Comme disait Brunot "la concordance des temps en français se résume d'une phrase : il n'y en a pas". Donc, étudions-là
Partons du postulat que le subjonctif imparfait existe.
A. Simples rapports temporels
1. Je veux qu'il finisse (simultanéité par rap. au présent)
2. Je veux qu'il ait fini (antériorité par rap.au présent / perfectif)
3. Je voulais qu'il finît (simultanéité par rap. au présent
4. Je voulais qu'il eût fini (etc.)
5. "Il ne faut pas croire que sa raison fût alors en désordre" (Hugo) = "fait continu dans le passé rapporté au présent", pour paraphraser Grevisse. La narration, le fait appartient à la sphère du passé ; en fait il n'y a pas de rapport d'antériorité avec la principale, les deux évènements ne sont pas sur le même plan.
B. Nuances modales
1. Je veux qu'il vienne / je voudrais qu'il vienne = valeur optative
2. On craint que la guerre n'entrainât des maux incalculable si elle venait à survenir (d'après Littré) = valeur éventuelle, la phrase serait au conditionnel si c'était une principale [franchement littéraire voire puriste]
3. Je voudrais qu'il fût présent = valeur désidérative (regret : il n'est pas présent) ou nuance d'iréel (il n'est pas présent et l'on envisage pas qu'il le devienne).
En français classique, cette dernière distinction entre B1 et B3 est assez claire et c'est celle-là que les auteurs qui usent de l'imparfait du subjonctif maintiennent assez régulièrement.
Mais précisément, j'ai toujours trouvé que l'exemple de Brassens convient assez mal, car il s'agit plus d'un souhait supposé réalisable (et réalisé je crois depuis) que d'un fait iréel.
Les méchants langues diront que c'était pour éviter que le vers ne fût boîteux.
[Tonton Grevisse autour de §869]
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)