D'où vient cette musique ?
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Rastaman wrote:Peut-être une communauté hispanique grecque?

... Mais non, la musique ne vient pas d'eux.

-
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Ah non, je sais, c'est du latin 
Cantatrix julia minor (dernier album de Juliette)
"Novis te cantabo chordis,
O novelletum quod ludis
In solitudine cordis.
Esto sertis implicata,
O femina delicata
Per quam solvuntur peccata !
(...)
Meos circa lumbos mica,
O castitatis lorica,
Aqua tincta seraphica ;
Patera gemmis corusca,
Panis salsus, mollis esca,
Divinum vinum, Francisca !
Divinum vinum, Francisca !"

Cantatrix julia minor (dernier album de Juliette)
"Novis te cantabo chordis,
O novelletum quod ludis
In solitudine cordis.
Esto sertis implicata,
O femina delicata
Per quam solvuntur peccata !
(...)
Meos circa lumbos mica,
O castitatis lorica,
Aqua tincta seraphica ;
Patera gemmis corusca,
Panis salsus, mollis esca,
Divinum vinum, Francisca !
Divinum vinum, Francisca !"
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Pour être précis, les paroles sont de... Baudelaire ! Il s'agit du seul poème en latin des Fleurs du mal (Spleen et Idéal LX), dont j'avais parlé dans le forum "Art & Littérature" :
[Franciscae Meae Laudes]
Novis te cantabo chordis,
O novelletum quod ludis
In solitudine cordis.
Esto sertis implicata,
O femina delicata
Per quam solvuntur peccata !
Sicut beneficum Lethe
Hauriam oscula de te
Quae imbuta est magnete
Cum visiorum tempestas
Turbabat omnes semitas
Apparuisti, Deitas
Velut stella salutaris
In naufragiis amaris
Suspendam cor tuis aris
Quod erat spurcum, cremasti
Quod rudius, exaequasti
Quod debile, confirmasti.
In fame mea taberna
In nocte mea lucerna
Recte me semper guberna
Adde nunc vires viribus
Dulce balneum suavibus
Unguentatum odoribus
Meos circa lumbos mica,
O castitatis lorica,
Aqua tincta seraphica ;
Patera gemmis corusca,
Panis salsus, mollis esca,
Divinum vinum, Francisca !
Divinum vinum, Francisca !
(la traduction viendra plus tard).
Pour anecdote, le poème est dédicacé "à une modiste érudite et dévôte", nommée donc Françoise, et l'on a jamais su qui était cette mystérieuse modiste parlant (?) latin.
*




( = maintenant c'est à toi de proposer une musique)
Alors là, la prononciation de Francisca (Franzisca) c'était au dessus de mes forces 
On attendait plutôt Frannchisca, non ?
Il n'y a pas un mélange de prononciations à la française/à l'italienne/à la chépaquoi ?
Je sens venir un petit topo de Sisyphe pour illuminer nos ténèbres
Post Tenebras Lux, comme on dit à Gnève

On attendait plutôt Frannchisca, non ?
Il n'y a pas un mélange de prononciations à la française/à l'italienne/à la chépaquoi ?
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Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
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Seriez-vous suisse, Nemo ?Nemo wrote:Alors là, la prononciation de Francisca (Franzisca) c'était au dessus de mes forces
On attendait plutôt Frannchisca, non ?
Il n'y a pas un mélange de prononciations à la française/à l'italienne/à la chépaquoi ?
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Post Tenebras Lux, comme on dit à Gnève
Pour répondre à ta question : si l'on écoute l'intégralité du morceau, Juliette s'en tient essentiellement à la prononciation restituée (notamment les v, et toutes les voyelles et la quasi-totalité des consonnes) mais se permet un prononciation plus italienne ou française s'agissant des occlusives palatalisées (ge, gi, ce, ci) ; peut-être parce que "frankiska" ou "ghemma" n'auraient pas été aisées à prononcer. C'est son droit d'artiste.
En fait, sans que ce soit fait exprès je pense, sa prononciation ressemble sans doute assez à ce qu'à dû être le latin après le IIe siècle après JC.
Malgré tout, je trouve que son interprétation rend assez justice à la beauté de la langue latine... Rappelant au passage que loin des rosa, rosa, rosam et autres virtus mihi colenda est (la vertu est devant-être-pratiquée par moi), le latin est d'abord, profondément et en tout temps une langue de poètes (plus que les Grecs, c'est bien la seule supériorité qu'ils ont eu sur eux).
De toute façon, quand Baudelaire a composé son oeuvre, il devait lire le latin "à la française". Ce qui pour la deuxième strophe devait donner :
Esto sertis oe~plikata
o femina delikata
per kã* solvoe~tyr peccata ("quam" comme "Caen" !).
N'oubliez pas que "factotum" était prononcé "factoton" (d'où le doublet).

Non je ne suis pas citoyen helvète : j'ai juste repensé à ça
(on en apprend des choses sur Freelang
)
Pour revenir à Juliette je ne comprends toujours pas comment on peut justifier la prononciation [z] du c dans Francisca (c'est [s] ou [tch] non ?)
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Pour revenir à Juliette je ne comprends toujours pas comment on peut justifier la prononciation [z] du c dans Francisca (c'est [s] ou [tch] non ?)
Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. [Victor Hugo]
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Eh bien eh bien, Kokoyaya ? A court de musique ? Pas le plus petit air à nous biniouter ? Allons donc : ce serait bien la première fois !


*
Nemo wrote: Pour revenir à Juliette je ne comprends toujours pas comment on peut justifier la prononciation [z] du c dans Francisca (c'est [s] ou [tch] non ?)

Oui, en théorie c'est [s] (enfin, elle choisit de prononcer "ci" [si]). Mais une des plus élémentaires loi de la phonétique combinatoire, c'est que devant une nasale sonore, un [s] se sonorise, ou bien dégage une voyelle épenthétique (> [nts]). On peut évidemment faire effort pour prononcer [fransiska] de manière artificielle (comme nous lisons de toute façon tous les textes latins). Mais si l'on veut parler naturellement, tels des Romains du IVe siècle, et a fortiori dans la chanson, c'est [nz] que l'on prononcera.

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Je déterre. Notre macareux semble s'être endormi. Tu prends toujours ton tour, Koko, ou puis-je te le voler ? J'ai un truc à vous faire deviner.kokoyaya wrote:Ah zut, c'est à moi ici aussiSisyphe wrote:Eh bien eh bien, Kokoyaya ? A court de musique ? Pas le plus petit air à nous biniouter ? Allons donc : ce serait bien la première fois !![]()
Bon ben je vais réfléchir à la chose
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)