Help !
J'ai quelque chose à demander à un ancien patron et je ne sais pas si je dios employer tu ou vous. On se tutoyais à l'époque.
J'ai l'impression que 'tu' serais un manque de courtoisie et 'vous' serais trop lourd/distant.
J'ai constaté le phènomene de passage de tu à vous et franchement je trouve bizarre mais je ne connais pas les nuances.
Merci pour vos conseils...
Andréas
etiquette - vous ou tu ?
- Sisyphe
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- Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico
Un jour "tu", toujours "tu".
C'est une règle à peu près immuable. À moins que tu ne l'aies connu étant toi-même enfant et qu'à l'époque tu lui disais "tu" comme tous les enfants
, ou qu'il ne soit entre-temps devenu prince consort...
C'est même un principe érigé en règle de société. Les anciens élèves d'une même promotion d'une grande école prestigieuse (notamment Polytechnique, Saint-Cyr, Centrale...) se font ainsi une règle de se dire "tu" entre eux toute leur vie durant, et c'est considéré comme une offense et un manque à "l'esprit" de l'école en question que d'y déroger, même si l'un d'eux est devenu ministre ou général*.
Quand après 42 le général de Gaulle est arrivé en Syrie, sous mandat français depuis 1920, et précédemment sous le pouvoir de Vichy, il y a trouvé - et fait arrêter ! - le précédent gouverneur nommé par Pétain. Mais comme celui-ci était de la même promotion de Saint-Cyr que le Général, même s'ils n'avaient jamais été intimes ni amis, et dans la circonstance moins que jamais (!), ils se sont tutoyés.
L'ex-gouverneur lui a tenté de se justifier en disant "Comprends-moi : on n'avait aucun renseignement, et comme tout le monde fait de la propagande, comment savoir ce qui est vrai ou faux ?" - et le Général s'est penché à son oreille en lui disant "je vais te donner une information capitale : je sais de source sûre que les Allemands tiennent Paris"
. .
S'il t'a autorisé à le tutoyer malgré ton infériorité hiérarchique, c'est qu'il t'a fait une grâce. Utiliser le "vous" serait comme la refuser rétrospectivement, ce qui serait encore plus impoli que dans le sens inverse.
Il y a quelques jours, le cahier d'été de Libé faisait un test - un peu ironique- sur les "bonnes manières", façon Nadine de Rothschild, du genre "dans un escalier, qui doit aller en premier, l'homme ou la femme ?". Et bien j'ai eu presque tout juste !
Ma grand-mère avait des aspirations bourgeoises, et ce genre de littérature occupe une notable part dans la chambre où je dors parfois et noctambulise souvent. Alors faites-moi confiance
.
C'est une règle à peu près immuable. À moins que tu ne l'aies connu étant toi-même enfant et qu'à l'époque tu lui disais "tu" comme tous les enfants

C'est même un principe érigé en règle de société. Les anciens élèves d'une même promotion d'une grande école prestigieuse (notamment Polytechnique, Saint-Cyr, Centrale...) se font ainsi une règle de se dire "tu" entre eux toute leur vie durant, et c'est considéré comme une offense et un manque à "l'esprit" de l'école en question que d'y déroger, même si l'un d'eux est devenu ministre ou général*.
Quand après 42 le général de Gaulle est arrivé en Syrie, sous mandat français depuis 1920, et précédemment sous le pouvoir de Vichy, il y a trouvé - et fait arrêter ! - le précédent gouverneur nommé par Pétain. Mais comme celui-ci était de la même promotion de Saint-Cyr que le Général, même s'ils n'avaient jamais été intimes ni amis, et dans la circonstance moins que jamais (!), ils se sont tutoyés.
L'ex-gouverneur lui a tenté de se justifier en disant "Comprends-moi : on n'avait aucun renseignement, et comme tout le monde fait de la propagande, comment savoir ce qui est vrai ou faux ?" - et le Général s'est penché à son oreille en lui disant "je vais te donner une information capitale : je sais de source sûre que les Allemands tiennent Paris"

S'il t'a autorisé à le tutoyer malgré ton infériorité hiérarchique, c'est qu'il t'a fait une grâce. Utiliser le "vous" serait comme la refuser rétrospectivement, ce qui serait encore plus impoli que dans le sens inverse.
Il y a quelques jours, le cahier d'été de Libé faisait un test - un peu ironique- sur les "bonnes manières", façon Nadine de Rothschild, du genre "dans un escalier, qui doit aller en premier, l'homme ou la femme ?". Et bien j'ai eu presque tout juste !
Ma grand-mère avait des aspirations bourgeoises, et ce genre de littérature occupe une notable part dans la chambre où je dors parfois et noctambulise souvent. Alors faites-moi confiance

La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)