arabe, étrusque, égyptien, hébreu, latin, chinois, russe... et leur utilisation (même en Alsacien


Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
Je suis 200% d'accord avec toi. En effet, certaines différences linguistiques s'expliquent partiellement par l'isolement (la distance quoi) et ces différences tendent à s'aplanir avec la mondialisation et surtout l'Internet. Cependant, d'autres différences dérivent d'une pensée différente. Et la façon de penser a une influence incontestable sur la syntaxe et la grammaire d'une langue.Kaolyn wrote:Ce serait dommage que tout soit en commun
Effectivement, je crois que ce serait une grande perte de perdre ces trésors qui ne peuvent être compris que dans leur contexte original.Kaolyn wrote:Ce serait dommage que tout soit en commun
Euh... pas tout à fait. NOUS écrivons ces langues avec l'alphabet latin, mais peux-tu me dire pourquoi les ma'ohi, qui venaient des régions de l'Indochine et de l'Est de la Chine (Nord de l'Australie, Philippines, Aotearoa (qui s'appelle aujourd'hui Nouvelle-Zélande), bref d'Asie) pourquoi ils auraient utilisé l'alphabet latin il y a entre 4000 et 1500 ans??? Alors qu'ils ne savaient probablement même pas que ce qui allait plus tard s'appeler Rome (et plus tard encore l'Italie) existait... Bref, ça ne se peut pas!!! Ce sont les Blancs qui, arrivant là et essayant d'apprendre le langage de ces "bons sauvages" (comme les français les ont surnommés ¹), ont transcrit phonétiquement le langage local. Les écritures "polynésiennes" sont des translitérations, tout comme on écrit Россия "Russie" (bien que ça se prononce "Rossiya"). Alors "l'orthographe" dépendait donc de la nationalité de l'explorateur qui prétendait avoir "découvert" ces îles (qui avaient été découvertes bien avant lui ; la preuve, elles étaient habitées ...depuis des milliers d'années pour la plupart!). Nous n'avons que très peu d'écrits qui nous viennent des anoanotupu (les authentiques indigènes des îles). Les plus nombreux que nous ayons, nous ne sommes pas capables de les déchiffrer : ils sont dans la langue de Rapa Nui (appelée "Île de Pâques" par les Blancs) appelée le tongo rongo et dont l'écriture est appelée le rongo rongo. Ça ressemble à ça : Tu peux lire sur cette écriture étrange et apprendre un peu sur leur culture en visitant le site "Ancien Wisdom" ("Sagesse Antique") en cliquant ici.et justement les langues polynésiennes s'écrivent avec l'alphabet latin
Bin, nous avons vu qu'il y a les habitants de Rapa Nui qui avaient le rongo-rongo. Des écrits rarissimes ont aussi été trouvés à Havai'i. Non : ce n'est pas Hawaii (quoique le nom de Hawaii vient de là), c'est l'ancien nom de l'île actuellement appelée Raiatea. Havai'i, c'est l'île sacrée, la Terre des Morts et des Esprits des Ancêtres, le Fenua Vana'a (pays des Sages), le centre religieux et culturel de l'ancienne Polynésie où étudiaient les tahua pure [ta-houa pouré], les grands prêtres du culte de Tangaroa (puis de 'Oro). C'est de là que partaient les grandes expéditions vers le nord qui ont mené Tafa'i à Hawaii et d'autres marins vers le sud jusqu'à Rapa, dans les australes qui sont tellement au sud qu'il y a des pingouins! (C'est de Rapa que repartiront d'autres marins qui découvriront une plus grande île, qu'ils appelleront Rapa Nui c'est à dire "la grande Rapa".)Est ce qu'il y en a qui ont leurs propres modes d'écriture ?
je n'ai pas dit que c'était souhaitable, c'était juste une réflexion. Par ailleurs j'ai entendu dire que celà pourrait être l'Esperantosvernoux wrote:A vrai dire, si on suivait ton raisonnement, on devrait aussi n'avoir qu'une langue commune ?
Sisyphe wrote:Pri la esperanto, mi petegas vin multkorde : NE NI PRIDISKUTUS LIN ! J'ai pas mon casque de protection
Moi pas...leo wrote:Sisyphe wrote:Pri la esperanto, mi petegas vin multkorde : NE NI PRIDISKUTUS LIN ! J'ai pas mon casque de protectionoui, je comprends... très beau post par ailleurs, merci
Ce serait plutôt le cas pour "les" polynésiens et océaniens. À ma connaissance (limitée), il y avait 872 langues et dialectes quand j'ai commencé à étudier ces cultures vers l'an 2000. Ils et elles disparaissent vite : il en resterait entre 830 et 840 présentement. La plupart "disparaissent" parce qu'elles se fondent les unes dans les autres. Par exemple, aux Tuamotu on avait 8 langues et les différences entres elles étaient souvent minimes (moindres, en tout cas, qu'entre le "parisien" et le "marseillais") ; il en reste 2 encore utilisées. On a accepté, par sens pratique et parce que ça n'allait pas à l'encontre d'un "sentiment national" (les Paomotu sont TRÈS jaloux de leur identité!), de fondre la plupart des différences. Par exemple, le " 'ia ora na" ma'ohi que je citais dans mon post, qui se dit "kia ora na" (formule polie) ou "kia ora" (formule familière) en paomutu (les langues des Tuamotu) s'écrivait parfois kiaorana, kiaora na, kiora ou kiorana, etc. On s'est mis d'accord pour kia ora na et kia ora, qui sont les formes qui ressemblent le plus aux autres langues proches (reo Nuku aux Marquises et reo Tahiti à ...Tahiti).Sisyphe wrote:les autres ont maladroitement défalqués leurs propres systèmes, c'est si je comprends bien le cas pour "le" polynésien.
Je suppliais juste les espérantophones de ne pas faire renaître un débat sur l'espéranto. Cherche un peu dans le forum, tu verras que cela a donné lieu à des combats homériques que personne ne souhaite revivre.Anuanua wrote:Moi pas...leo wrote:Sisyphe wrote:Pri la esperanto, mi petegas vin multkorde : NE NI PRIDISKUTUS LIN ! J'ai pas mon casque de protectionoui, je comprends... très beau post par ailleurs, merci
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Fautes correctionnéesMais pour le reste, je suis d'accord pour le "très beau post". Quoique le nombre de fautes m'étonne vraiment pour un prof de langues pointilleux...)
Raison pour laquelle j'avais mis "le" entre parenthèse. Et ce que tu évoques est justement une partie du problème : certains idiomes disparaissent tout simplement parce qu'ils ne sont que le "dialecte diatopique" d'un autre. Si la chose survient dans un contexte d'unification d'une même langue, on ne peut pas dire pour autant que la culture en elle-même soit en danger. On ne peut pas mettre sur le même plan la disparition progressive du breton (je sais pas le dire en breton mais même message qu'en espéranto, merci !) et l'unification des variantes de l'ancien français (anglo-normand, francien, picard, champenois...).Ce serait plutôt le cas pour "les" polynésiens et océaniens. À ma connaissance (limitée), il y avait 872 langues et dialectes quand j'ai commencé à étudier ces cultures vers l'an 2000. Ils et elles disparaissent vite : il en resterait entre 830 et 840 présentement. La plupart "disparaissent" parce qu'elles se fondent les unes dans les autres. Par exemple, aux Tuamotu on avait 8 langues et les différences entres elles étaient souvent minimes (moindres, en tout cas, qu'entre le "parisien" et le "marseillais") ; il en reste 2 encore utilisées. On a accepté, par sens pratique et parce que ça n'allait pas à l'encontre d'un "sentiment national" (les Paomotu sont TRÈS jaloux de leur identité!), de fondre la plupart des différences. Par exemple, le " 'ia ora na" ma'ohi que je citais dans mon post, qui se dit "kia ora na" (formule polie) ou "kia ora" (formule familière) en paomutu (les langues des Tuamotu) s'écrivait parfois kiaorana, kiaora na, kiora ou kiorana, etc. On s'est mis d'accord pour kia ora na et kia ora, qui sont les formes qui ressemblent le plus aux autres langues proches (reo Nuku aux Marquises et reo Tahiti à ...Tahiti).Sisyphe wrote:les autres ont maladroitement défalqué leurs propres systèmes, c'est si je comprends bien le cas pour "le" polynésien.
Là, en revanche, nous sommes dans un phénomène plus dangereux.Cependant, LA langue la plus unificatrice à travers toute l'Océanie (sauf l'Australie, la Papouasie et la Nouvelle Zélande) est l'Américain. Il envahit tout sauf la Polynésie française (qui résiste encore et toujours à l'envahisseur...?). Est-ce un mal? Je ne pourrais certes pas me prononcer. Vous pouvez vous faire votre propre idée en visitant les superbes blogs de la docteur Jane Resture en cliquant ici ou là. Je puis dire en tout cas que l'américanisation a été moins dévastatrice en Micronésie et Polynésie occidentale que la francisation en Polynésie orientale. Pas surtout au niveau de la langue mais surtout concernant le sort des indigènes. Mais là n'est pas le sujet de ce topic.
leo wrote:@ Anuanua, je n'oserai pas te critiquer, mais le texte de Sisyphe me semblait plus global, tu es un peu trop accés Polynésie il me semble, voilà, mais c'est sans arrière pensée aucune
Mes propos ne touchent pas la langue espéranta qui reste fascinante, quelque opinion qu'on ait sur elle et sur les objectifs de ses promoteurs ; je suis arrivé sur Freelang en cherchant un dictionnaire d'espéranto, et je ne le regrette pas.en ce qui concerne l'Espéranto, je n'ai jamais cherché à savoir ce qu'il en est, mais à entendre Sisyphe, ça me donne un peu des boutons quand même...