Ce qui complique un peu la traduction, c'est que l'usage biblique du mot latin "vocatio" et de son calque française "vocation" a précisément masqué son sens littéral.
klêsis (désolé, mais sous IE le grec polytonique ne passe pas et en plus je suis pressé) est un nom d'action en -sis (l'action de faire...) auquel correspond un nom d'acte ou d'objet en -ma (l'objet fait), selon l'opposition "poiêsis > poésie" (l'action de fabriquer <des>) et "poiema > poème" (l'objet fabriquer).
(sauf que vérification faite, "klêma" dans ce sens n'existe pas, car il serait homonyme d'un mot qui veut dire "sarment", mais ça ne change rien)
Donc, klêsis, c'est réellement l'action de "kalein", c'est-à-dire d'appeler. En grec classique, ça peut être une invitation à un repas, une citation à comparaître devant un tribunal, etc.
La traduction par "vocatio" en latin n'est pas mauvaise et constitue un calque morphologique : "vocare" appeler + -atio, suffixe de nom d'action.
Le problème, disais-je, c'est que lorsqu'on parle aujourd'hui de "vocation", on ne perçoit plus cette nuance "d'appel" venu d'une autorité supérieure.
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eklogê, en revanche, c'est le fait de choisir (lego) parmi plusieurs choses (ek). Et le sens le plus commun, c'est bien celui d'élection, au sens politique du terme : l'élection des magistrats à Athènes.
Mais au contraire de "Klêsis" qui n'a rien de spécifiquement biblique, "eklogê" revient fréquement dans le nouveau testament (mais pas dans la Septante curieusementà et la littérature chrétienne pour parler de peuple élu.
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J'ai plus le temps là, mais je regarde ce soir de plus près dans le NT et mon dico de grec néotestamentaire.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
comme tu l'a si bien expliqué, vocation désigne un appel venant d'une instance supérieure, et election designe un choix fait parmi un grand nombre.
le problème c'est que précisemment ces deux notions sont trop semblables pour expliquer leur utilisation dans un même passage.
car cela viendrait à traduire ce passage en disant:
2 Pierre 1:10 C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir l'appel qui vous a été adressé et le choix dont vous avait fait l'objet; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais.
hors la notion que Dieu ait choisi donc qu'il appelle sont identiques..
le chat wrote:hors la notion que Dieu ait choisi donc qu'il appelle sont identiques..
dans ta citation ça peut être le choix par les hommes: une responsabilité parmi les premiers chrétiens
et même si c'est le choix par Dieu, pour l'autre terme appel ce qui est affermi c'est la réponse à l'appel donc ce qui est fait par l'homme, c'est dans l'autre sens et pas la même notion
Se nem kicsi, se nem nagy: Ni trop petit(e), ni trop grand(e):
Éppen hozzám való vagy! Tu es juste fait(e) pour moi!