Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlandaise

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Remi Casteres
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Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlandaise

Post by Remi Casteres »

Bonjour,

Je m’adresse à nouveau à Freelang&Lokanova pour la traduction d’un texte. Il s’agit de réflexions sur le système scolaire finlandais et cela représente un millier de mots.

Les raisons pour lesquelles je voudrais qu’il soit publié en anglais sont les suivantes :
- d’une part, je souhaite soumettre mes observations et mes réflexions à la critique des enseignants finlandais ;
- d’autre part, s’il en incite certains à approfondir leurs pratiques pédagogiques, tant mieux !

Le texte original se trouve sur cette page : http://ecoles.alternative-democratique. ... e-educatif.

Le voici, légèrement modifié pour des lecteurs anglophones :

Pour les enseignants français qui croient que le savoir se déverse du haut de la chaire dans des têtes vides, l’école finlandaise est une aberration dont le succès est incompréhensible. Pour les autres et pour les parents informés, ce serait un paradis éducatif.

Plus de vingt articles en français présentent sur ce site le système finlandais dans le détail. Ils reflètent l’étonnement et l’enthousiasme qu’ont éprouvés leurs auteurs quand ils ont découvert les écoles finlandaises.

Pourtant, il y a aussi des problèmes qu’il faut aborder et essayer de comprendre. Au début, ça me semblait anecdotique et disparate :
- J’ai rencontré des jeunes qui n’aimaient pas l’école. Je les ai interrogés, parfois avec insistance, sur leurs raisons. La réponse la plus élaborée a été : « Parce que c’est nul ! » Quand à ce qu’ils appréciaient à l’école, ça se résumait à : « Rien ! »
- Dans chaque classe de l’enseignement secondaire, j’ai vu un garçon dont l’identité est d’être le perturbateur. Il téléphone, il lance des vannes, il pousse des grognements… Quelques uns ricanent, d’autres l’ignorent. Le perturbateur n’est jamais agressif à l’égard du professeur qui le considère avec indulgence. C’est tellement systématique qu’il me semble que si on l’excluait, un autre prendrait aussitôt sa place.
- L’attention des élèves est totale en maternelle et dans les premières années de l’école élémentaire. Elle se réduit au fur et à mesure que l’âge augmente. On peut interpréter cela comme une conséquence de la puberté, mais c’est si linéaire que cette explication me parait insuffisante.
- Un professeur américain d’esthétique a été très surpris par le comportement de ses étudiants quand il a donné des cours à l’université d’Helsinki. Sa formation est destinée à former des personnes qui travailleront soit dans des galeries d’art, soit dans la gestion esthétique des espaces publics. Après quelques cours, une étudiante a pris la parole et lui a dit : « Vous semblez considérer comme allant de soi que nous lisons les revues d’art que vous nous avez indiquées. Mais pour ma part, je n’en ai lu aucune. » Interloqué, le professeur a demandé aux étudiants qui avait lu, d’abord plusieurs puis même une seule des revues qu’il avait recommandées : trois sur trente. Cinq avaient visité un musée dans l’année. « Pourquoi suivez-vous ce programme de master ? a demandé le professeur.
– Vous savez, en Finlande, presque tout le monde va à l’université. »
Une étudiante avait demandé à le rencontrer après le premier cours. « Je voulais vous expliquer pourquoi je ne reviendrai pas, a-t-elle dit. Je n’ai aucun grief à votre égard, mais vous nous demandez de participer aux cours et d’exprimer nos opinions. C’est trop difficile pour moi. »

Comment expliquer ces problèmes ? Je refuse de les considérer comme de simples bizarreries. Je pense qu’ils témoignent d’une faiblesse du système éducatif finlandais.

Les enfants sont accompagnés dès le plus jeune âge par des adultes nombreux et bienveillants. Ils nouent des relations chaleureuses avec leurs enseignants. Le problème, c’est que s’il existe des relations fortes entre chaque enfant et un ou plusieurs adultes, il n’y a pas de relations collectives entre les enfants d’une classe. Chaque élève peut travailler avec un ou deux autres ; cela peut même être la norme, comme en technologie. Mais je n’ai jamais vu la réflexion d’un enfant être confrontée à celle de ses pairs.

L’enseignement est presque toujours frontal. Les élèves sont encouragés à dire ce qu’ils savent (et s’ils se trompent, ça n’est jamais grave), mais ils ne sont pas sollicités sur ce qu’ils pensent.

Cet accompagnement chaleureux convient bien à la psychologie des petits. Plus tard, il est insuffisant pour répondre aux besoins de jeunes qui doivent s’affirmer et qui n’ont plus forcément envie d’être tenus par la main.

À mon avis, ce qui manque à l’école finlandaise, ce sont des temps pour que les enfants et les jeunes expriment leur pensée et s’intéressent à la pensée des autres, dans le cadre de la classe. Ces temps sont bien connus en France chez les enseignants de la mouvance Freinet : travaux de groupe, quoi de neuf, exposés, bilans d’activité, ateliers philo, conseils de coopérative, marchés des connaissances…

Ils pourraient facilement être introduits dans l’école finlandaise telle qu’elle existe à présent :
- parce que la posture éducative des enseignants s’y prête ;
- parce que les Finlandais discutent de la prolongation de la journée d’école qui est jugée trop courte ;
- parce que les deux massacres dans des écoles ont interpelé l’ensemble des acteurs du système éducatif sur la nécessité de développer l’expression des jeunes et la communication.

Cependant, je ne crois pas que cela se fasse de sitôt. Lors d’une conférence de presse à Paris, j’ai questionné la secrétaire d’État à l’Éducation à ce sujet : « J’admire beaucoup votre système éducatif mais je voudrais connaitre votre opinion sur ce qui me semble être une de ses limites. Les enfants sont entrainés à dire ce qu’ils savent, pas ce qu’ils pensent. Cela a pour conséquence que des jeunes ont des difficultés pour exprimer une opinion et une réflexion personnelles. » Madame Heljä Misukka m’a répondu que c’était tout le contraire, que les relations entre les professeurs et les élèves sont tout à fait cordiales et souvent affectueuses et que je devrais aller voir dans des classes finlandaises.

Cela aurait pu n’être qu’une incompréhension ponctuelle. J’ai exposé plus longuement mes réflexions à l’ambassadrice de Finlande et à des personnes travaillant à l’ambassade. Leur réaction me fait penser qu’ils ne conçoivent pas le problème et qu’ils se représentent les discussions collectives comme une foire d’empoigne : « Nous, les Finlandais, sommes des gens timides et nous ne parlons que chacun à notre tour. Nous sommes des gens individualistes et nous n’aimons pas les grands groupes. »

Symptomatique aussi le fait que, pour lutter contre le harcèlement scolaire, les Finlandais ont développé un programme informatique pour faire prendre conscience du problème aux enfants plutôt que de compter sur un débat entre eux.

Ainsi, l’école finlandaise, c’est vraiment très bien. Mais ça n’est pas le paradis éducatif et il est peu probable que ça le devienne dans un avenir proche.


J'ai tout à fait conscience des difficultés que présente ce texte, outre sa longueur. En vous remerciant de m'avoir lu jusque là,

Rémi Castérès
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ANTHOS
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by ANTHOS »

J'ai ajouté à ma liste "to do"' - dès que je trouve du temps je pourrais m'en occuperl :hello:
Remi Casteres
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Remi Casteres »

Merci Anthos !
Normajean
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Normajean »

Je peux aussi ajouter mon grain de sel, si ça t'intéresse ! Dès que j'ai un peu de temps (sûrement vers ce week-end) je m'en occupe !
Remi Casteres
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Remi Casteres »

Bien sûr que je suis intéressé, Normajean - dans la mesure où cela ne crée pas de problème entre traducteurs de Freelang&Lokanova !

Je suis déjà enchanté de savoir que cette page sera traduite, c'est un tel travail ! Je serai ravi d'avoir une première version à diffuser rapidement.

Une professeure de français finlandaise m'a écrit ceci : "J’ai lu plusieurs fois ton article sur l’école en Finlande et ça m’a fait vraiment réfléchir. [...] Je pense que ton article nous encourage à nous regarder dans le miroir et prendre conscience du fait que chez nous, effectivement, cette communication entre élèves en classe et échange des opinions et des sentiments, cela nous manque.

Je t’encourage à traduire ton article en anglais pour que tout le monde ici puisse le lire. Moi, j’ai essayé d’en prendre conscience en classe quand je travaille et ne pas oublier de faire parler les élèves plus librement, à s’exprimer entre eux et devant moi."
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ANTHOS
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by ANTHOS »

Et voici une version prête à diffuser.
Ce n'est pas parfait, mais déjà ça pourrait inciter les réactions d'un plus grand nombre. :D

___________________________________________________________________________________________________

For French teachers who believe that knowledge is distilled downwards into blank minds, Finnish schools are an aberration whose success is incomprehensible. For others and for informed parents, it's an educational paradise.

Over twenty French-language articles on this site describe the Finnish system in detail. They reflect the surprise and enthusiasm that their authors experienced when they discovered Finnish schools.

Nevertheless there are also problems, which we must confront and try to understand. Initially, the problems seemed to be anecdotal and disparate:
- I met some children who didn't like school. I questioned them, sometimes with insistence, about their reasons. The most elaborate answer was: "Because it's no good!". And, the answer to what they liked at school could be summed up as "Nothing!"
- in every secondary school class, I observed a boy whose role was to be disruptive. He makes phone calls, he makes jokes about others, he grunts… Some snigger, others ignore him. The disrupter is never aggressive towards the teacher; the teacher is also indulgent towards the disrupter. It is so systematic that it seemed to me that if the disrupter were excluded, someone else would immediately take his place.
- the children give their full attention in the nursery and the first years of the primary school; subsequently, attention levels fall with increasing age. This could be explained as an effect of puberty, but the fall-off is so linear that this explanation seems inadequate.
- an American Aesthetics teacher who gave some lessons at the University of Helsinki was very surprised by the behaviour of his students. His course is intended to train people who will work either in art galleries or in the aesthetic management of public spaces. After some lessons, one of his students announced in class: "You seem to take it for granted that we read the art magazines you told us about. But, personally, I don't read any of them". Taken aback, the teacher then asked his students which of them had read some - and then at least one - of the magazines he'd recommended: three out of thirty. Five had visited a museum in the school year. "Why are you doing this Master's course?" he asked.
– You know, in Finland nearly everyone goes to university.
After the first lesson, one student asked to see him. "I wanted to explain why I wouldn't be coming back", she said . "I don't have any problems with you, but you ask us to participate in the lessons and to express our opinions. It's very difficult for me."

How can these problems be explained? I refuse to just put them down to bizarre behaviour. I think they reflect a weakness of the Finnish educational system.

From a very young age, children are accompanied by several benevolent adults. Their teachers become good friends. The problem is that, although there are strong relationshiops between each child and one or more adults, there are no collective relationships between children of a class . Each child sometimes works with one or two others; this may even be the norm, as in technology. But I have never seen the remarks of one child able to be challenged by his or her peers.

Teaching is nearly always frontal. The pupils are encouraged to say what they know (and it's never a big deal if they make a mistake), but are never asked to say what they think.

This friendly supervision is well suited to the psychology of younger children. However, it is insufficient to meet the needs of older children who need to assert themselves and don't necessarily want someone to hold their hand.

In my opinion, the thing that is missing from Finnish schools are periods in the class during which children and teenagers can tell others what they think and take an interest in what others think. In France, such periods are familiar to teachers of the Freinet movement: work groups, "What's new?" periods, presentations, philosophy workships, knowledge markets…

These periods could easily be introduced into the Finnish school system in its present form:
- because it accords with the educational outlook of teachers;
- because the Finnish are currently debating a prolongation of the school day, considered to be too short;
- because, in the aftermath of two massacres in Finnish schools, all sides in the education system agree on the need to develop expression by young people and communication.

However, I don't think that any changes will occur very soon. During a press conference in Paris, I questioned the Secretary of State of Eduction about this topic: "I am a great admirer of your educational system but I would like to have your opinion on what seems to me to be one of its limitations. Children are taught to say what they know, not what they think. As a result, young adults have difficulty in expressing an opinion or their own thoughts." Heljä Misukka replied that in fact the opposite is true, that teachers and pupils were on very good terms and often friends and that I should go and see for myself in Finnish classes.

It could have been that incomprehension is isolated. I expounded my thoughts at some length to the Ambassador of Finland and to people working at the embassy. Their reaction leads me to think that they do not conceive that there is a problem and that they consider collective discussions to be choatic "free-for-all": "We, the Finnish, are timid people and we speak one by one. We are individualists and do not like big groups."

It is telling that, to combat harassment at school, the Finnish developed a computer program to make children aware of this problem, rather than holding a debate.

So in sum, the Finnish school system is very good. But is not an educational paradise and it is not at all likely to become one in the near future.
Remi Casteres
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Remi Casteres »

Formidable ! Merci Anthos !

J'avais oublié le titre. Je suppose que "Limits of the Finnish educational system" pour rendre "Les limites du système éducatif finlandais" convient ? De plus, ça me semble mieux d'écrire "Limits" plutôt que "The limits" car ce n'est pas exhaustif. En français, j'aurais dû écrire "Limites..."

Trois modifications ou questions :

Pour "il lance des vannes" traduit par "he makes jokes about others", j'ai enlevé "about others" parce que ça peut être des plaisanteries à propos du cours, parce exemple brailler "Heil Hitler" en apercevant la swastika lors d'un cours sur l'hindouisme.

"Un professeur américain d’esthétique a été très surpris par le comportement de ses étudiants quand il a donné des cours à l’université d’Helsinki" traduit par "An American Aesthetics teacher who gave some lessons at the University of Helsinki was very surprised by the behaviour of his students." En fait, ce professeur enseigne toujours à l'université d'Helsinki. Il a été surpris au début ; maintenant, il s'y est fait.

J'ai changé "Secretary of State of Education" en "State Secretary of Education" parce que c'est le titre officiel d'Heljä Misukka.


La traduction est publiée ici : http://ecoles.alternative-democratique. ... ducational.

Je communique déjà ce texte à mes correspondants finlandais. J'effectuerai les améliorations au fur et à mesure qu'on me les signalera.

Encore une fois, un grand merci Anthos !
Remi Casteres
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Remi Casteres »

En relisant, d'autres remarques et interrogations :

En lisant la traduction de ma question à Mme Misukka, je me dis que le titre est plutôt "Limitations" que "Limits". Exact ?

"J’ai rencontré des jeunes qui n’aimaient pas l’école" traduit par "I met some children who didn’t like school." En fait, il s'agit de jeunes de 16-18 ans, pas d'enfants ; tous les enfants finlandais que j'ai interrogés aiment l'école. Est-ce que "youngsters" conviendrait ?

"C’est trop difficile pour moi" traduit par "It's very difficult for me." J'ai changé en "It's too difficult for me."

"Their teachers become good friends" n'est-il pas exagéré pour "Ils nouent des relations chaleureuses avec leurs enseignants" ?
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ANTHOS
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by ANTHOS »

J'avais oublié le titre. Je suppose que "Limits of the Finnish educational system" pour rendre "Les limites du système éducatif finlandais" convient ? De plus, ça me semble mieux d'écrire "Limits" plutôt que "The limits" car ce n'est pas exhaustif. En français, j'aurais dû écrire "Limites..."
Oui je suis d'accord. Bien vu (pour la nuance exhaustif /non-exhaustif)
"Un professeur américain d’esthétique a été très surpris par le comportement de ses étudiants quand il a donné des cours à l’université d’Helsinki" traduit par "An American Aesthetics teacher who gave some lessons at the University of Helsinki was very surprised by the behaviour of his students." En fait, ce professeur enseigne toujours à l'université d'Helsinki. Il a été surpris au début ; maintenant, il s'y est fait.
On pourrait mettre alors
An American Aesthetics teacher at the University of Helsinki was very surprised by the behaviour of his students when he started teaching.
"J’ai rencontré des jeunes qui n’aimaient pas l’école" traduit par "I met some children who didn’t like school." En fait, il s'agit de jeunes de 16-18 ans, pas d'enfants ; tous les enfants finlandais que j'ai interrogés aiment l'école. Est-ce que "youngsters" conviendrait ?
Youngster n'est pas très précis. Je mettrais "older teenagers" qui délimitent la tranche d'age mieux.
"C’est trop difficile pour moi" traduit par "It's very difficult for me." J'ai changé en "It's too difficult for me."
ok
"Their teachers become good friends" n'est-il pas exagéré pour "Ils nouent des relations chaleureuses avec leurs enseignants" ?
Peut-être, ce n'est pas facile de trouver le mot juste…Peut-être
In this way, children develop affectionate relationships with their teachers.
Remi Casteres
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Remi Casteres »

Voilà Anthos et merci, j'ai fait les modifications y compris sur le titre en français. En fait, ça fait des mois que je ruminais le sujet et j'en parlais en disant : "J'ai l'intention d'écrire un article sur les limites du système éducatif finlandais." Du coup, quand je m'y suis mis, j'ai écrit "Les limites..."

Pour le titre anglais, qu'est-ce qui est le mieux, "Limits" ou "Limitations" ?
Normajean
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Normajean »

Pour ton titre, je trouve que en effet, "The Limitations of the Finnish Educational System" passe mieux.
Par contre, j'ai pas encore eu le temps de m'occuper du reste pour l'instant, j'ai été débordée récemment !
Remi Casteres
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Remi Casteres »

Merci Normajean. Je suis content des réactions que je reçois à la version qui est déjà en ligne ; mes lecteurs comprennent bien le sens du texte.

Je serai bien sûr ravi d'améliorer des tournures afin que la lecture soit plus souple parce que je suis attaché à la qualité de l'expression.
Normajean
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Normajean »

J'ai eu l'occasion de m'occuper de la première partie de ton texte. Voilà ce que je propose:

The limitations of the Finnish educational System

For French terachers who believe that knowledge flows from the pulpit down to the empty heads of our children, the Finnish system is an aberration, and its success unintelligible. For others and for enlightened parents, this would be an educational paradise.

More than 20 French articles offer a detailed presentation of the Finnish system on this website. They reveal both the amazement and the enthusiasm felt by their authors when they discovered the Finnish schools.

However, there are problems that have to be tackled and understood too. First, they appeared to me as being anecdotal and disparate:
- I met young students who didn’t like school. I ask them some questions, sometimes insistently, about their reasons. The most elaborate answer I got was: “Cos’ it sucks!” When I asked them what they liked at school, they just answered: “Nothin’!”
- In each high school class, I met a boy whose identity was to be a heckler. He makes phone calls, makes wisecracks, grunts... Some students giggle, others ignore him. The heckler is never aggressive towards the teacher who treats him leniently. This is so systematic that in my opinion, if he were to be excluded, another heckler would immediately assume the role.
- The students’ attention is students children grow older. This could be interpreted as a consequence of puberty, but this is so linear that this explaination seems insufficient to me.
- An American aesthetic teacher was startled by his students’ behavior when he gave them a lecture at the university of Helsinki. His training course is designed to educate people who will work in art galleries, or in the aesthetic management of open spaces. After a few classes, a female student spoke to him in those terms: “You seem to take for granted that we read the art magazines you pointed to us. But personally, I read none of them.” The dumbstruck teacher then asked his students who had read, first several, then at least one of the magazines he pointed to them: 3 out of 30. Only 5 of them had visited a museum in the course of the year. “Why are you taking this master class?” asked the teacher.
- You know, in Finland, almost everybody goes to college.

A female student had asked to meet him after the first class: “I wanted to explain why I wouldn’t come back, she said. That has nothing to do with you, but you want us to participate in class and to express our opinion. That too hard for me.”

How to explain those problems? I won’t consider them as mere oddities. I think they prove the weakness of the Finnish educational system.

Students are helped from their earliest years by numerous and benevolent adults. They heartyly bond with their teachers. The problem is that there are strong relationships between each student and one or several adults, but there is no group relationship between the students of a class. Eacch student can work with one or two others; this can also be the norm, as in technology. But I have never seen the thinking of one student being confronted with that of his peers.


Je crois que ça représente à peu près la moitié. Mais c'est vrai que le texte est assez long, et j'avais très peu de temps devant moi. Dès que j'en ai l'occasion, je m'occupe du reste.
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Sisyphe
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Sisyphe »

:) Puisque la requête proprement dite a été satisfaite, me permettrez-vous un court moment de commentaire personnel ?

Votre texte est fort intéressant, et j'apprécie le fait qu'il soit tout à la fois un témoignage direct (et non un fantasme comme on en lit trop souvent dès que l'on parle des systèmes scolaires étrangers) et un regard bienveillant mais critique sur ce fameux système finlandais. Vous y défendez vos propres convictions pédagogiques (et vous avez raison), mais vous avez su éviter la posture qui consiste à dire "mais en Finlande tout est parfait et yaka faire comme en Finlande", posture qui a le don de m'agacer.

Mais n'est-il pas dommage de débuter un texte dont la principale qualité est la mesure par une affirmation aussi tranchée que "Pour les enseignants français qui croient que le savoir se déverse du haut de la chaire dans des têtes vides" ? :) J'avoue me sentir un rien agressé (sans dommage à ma santé toutefois).

Certes, je vois bien ce que vous attaquez : la conception souvent encyclopédiste de l'enseignement en France, en particulier dans le secondaire. Je suis pour ma part tout à la fois tenté de la défendre sous certains aspects (peut-être un réflexe "identitaire" en tant que prof de lycée me direz-vous), et enclin à en accepter sa critique radicale sous d'autres perspectives. Mais mon problème ne touche pas à ce débat en lui-même, assez ancien mais il est vrai tout à fait nécessaire.

Ce qui me gêne, c'est que votre phrase laisserait à penser que vous en faites porter la responsabilité sur les seuls enseignants (ce que vous fûtes, et dans un contexte géographique plus que très proche du mien (!), si j'en crois votre site :sun: ). Or, dans ce que j'accomplis en classe, il y a a) ce qui découle de mes propres convictions pédagogiques, b) ce qui découle de mes obligations institutionnelles (le programme, l'examen, l'inspecteur, etc.) et c) ce qui découle des attentes de la société elle-même (matériellement : les parents, les élèves eux-mêmes, l'image que le proviseur veut donner dans la presse), etc.

Je peux très bien être à titre personnel un grand défenseur de la lecture des livres en classe, même au niveau lycée, et ne l'appliquer qu'avec parcimonie parce que les parents risquent de penser "qu'avec M. Sisyphe ils ne fichent rien, ils ne font que lire en classe !" ; je peux très bien défendre la pédagogie par projet et les actions transdisciplinaires, mais les bannir totalement en première au profit du cours classique (je n'ai pas dit magistral...), parce que le bac prime sur tout - et que quelque critique que je porte sur l'examen (trop artificiel, trop bachoteur, tout ce que vous voulez...), je n'ai légalement et moralement pas le droit de mettre en danger la réussite de mes élèves à celui-ci. Je peux très bien prendre un plaisir réel à écouter mes élèves formuler un avis personnel, y compris négatif, y compris désordonné, y compris immédiat et psychologique ("Mme Bovary c'est une grosse salope"), sur un livre, et proscrire à coup de notes-guillotines et de hurlements sauvages le moindre "je" dans une dissertation, parce que telle est la règle de l'exercice depuis que les jésuites l'ont inventée et que Napoléon l'a consacrée (ah ces obsédés de l'ordre à qui nous devons notre système :lol: !)...

;) Je ne prendrais pas la peine de formuler cet avis si je trouvais votre texte ou votre site dogmatiques. Mais précisément parce qu'ils ne le sont pas, je trouve votre formule malheureuse.

(Signé : un jeune prof de lettres schizophrène qui refuse toute culpabilisation, ou qui tente de...)

PS : réponse ici ou en MP, et si vous voulez inclure cette réaction sur votre site, aucun problème.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Remi Casteres
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Re: Traduction en anglais de réflexions sur l'école finlanda

Post by Remi Casteres »

Normajean, ça me semble très fluide à lire ! Il y a des mots que je ne connaissais pas.

- J'ai maintenu "Limitations" au lieu de "The limitations" parce que, comme discuté plus haut avec Anthos, je me suis rendu compte que je n'étais pas exhaustif. Par exemple, des professeurs se plaignent de réunions obligatoires trop longues dans leurs établissements ; ils trouvent que ça rabâche et que c'est peu efficace. Je n'ai pas voulu tout aborder et me centrer sur ce qui me semble l'essentiel.

- Il doit y avoir une erreur dans "The students’ attention is students children grow older." J'ai mis : "The students’ attention is falling as children grow older." C'est bon ?

- Est-ce que c'est "That too hard for me." ou "That's too hard for me." ?

Merci !
Last edited by Remi Casteres on 28 May 2010 09:36, edited 1 time in total.
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