
Je ne trouve pas cela particulièrement majestueux que de dire "majestatif". Les rois sont des majestés, pas des majestatifs

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Du reste ce "nous" n'est pas réservé aux monarchies. Il est également d'usage en France, pour les personnes disposant d'une autorité réglementaire personnelle, tels que :
- Les maires "nous, maire de Trifouilly-les-Oies, décrétons.."
- Les préfets "nous, préfet de la Creuse, décrétons...
- Les ministres
- Le président
D'ailleurs la véritable marque de distinction des princes n'est pas le "nous", mais la troisième personne (au cas où il vous arriverait de rencontrer Albert II, cher Gfa, je vous rappelle qu'un simple sujet parle toujours à un roi à la troisième personne : "je remercie Sa majesté de l'honneur qu'Elle me fait de venir prendre le café chez moi".
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Je suis quand même allé vérifier dans la
Grammaire méthodique du français de M. Riegel, J.C. Pellat et René Rioul (la "RPR" bien connue des étudiants). P.197, pas de trace de "majestatif", en revanche il distingue bien ::
- Le nous de majesté "qui assimile métaphoriquement à une pluralité"
- Le nous de modestie "qui estompe l'individualité derrière une identité collective".
- Le nous de sympathie, par lequel le locuteur s'associe à l'interlocuteur et à ce qui lui arrive ("alors, nous sommes tristes" ? = tu).
Il y a bien une nuance sémantique entre les deux premier (le troisième est assez rare, plutôt enfantin en fait) ; le latin utiliserait plutôt l'impersonnel dans le deuxième cas.
Pas de "majestatif" non plus dans Grevisse-Goosse, qui pourtant sont belges.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)