@ J : Ne veux-tu pas que j'édite le titre, pour plus de clarter (ou tu peux le faire toi-même d'ailleurs) : il faudrait peut-être mettre entre crochet [néologie/syntaxe] pour plus de clarté.
Et inversement le mot "versatile" est un peu étrange, tu as dû vouloir dire autre chose, parce que versatile, ça se dit d'un homme ou d'une femme (par misogynie, plus souvent d'une femme
) qui change tout le temps de décision, mais pas d'une langue
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Si l'on parle de syntaxe il est évident que les langues à flexion ont plus de latitude possibles, mais toutes ne sont pas égales entre elles. Le latin, en poésie, peut pousser assez loin les choses. Par exemple, si je prends les vers que j'ai sous les yeux et que je traduits en ce moment (Virgile, Bucolique VI) :
Prima Syracosio dignata est ludere versu
nostra, neque erubuit silvas habitare, Thalia.
"La première, Syracusain, a jugé digne de jouer, avec le vers
notre, et n'a pas rougis les forêts d'habiter, Thalie".
Dans le bon ordre :
Notre Thalie est la première qui a jugé digne de jouer avec le vers syracusain, et elle n'a pas rougi d'habiter les forêts.
En revanche en prose, l'ordre est généralement plus plat : on ne coupe pas les morceaux qui vont ensemble (ici : syracuso versu), le verbe est en principe à la fin, les compléments du nom avant le nom. L'ordre de base reste SOV : Paulus Petrum verberat (Paul bat Pierre), mais toutes les autres combinaisons sont possibles, mais n'insiste pas sur le même mot :
Petrum Paulus verberat : c'est Pierre que Paul bat
verberat Paulus Petrum : oui, Paul
bat Pierre.
verberat Petrum Paulus : Il bat Pierre, Paul
etc.
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Le grec ancien est aussi flexible que le latin en poésie, mais un peu plus que lui en prose. Son ordre de base est SVO, comme en français. Mais la possibilité de substantiver à peu près n'importe quoi, y compris une proposition entière fait qu'on a parfois des tas de mots "en abyme", sans parler de dizaines de particules "illuocutoires" :
To gar mên ek tois tôn ekei dikazein esti tois peri ta tauta amartêma eis to saphês g' eidenai peri toutois mega ti
Le en effet assurément d'après les des ici juger est pour les à propos de ces chose erreur pour le clairement assurément comprendre au sujet de celles-ci grande quelque chose.
Ce qui se comprend :
En effet, il est clair que le fait de juger d'après les opinions des gens d'ici est, pour ceux qui étudient ces sujet une grande erreur qui <empêche> d'avoir une connaissance claire de ces questions.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)