Chatoune a bien résumé.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que nulle part un diplôme de traducteur n'est obligatoire au pied de la lettre. Ceci dit, dans la pratique, c'est vrai que pour les emplois salariés, les employeurs en demande souvent et comme il y a des légions de candidats diplômés, on a parfois (à tort) moins de chances si on est pas diplômé de trad. Ceci dit, comme je l'ai dit je sais plus où, les débouchés en salarié sont de toute façon très minces (et ce que j'ai oublié de dire aussi, c'est que c'est mal payé et donc pas un truc à faire toute sa vie), donc à mon avis, ça ne vaut pas le coup de se baser uniquement sur ce que penseraient les employeurs.
En freelance, tu fais ce que tu veux. Comme l'a dit chatoune, y'a tout plein de traducteurs qui n'ont pas de diplôme de traduction. Actuellement, je serais prête à penser que c'est la moitié des traducteurs en exercice. Mais je pense que leur nombre risque de diminuer, parce que la jeune génération préfère passer par des filières spécialisées en traduction (à tort ou à raison, et je ne critique pas, j'en sors moi-même). Franchement, je pense que l'inflation des formations de traduction, c'est assez récent ! Y'a quarante ans, y'en avait presque pas et les gens apprenaient sur le tas ! Je pense que c'est un effet de mode (en même temps qu'une évolution générale de la société). Pourquoi l'ESIT attire tant de monde ? ben comme je te dis, c'est une tendance générale de la société, de nos jours, il faut avoir un diplôme pour tout, même plusieurs, même si les formations sont nulles et ne mènent à rien, c'est pas grave, mes enfants ne réussiront pas sans diplôme !

Je crois qu'il y a un peu une inflation autour de tout ça, une surenchère du diplôme

Et chatoune a raison : l'ESIT (en tout cas dans la traduction, parce que pour l'interprétation c'est autre chose), on ne peut pas dire que ça soit particulièrement un sésame. Pour les postes salariés, les candidats sont systématiquement testés et un mauvais candidat qui sort de l'ESIt n'a aucune chance face à un bon candidat qui sort d'ailleurs. Un autre point non négligeable : pour le salariat, en tout cas en France, un trop bon CV, c'est pas toujours un atout. En tout cas dans ma boîte, on a parfois des candidature de gens qui sortent de l'ESIT, de Genève, parfois qui ont bossé à l'ONU... Ben tu sais quelle réaction ? "Ah ouais, cool pour elle, mais va falloir la payer trop cher, elle viendra pas pour le salaire qu'on propose..."
Donc, pour en revenir au freelance, bien sûr que le diplôme peut être une carte à jouer, mais honnêtement, je pense que la carte de la spécialisation (comme dans ton cas) ou les "relations" comme tu dis sont beaucoup plus importantes !!!
(pour ne donner qu'un exemple mon mari a décroché un contrat de traduction sans aucun diplôme et sans aucune expérience de la trad, par mon intermédiaire.
et il s'en sort très bien, d'ailleurs
) Dans tous les cas, ce qui compte, c'est comme dans tous les business : savoir vendre ton produit ! Tu peux être nul, mais si tu sais vendre de la glace aux esquimaux, alors tu vendras tes trads ! Bon, j'exagère un peu, mais c'est pour dire que dans ce métier, chacun doit faire ses preuves, démarcher des clients, les fidéliser, se faire son trou, quoi. Et je suis à peu près sûre que si tu demandes à des gens qui ont 30 ans de carrière si leur diplôme les a aidés à trouver du boulot, tu auras pas beaucoup de réponses qui t'engageront à passer un diplôme !
D'ailleurs, c'est comme partout, personne ne te demande jamais de montrer tes diplômes... Je ne veux pas dire qu'il faut tricher là-dessus, mais juste qu'à partir du moment où tu traduis bien, dans un prix et dans un délai qui conviennent au client, il se fiche complètement de savoir si tu as un diplôme ou pas...
Et pour le dernier point, d'ac avec chatoune. Enfin, à l'école, on apprend peut-être en méthodo (mais on peut aussi très bien y arriver sans !), mais par contre, en déontologie, c'est sur le terrain ! Et la lecture d'un site comme ProZ t'en apprendra infiniment plus à ce sujet que toutes les formations.
