Jusqu'en 68 en France il y avait des rentrées en toges, avec discours du recteur. Je crois que le premier jour de cours était aussi en toge.
Fixées par Napoléon, comme d'ailleurs à peu près tout le reste en France, elle n'ont en fait jamais été abolies et son encore fabriquées :
http://www.ponsard-dumas.com/universite.htm
Rouge pour les professeurs de droit, groseille pour les professeurs de sciences, moutarde pour les professeurs de lettres. Le nombre de rangs d'hermine (aujourd'hui de lapin) indique le grade : un pour bachelier (en usage au XIXe siècle dans les lycées), deux pour licencié, trois pour docteur.
Mes l'extrême politisation des facultés d'une part et surtout la massification de l'enseignement supérieur à mon avis les ont fait tomber en désuétude. Aujourd'hui, on ne les voit plus portées que par des professeurs nettement à droite ; c'est dommage, car moi je les trouve très élégantes.
... Cela dit, les facs tentent d'y revenir un peu, notamment pour essayer de redorer leurs blasons auprès des étudiants étrangers (c'est pas gagné). Ainsi, mon propre président (pourtant pas spécialement à droite) a rappelé dans la dernière pravda interne (vous savez, les innénarables "journaux" des facs....) que les soutenances de thèses
pouvaient se faire en toge à la demande du candidat.
Elles sont aussi encore en usage lors des voeux des corps constitués au Président de la République !
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Les soutenances de thèses restent en soi une véritable cérémonie, sans vêtement, mais avec des codes bien fixées, qui m'amusent toujours terriblement lorsque j'y assiste : on se lève quand le président du jury entre (le jury, lui, ne s'assied pas avant) ; la lecture du sujet se fait debout. De même que le verdict. Les professeuses rivalisent d'élégance ce jour-là (les hommes moins curieusement, à part la cravate) ; c'est un des cas où je m'habille...
Les facs de médecine ont gardé plus de traditions.
Sinon, j'ai connu les "intégrations" des classes préparatoires (littéraires) mais c'est beaucoup plus "second degré". Ca consistait dans mon cas (outre une sorte de canular que par tradition je ne révelerai pas) en une "prestation de serment" assez déjantée et parodique sur la
Critique de la raison pure, plus promenade.
De toute façon, comme me le rappelait récemment Beaumont, en France il faut huit mois pour que les diplômes soient
imprimés, car c'est un monopole de l'Imprimerie Nationale. Ils sont remplis de zigouigouis qui les rendent incopiables comme les billets, sauf que ça ne sert à rien, vu qu'il n'est pas d'usage en France d'envoyer ses diplômes avec le CV comme en Allemagne, et que les facs réclament toujours des photocopies...
Demain, je vous raconterai par contre l'agrégation, ça c'est très rigolo (après...)
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)