Validation d'acquis linguistiques universitaires

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canardoc
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Validation d'acquis linguistiques universitaires

Post by canardoc »

Quel titre pompeux :lol:

Pouvez vous m'éclairer?

Je voudrais faire une année d'étude en Espagne et l'Universitat de Barcelona a besoin d'un "Certificat de nivell d'idiomes estrangers" Certificat de niveau de langues étrangères.
Est-ce que mon unique semestre d'initiation au catalan est suffisant? Je pense que non. "Il te faudrait le niveau B2" qu'on me dit ici, à Toulouse. Il faut donc que je suive deux semestres de catalan en option? Plus que ça?
Je suis assez à l'aise en catalan et castillan, est-ce que je pourrais obtenir un papier qui dit que je suis capable de suivre des cours dans ces langues sans avoir à étudier l'une de ces langues pendant plusieurs semestres?

Je suis à l'université de Toulouse le Mirail en Licence d'Histoire.

Merci beaucoup!
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Post by Sisyphe »

Le système en "A2, B4, C6, croiseur coulé" n'est pas un système de diplôme ou de niveau en soi ; c'est un référentiel de niveau (niveau A1, je suis capable de dire "where are the toilets please" mais pas de comprendre la réponse, niveau D6, je suis capable de faire une thèse sur Platon en galicien, etc.).

Il sert (parfois en concurrence avec d'autres normes) d'outils de normalisation à tous les certificats nationaux de niveau linguistique (TOEFFL, TOIEC via le British Council ou les machins américains équivalents, Zertifikat Deutsch via le Goethe Institut, ou le DELE via l'instituto Cervantes - ce à quoi s'ajoutent les diplômes des chambres de commerces inter- ou binationales)... Mais pas, à proprement parler, aux cursus universitaires.

Il existe, depuis peu, une crotte produite par nos mandarins franchouillards : le CLES (certificat de Compétence en Langues de l'Enseignement Supérieur), qui se passe en principe à partir de la deuxième année, indépendamment des diplômes, et qui consiste à faire valider un niveau d'anglais ou d'allemand... par un prof français ; on ne rigole pas.

... Au moins, c'est un truc officiel, tu peux essayer de voir de ce côté-là (prends une tente et quinze jours de vivre, va voir l'administration de ta fac, et d'ici la prochaine lune, tu auras la réponse ; mais attention, ne te laisse pas embobiner, fais-leur bien cracher clairement que le CLES est admis - ou non - comme certificat de niveau par les facs catalanes, car il y aura toujours un zigoto pour te faire passer un certificat inutile et payant pour rien).

Cela dit, soyons clairs : les entreprises, habituées au TOIEC, TOEFFL et autres ZD, l'ignorent carrément, et il y a fort à parier que les facs étrangères, pleines de bon sens, marchent dessus - du pied droit, ça porte bonheur.

Mais à mon avis, il faut te retourner soit vers l'Instituto Cervantès et essayer de passer le DELE (au moins au niveau le plus bas...) ; sauf qu'à vrai dire, j'ignore si l'I.C. se charge aussi du catalan, ou s'il existe une institution semblable payée par la généralité de Catalogne et disposant du même type de certification - vu la politique linguistique de l'Espagne, ça me paraîtrait logique.

Question : tu dois prouver ton niveau en catalan précisément ?
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canardoc
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Post by canardoc »

Merci pour les infos :lol:

Je ne sais pas en quelle langue ils veulent que je prouve mon niveau mais tout était écrit en catalan sur leur site.
Il existe un Certificat Internacional de Català, je viens de le découvrir. Mais si je veux passer le niveau initial je dois aller à Granollers :roll: ... et j'ai pas réussi à trouver les tarifs.
Pour le DELE c'est 95, 130 ou 145 euros selon le niveau. Pas trop cher ça va.

Une autre petite question : hum, accrochez-vous; ils veulent aussi un certificat de compétences en latin au cas où je choisirais histoire médiévale. Je n'ai jamais fait de latin (en fait j'ai tout arrêté à la troisième déclinaison) mais je serai très motivé pour le travailler si mon départ ne tenait qu'à ça.
Y a-t-il un diplome de compétences en latin médiéval ?!

Je vais peut-être aller dans un autre pays finalement... :sweat:
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Post by Sisyphe »

Canardoc, pourrais-tu nous préciser quel est ton cursus actuel et passé, et quel est exactement le cursus que tu comptes accomplir dans le cadre d'Erasmus ?
canardoc wrote:
Une autre petite question : hum, accrochez-vous; ils veulent aussi un certificat de compétences en latin au cas où je choisirais histoire médiévale. Je n'ai jamais fait de latin (en fait j'ai tout arrêté à la troisième déclinaison) mais je serai très motivé pour le travailler si mon départ ne tenait qu'à ça.
Y a-t-il un diplome de compétences en latin médiéval ?!
Alors, je peux hurler clairement : NON !

Rien que l'enseignement du latin dans le cadre des études d'histoire en France relève pour l'essentiel du précaire, de l'annexe et du vague. Les facs d'histoire ont fait de notables efforts ces temps derniers, mais il y a une grande inégalité géographique (les facs oùsqu'on peut faire du latin en histoire et celles oùsqu'on peut tout simplement pas), et même les "grandes" facs où il existe un enseignement du latin, quelle que soit la qualité des profs (<- beaucoup de mes camarades y servent et j'y serai peut-être moi-même un jour, c'est un des rares "ménages" accessible à un diplômé de lettres classiques...), c'est quand même souvent assez béquilleux.

Je précise que ce n'est même pas vraiment la mauvaise volonté des historiens (au contraire, à mon avis): il y a de multipiles raisons pour cela, notamment historiques (le latin était autrefois une évidence pour qui arrivait à l'université...) et structurelles (en fait, ce sont les khâgnes-Ulm et Chartes qui assurent le gros des futurs médiévistes, pompant ainsi à la fois l'énergie et la demande dans le premier cycle universitaire), le tout cristallisé par des questions de fric.

De toute façon, il n'y a même pas de certification de niveau en latin d'une façon générale, en-dehors de la licence de lettres classiques.

Bref : sur ce point, ta fac d'accueil sera bien obligé de prendre ce que tu pourras lui offrir.

Si tu es dans une grosse fac, il doit y avoir possibilité de faire du latin en option, l'an prochain, si tu es en premier cycle d'histoire ou de langue romane, voire de langue tout court. Dans ce cas, prends l'option et réussis l'examen ; ce bout de diplôme, inscrit sur ton descriptif, sera la seule chose que tu pourras lui présenter.
Je vais peut-être aller dans un autre pays finalement... :sweat:
:) Ne te décourage pas tout de suite... Il faut que tu réussisses à comprendre ce qui est vraiment obligatoire et ce qui ne l'est pas, ce qui est suffisemment officiel et ce qui ne l'est pas, etc.

Le système universitaire français te semble "normalement compliqué", parce que tu vis dedans. Nonobstant le kafkaïsme des administrations, il y a des tas de choses qui te semblent évidentes (du genre : on fait histoire et géo en même temps) qui paraissent être une absurdité métaphysique pour les autres systèmes universitaires ; n'oublie pas que nous avons à peu près cinq cents ans d'histoires universitaires totalement divergentes à rattraper (avant 1500, on peut dire qu'elles fonctionnaient toutes pareilles).

Donc : les échanges universitaires, c'est toujours un système de "raccords" très très bancal ; en gros : faire entrer des tenons triangulaires dans des mortaises carrées ou l'inverse.
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Post by canardoc »

Après un bac S avec anglais, espagnol et occitan comme langues je me suis inscrit en licence 1 d'histoire, mineure géographie, option catalan à Toulouse-Mirail. Je suis maintenant en licence 2, langue vivante occitan.
L'année prochaine Licence 3, langue vivante pas encore décidée.
Et je voudrais aller à l'Universitat de Barcelona pour mon master 1 Civilisation et culture médiévale. Il y a 4 places réservées aux historiens de ma fac, plutôt aux master 1. Je n'ai croisé aucun étudiant en histoire qui étudie le catalan, je me suis "t'as ta chance mec" :sun:

Voilà j'ai encore le temps de me perfectionner en catalan ou castillan l'an prochain ou de m'initier au latin.

Merci Sysyphe. :hello:
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Post by Sisyphe »

De toute façon, au risque de prêcher pour ma paroisse : même si ce n'est pas institutionnellement, au moins scientifiquement, tu ne pourras pas faire d'histoire médiévale sans au moins un peu de latin. Je laisse à Tom nous dire quelle est la part de documentation en latin et celle en vernaculaire, mais tout ce qu'il y a d'intellectuel au Moyen Âge est cureton et tout ce qui est cureton vit en latin, même culinaire. Le latin n'est pas seulement une préférence technique, c'est pour le Moyen Âge une donnée quasiment métaphysique. Certes, le vilain de base, le métaphysique, il s'en tape (encore que...), et il y a d'autres données que textuelles (ah la brosse à dent de l'archéologue...). Mais il y a quand même d'abord le textuel, donc le latin.

Quand je dis aux lycéens qu'il faut continuer le latin, non pas pour des arguments métaphysico-humanistiques à la con ni même pour "être dans de bonnes classes", mais tout simplement parce que le latin est utile, surtout dans l'enseignement supérieur....

Mais sinon, oui, ça me paraît être une bonne idée... Après tout, quels que soient très projets, doit pas y avoir des masses de spécialistes de la Catalogne médiévale (ils sont quels au fait, tes projets ? Les concours ? Non, pardon, ça ça doit être une évidence et une obsession de l'ordre du sexuel : d'abord, les concours. Mais ensuite ? La recherche ?)
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Post by canardoc »

Oui je suis conscient de la nécessité de connaitre le latin pour les recherches en histoire médiévale mais bon je remettais ça à plus tard...

Les concours ne m'obsèdent pas encore, j'y pense quand je suis seul, la nuit, des fois... ;) Non en fait, je voudrais d'abord faire cette année de master, c'est ça mon but et puis j'en tirerais les conséquences en me retirant de la vie pol... de la recherche ou pas.

Donc:
Si je fais une bonne année de master 1: master 2 à Toulouse ou ailleurs puis recherche/enseignement.
Si je fais pas une bonne année de master 1 : re-master 1 puis si ça se passe encore mal : CAPES.

Je n'ai pas trop la pression, si je dois faire un autre travail que chercheur en histoire, et bien c'est la vie. J'ai plein de projets alternatifs : :drink:
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Post by Sisyphe »

Oui je suis conscient de la nécessité de connaitre le latin pour les recherches en histoire médiévale mais bon je remettais ça à plus tard...
On appelle ça la procrastination !
canardoc wrote: Donc:
Si je fais une bonne année de master 1: master 2 à Toulouse ou ailleurs puis recherche/enseignement.
Si je fais pas une bonne année de master 1 : re-master 1 puis si ça se passe encore mal : CAPES.
Je te conseillerais plutôt de passer l'agrégation le plus vite possible, c'est-à-dire après avoir fait une bonne année de mastère 1 - sans rien d'autre à côté. À mes yeux, le bon parcours c'est :

- Faire son master 1, calmement, éventuellement à l'étranger, mais en tout cas ne faire que ça.
- Se donner une première année où l'on ne passe que l'agrégation.
- Et si ça n'a pas marché la première fois, repasser l'agrégation, tout en préparant le capes.
- Livrant ainsi la possibilté, en cas (probable) de réussite au capes et d'échec à l'agreg, de la préparer une troisième et dernière fois.

Et ce pour plusieurs raisons :

- Tes études n'ont aucun débouché sans l'un ou l'autre des concours. :( Pas d'illusion là-dessus. En particulier : il te sera strictement impossible de faire de la recherche sans l'agrégation (ou du moins : ça ne te ménera à rien). L'agreg est "tacitement obligatoire" pour qui veut continuer.
- Faire le CAPES en même temps qu'un mastère 1, c'est le meilleur moyen de planter les deux (j'en ai vu beaucoup).
- Le mastère II, outre qu'il ne sert à rien sans l'agreg (sinon à se cultiver l'esprit, mais ça on a toute la vie), éloigne de la pratique "scolaire" (les dissert', les commentaires de doc', la géo, etc.). Or - et c'est pareille dans toutes les matières - les concours sont profondément de nature scolaire (ce qui est d'ailleurs assez logique).
J'ai tendance à penser aussi que l'on apprend énormément de choses durant les concours (si je fais le bilan de mes connaissance, 40% viennent de mes deux khâgnes, 40% de mes deux années de concours, 10% des années "à diplômes").
- L'agreg t'ouvre des portes, le CAPES t'en ferme. Si tu as le capes, il ne te reste qu'une année pour préparer l'agreg. Or, on a parfois besoin de trois ans. Donc, il faut, au moins une fois, ne préparer que l'agrégation -au pire, tu l'as :) Et dans ce cas, tu n'as même pas à te faire ch*** pour passer le capes. Sinon, tu as au moins emmagasiné des connaissance et du travail qui te permettent d'affronter plus facilement une seconde année (la moitié des programmes sont reconduits, et la moitié sont communs, n'oublie pas !) en faisant les deux concours. C'est beaucoup plus facile que l'inverse !
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Post by canardoc »

On appelle ça la procrastination !
Eh tu m'insultes pas ok? (Ce mot n'est pas dans mon Petit Larousse :confused: ).

En tout cas merci pour tous ces éclairages! Je vais imprimer tes réponses, les coller au mur et suivre tes conseils (en attendant une prochaine réforme du sytème universitaire).

Je te mettrai dans les remerciements de mon mémoire si ça marche, je te dois bien ça.

:hello:
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Post by ElieDeLeuze »

Pour l'agreg, je confirme. C'est l'une des raisons de mon départ de France. Dans mon département, à la fin de ma maitrise, on m'a carrément dit "le choix est simple : soit agreg, soit expatriation." Ca a le mérite d'être clair.
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canardoc
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Post by canardoc »

Encore moi :hello:

Mais il ne faut pas valider ses 2 années de master avant de pouvoir passer l'agrégation ?

EDIT : Je répond tout seul j'ai trouvé la réponse : non.
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

NON

(ça va, c'est assez visible comme ça ?)

Il faut bien comprendre une chose : malgré ces horribles noms anglophones à la con :evil: (tiens je m'étais pas encore énervé à ce sujet...), le "mastaire/stère/steur/ster" I et le mastaire etc. II restent bien deux diplômes différents successifs.

En gros, ce sont ni plus ni moins que la maîtrise et le DEA d'autrefois.

Seuls les noms ont changé (les maquettes de cours ont parfois un peu changé au passage, mais ça reste de l'ordre du détail). Tous ceux qui veulent laisser croire qu'il n'y a qu'un seul diplôme en deux ans sont des menteurs. À commencer par les quelques profs qui "retiennent" un masteurisant "I" pour faire un masteur II parce que ça l'arrange, lui le prof, d'avoir un larbin gratuit pendant un an (c'est une minorité, mais ça existe).

Ce qui est obligatoire, c'est le mastère I - d'ailleurs la loi régissant l'agrégation dit toujours "maîtrise", elle n'a même pas adapté le mot. C'est dire si dans l'esprit, on est bien toujours au régime maîtrise puis agrégation puis DEA.

Dans la logique du système universitaire français, le seul et unique véritable titre de cinquième année, c'est l'agrégation. Le mastère II, comme le feu DEA, ne sont qu'une introduction à la thèse...

... D'ailleurs, dans plus d'une fac (pour ne pas dire dans presque toutes), les étudiants qui ont obtenu l'agrégation se voient attribuer automatiquement X crédits sur les 30 du mastère II. Ce qui a une conséquence très concrète : un étudiant qui fait un mastère II sans l'agrégation doit en plus valider 6 séminaires dans l'année (6x5 crédits), l'agrégé uniquement 2 (à Lyon II, c'est ainsi). C'est peut-être plus ou moins ailleurs, mais dans toutes les facs que je connais, le système existe.
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Post by Dada »

canardoc wrote:
On appelle ça la procrastination !
Eh tu m'insultes pas ok? (Ce mot n'est pas dans mon Petit Larousse :confused: ).
:
Je crois que c'est un bel anglicisme!

to procrastinate: trainailler, lambiner
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Post by Sisyphe »

Dada wrote:
canardoc wrote:
On appelle ça la procrastination !
Eh tu m'insultes pas ok? (Ce mot n'est pas dans mon Petit Larousse :confused: ).
:
Je crois que c'est un bel anglicisme!

to procrastinate: trainailler, lambiner
:D Bon, bon, bon, alors, derechef :
Sisyphe wrote: NON
ce n'est pas un anglicisme en français, c'est un latinisme dans les deux langues ! Sauf qu'il est nettement plus littéraire en français :
Littér. Tendance à différer, à remettre au lendemain une décision ou l'exécution de quelque chose. Synon. ajournement, atermoiement. Cette habitude, vieille de tant d'années, de l'ajournement perpétuel, de ce que M. de Charlus flétrissait sous le nom de procrastination (PROUST, Prisonn., 1922, p.86).
Et j'ajoute :
Procrastiner, verbe trans., littér., rare. Remettre quelque chose au lendemain. Synon. ajourner. Je remercie à présent chacun des contretemps qui m'empêchèrent d'approfondir ma connaissance de la forêt rambolitaine: la paresse, l'âge, le penchant à procrastiner, et aussi le plaisir que j'eus d'habiter trop peu de temps (...) un de ses sommets (COLETTE, Pays connu, 1949, p.8)
et enfin :
Procrastinateur, subst. masc., hapax. Les atermoyeurs, procrastinateurs et lambins de mon acabit sont justement de ceux qui ne finissent rien et même ne commencent pas davantage (AMIEL, Journal, 1866, p.455).
Le verbe et le nom d'action existent tels quels en latin et sont sinon courants, du moins usuels. Ils viennent de "cras", adverbe signifiant "demain" ; d'où dérive aussi l'adjectif "crastinus : du lendemain", qui donne en ancien français "la crastine", qui désigne le lendemain de fête, pieuse et chrétienne en théorie, mais qui a donné notre "grasse matinée" - croisé sans doute avec l'expression "faire gras", c'est-à-dire manger et vivre comme il se doit lors d'un "jour gras", par opposition aux "jours maigres" - c'est-à-dire ceux sans viande, à savoir vendredi et carême.
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Post by kamikakushi »

Faut jamais contrarier Sisyphe ;)

:drink:
千と千尋の神隠し。
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