Cher J,
Si c'est pour l'oral, il va sans dire que la forme PrüferInnen occulterait les 55 autres %. Pis, cela indiquerait que 45% des examinatrices (ou inspectrices ou que sais-je encore) sont... des femmes. Donc il y a 55% d'examinatrices de sexe masculin. A ce stade, cette phrase commence à faire peur
Il est préférable, à l'oral, de préciser Prüfer und Prüferinnen. Ou encore simplement Prüfer qui sera implicitement le terme générique. Bien sûr, la féminisation du mot épatera davantage le correcteur.
A l'écrit, est-ce que cela est préférable ou non? ElieDeLeuze, vous avancez que la forme est hautement politique tout en déniant sa portée consensuelle. Or le sujet ici n'est pas de cautionner ou non, mais de constater que la forme est de plus en plus répandue. Le fait que la Rechtschreibkommission n'ait pas encore statué ne signifie pas grand chose dans cette jungle qu'est devenu l'allemand de presse.
Que ça nous plaise ou non, les medias créent des règles à tours de spots et de news. Maintenant, on peut bouder PrüferInnen. Mais ça ne changera rien...
Anecdote amusante (j'en ris encore à l'évocation!), un maire de Stuttgart a récemment eu un droit de réponse dans un journal à propos de gouttières obstruées (enfin bref). Le détail a son importance: il a en effet commencé son allocution par Liebe
Bürger und Rinnen (Chère citoyens et yennes). Car il faut savoir que certains poussent aujoud'hui le vice jusqu'à contracter davantage le féminin (gain de temps? C'est encore rare je pense, mais attendez...) Comme Prüfer und rinnen au lieu de Prüfer und Prüferinnen. Une manière de résoudre le problème qu'à soulevé J justement, à l'oral.
Or, et c'est là que le maire est fort, c'est que Rinnen, supposé être le suffixe féminin joint à Bürger, signifie aussi... gouttières (ce qui nous renvoie à l'objet de ladite allocution).
Sur ce!
Corbeillon, linguiste qui se respecte quand même (humblement)