-fect" écrit sur une bougie en forme de chat!
Désolé si celà ressenble un peu à du HS... Vos commentaires sont les bienvenus
Puhutaan myöhemmin, iitos
Damiro
Seuls les élèves autodidactes (qui ne considèrent pas l'anglais cme un cours "barbant", mais comme un moyen d'expression et de communication) arrivent à un niveau plus proche de leurs attentes et parviennent donc à quitter le niveau "bac à sable".
pour appuyer mes dires, je dirais que, si on présente à un élève tiers un article venant du Time Magazine et qu'on lui permet un acces illimité au dictionnaires Cambridge et Oxford, beaucoup éprouveraient des difficulté, si pas de la lassitude, en essayant non pas de traduire, mais de comprendre l'idéologie générale et éventuellement de répondre à quelques petites questions.
Cela me rappelle un question d'examen où le professeur avait demander d'expliquer le jeux de mot "you're purr-fect" écrit sur une bougie en forme de chat!
Désolé si celà ressenble un peu à du HS... Vos commentaires sont les bienvenus

Puhutaan myöhemmin, iitos
Damiro
Η γνώση σας δίνει πίσω την ελευθερία
Je comprends ton indignation, mais elle est injustifiée. Dans la théorie, tout est vrai. Mais dans la pratique, il faut d'abord savoir que tout le monde ne choisit pas traduction par envie de bouger. Au contraire, parmi les métiers des langues, c'est sans doute celui on l'on a le moins de chance de bouger. Ensuite, beaucoup ne le choisissent malheureusement pas, mais atterissent en trad parce qu'ils voient que c'est bouché côté enseignement (je dis ça par exemple pour les germanistes) et qu'ils ne sont pas assez bons pour faire interprétation (ou qu'ils ne veulent pas). De plus, si on s'oriente plus tôt (comme quelqu'un le suggérait, je ne sais plus si c'est toi), c'est encore pire : crois-tu vraiment qu'à 18 ans on sache si on veut ou non travailler à l'étranger ? Sauf qqs mordus, très peu de gens peuvent décider de telles choses aussi tôt, et même s'ils croient l'avoir décidé, ils ont encore le temps de changer d'avis d'ici à la fin de leurs études (exemple : moi). Enfin, quand tu parles de famille, je ne sais pas dans ta promo, mais dans la mienne, plus de la moitié des gens étaient en couple (en couple sérieux j'entends : depuis deux, trois, quatre ans, pour certains mariés), et pour certains avec des enfants ou des projets d'enfant (une camarade accouche bientôt). En ce qui me concerne, je suis depuis quatre ans avec la même personne et on ne se voit presque pas depuis tout ce temps, justement à cause de mes études. Lui a déjà bien du mal à pouvoir rester en France, si je lui dis que je pars à l'étranger c'est très simple : c'est sans lui. J'aurai peut-être des possibilités dans quelques temps de partir à New-York, mais que faire quand on a un conjoint qui n'aime pas les Etats-Unis, parle très fragmentairement anglais, et n'a même pas encore le droit de vivre en France ? Et bien tout ce que je peux faire, c'est essayer de rester le plus près de lui et de profiter un peu, en gagnant ma vie comme je peux.Bayou wrote: Oui mais dans ce cas là, faudrait peut-être penser à se remettre en question. Faire des études de langues pour chercher du boulot sur un espace restreint à 10 km² réduit effectivement les opportunités. Donc dans ce cas oui, je te suis tout à fait, y'a peu de débouchés dans la traduction si l'on est pas prêt à regarder plus loin que le bout de son nez. Cé pas toujours évident de bouger quand on a déjà une famille, je peux le comprendre. Mais quand on est jeune diplômé, on a encore la capacité d'aller là où il y a du boulot. Je ne connais bien sûr pas les gens de ta promo, mais je pense qu'on ne choisit pas non plus la traduction dans le but de travailler sans penser éventuellement à bouger (sans forcément aller loin... y'a pas mal d'opportunités en Belgique par exemple). Ca me hérisse un peu d'entendre - enfin plutôt de lire - des choses pareilles. Etre réducteur au point de ne même pas vouloir quitter sa ville pour bosser, je trouve ça presque indécent. Quand on est stagiaire, cé pas forcément facile d'aller payer un loyer ailleurs sachant qu'on est pour ainsi dire pas payé. Mais quand cé pour trouver un emploi, faut quand même pas pousser mémé dans les orties.
Je ne raconte pas ça pour te faire pleurer, il existe des situations bien plus complexes que la mienne. Quand on est seul, on fait tout ce qu'on veut, mais qu'on est en couple, il faut faire des concession. Et en bac + 4/5, on commence à avoir à faire à bcp de gens en couple.
Tu penses à quoi, précisément ?Bayou wrote: Il y a aussi de la demande dans le commerce.
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
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Non, c'est pas moi qui ait dit ça, j'ai même dit le contraire. Mais il y a une chose de vraie dans ce que tu dis : si on veut orienter les jeunes plus tôt vers l'interprétation et que les études d'interprétation soient moins longues, il faudrait déjà commencer par relever le niveau en langues au collège-lycée. Parce que quand on voit que bien souvent, en première année de fac, les profs sont obligés de reprendre toute la grammaire à zéro, c'est évident qu'il faut au moins cinq ans pour sortir de bons interprètes. Pour moi, il ne devrait pas y avoir de grammaire à la fac, c'est bien trop tard !damiro wrote:Sverenoux nous disait que le choix de l'interprétation arrive trop tard à la fac. J'ajouterais ^m que le niveau de langue atteint par la majorité des élèves au lycée en anglais, par exemple, est, je n'oserait pas dire médiocre, mais très bas.
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
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Cé vrai que le niveau scolaire (et universitaire trop souvent) est vraiment bas. Pour ma part, de la 6ème à la terminale j'ai eu un seul prof vraiment compétent... cété d'ailleurs le seul qui avait compris que pour intéresser quelqu'un à une langue étrangère, cété de passer par un apprentissage ludique et proche des attentes des élèves.
Arrivée à la fac, la moitié de la promo a été éjectée au bout de deux ans. Ca veut dire que la moitié des inscrits n'avait pas le niveau mais la sélection ne s'est faite qu'au niveau de la licence... donc déjà je trouve ça assez inquiétant. J'ai pourtant eu des profs fabuleux d'un très haut niveau, mais ils avaient forcément des consignes de nivellement par le bas, cé pas possible autrement! Et puis le fait de pouvoir s'inscrire dans pratiquement n'importe quelle filière universitaire une fois le bac en poche n'est pas du tout logique. D'une part ça fait perdre du temps aux élèves qui se feront éjecter au bout de deux ans (et ça leur apporte de faux espoirs, accessoirement) et d'autre part ça fait baisser le niveau général de la filière. 'fin bref, cé presque comme le bac: tout le monde peut s'en sortir en restant médiocre.
Sinon pour répondre à ta question, Svernoux, j'ai lu plusieurs propositions dans mon école précédente pour des emplois de traducteur dans des boîtes de marketing, de l'import-export et de la vente à distance de produits textiles à destination du Royaume-Uni.
Bayou
Arrivée à la fac, la moitié de la promo a été éjectée au bout de deux ans. Ca veut dire que la moitié des inscrits n'avait pas le niveau mais la sélection ne s'est faite qu'au niveau de la licence... donc déjà je trouve ça assez inquiétant. J'ai pourtant eu des profs fabuleux d'un très haut niveau, mais ils avaient forcément des consignes de nivellement par le bas, cé pas possible autrement! Et puis le fait de pouvoir s'inscrire dans pratiquement n'importe quelle filière universitaire une fois le bac en poche n'est pas du tout logique. D'une part ça fait perdre du temps aux élèves qui se feront éjecter au bout de deux ans (et ça leur apporte de faux espoirs, accessoirement) et d'autre part ça fait baisser le niveau général de la filière. 'fin bref, cé presque comme le bac: tout le monde peut s'en sortir en restant médiocre.
Sinon pour répondre à ta question, Svernoux, j'ai lu plusieurs propositions dans mon école précédente pour des emplois de traducteur dans des boîtes de marketing, de l'import-export et de la vente à distance de produits textiles à destination du Royaume-Uni.
Bayou
Faut-il appeler les Allemands des Deutschs et les Grecs des Ellenikous ?On a observé la même tendance à l'abandon des noms exogènes chez les peuples finno-ougriens de Russie, à peu près à la même période que pour les Sames. On ne parle plus des Tchérémisses mais des Maris, les Zyriènes sont maintenant les Komis, les Votyaks sont devenus les Oudmourtes, les Vogouls sont maintenant les Mansis et les Ostyaks sont appelés Khantys.
Francis
La question était justement que beaucoup (dont moi) ne savaient pas que des termes comme "Lapon" (ou d'autres que tu as cités) avaient qc de péjoratif. Quelle est précisément la connotation qu'ils véhiculent ? Je veux dire, les mots "Lapon" "Tchérémisse" "Zyriène" etc. ont-ils une signification particulière en finnois ou en russe ? Ou bien est-ce juste par l'usage qu'ils sont devenus péjoratifs ?didine wrote:Les mots "Allemands" et "Grecs" ne comportent pas de connotation négative à ce que je sache.francis wrote:Faut-il appeler les Allemands des Deutschs et les Grecs des Ellenikous ?
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
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Non, tu a sété relativement claire, seulement on n'avait pas abordé cette question précise.didine wrote:Oui, par l'usage. Au fil du temps, ces mots se sont impregnés de la connotation négative qu'y mettait la population dominante. Désolée si ca n'est pas ressorti quand j'en ai parlé plus haut dans ce post.svernoux wrote:Ou bien est-ce juste par l'usage qu'ils sont devenus péjoratifs ?
Mais dans ce cas, ça relève à mon avis un peu de la langue de bois politiquement correcte. C'est comme quand on dit "malentendant" au lieu de sourd ou "personne à mobilité réduite" au lieu de handicapé. Ca donne l'impression qu'on veut valoriser ces populations, mais ça ne change rien au fond du problème. Si mépris des Finlandais envers les Sames il y a, ce n'est pas de changer de nom qui améliorera la situation, non ?
Mais bon, je le concède, c'est mieux que rien.
Sonka - Сонька
It's crazy how the time just seems to fly
But for a moment you and I, we caught it
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svernoux m'a retiré les mots de la bouche ... enfin du clavier.
Le probleme réside donc bien dans ce que le locuteur (russe, norvegien etc) pense des minorités ... et changer leur nom n'arrangera rien, à mon avis... et si ce racisme continue, le nouveaunom (same pour lapon par exemple) finira par retrouver la meme connotation péjorative ... et il faudra en trouver un autre !
voir la série : "nègre" ---> "noir" ---> "homme de couleur" ---> "black" et ça continue, malheureusement.
Le probleme réside donc bien dans ce que le locuteur (russe, norvegien etc) pense des minorités ... et changer leur nom n'arrangera rien, à mon avis... et si ce racisme continue, le nouveaunom (same pour lapon par exemple) finira par retrouver la meme connotation péjorative ... et il faudra en trouver un autre !
voir la série : "nègre" ---> "noir" ---> "homme de couleur" ---> "black" et ça continue, malheureusement.
Francis
Eh bien c'est une bonne nouvelle ...didine wrote:En réalité, le comportement des populations dominantes vis-à-vis des Sames s'améliore constamment. Ca peut paraïtre bizarre, mais entre la situation des années 70 et la situation actuelle, il y a vraiment un énorme progrès!
C'est comme en Turquie. Le comportement vis à vis des Kurdes s'améliore graduellement, mais sûrement.
PS : ça veut dire quoi "Ii" et "davas, davas" ?
Francis