Un exemple amusant de l'arbitraire des langues : la différence entre "sorix" et "mus" en latin ne passe pas, comme chez nous, par la taille de l'animal, mais par le bruit qu'ils font. Un "mus", c'est un muridé qui ne fait pas de bruit : le rat noir ou gris, la musaraigne, le mulot. Alors que la "sorix" couine. Donc, à la rigueur, "mus" peut s'appliquer à certaines souris peu couineuses...
Le mot rat vient d'un très tardif "ratta" qui n'est pas vraiment du latin. En latin scientifique, on a rattus.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Merci pour la traduction et pour ces précisions.
J'ai bien fait de demander, car j'aurais fait l'erreur de me baser sur le terme scientifique "rattus" pour aboutir à un "cave rattem" (avec deux T?)
Puis-je vous demander pourquoi le "s" final de "mus" se transforme en "r"? Est-ce une règle ou l'exception? (mes connaissances scolaires en latin sont loin...)
Merci encore!
cm wrote:Merci pour la traduction et pour ces précisions.
J'ai bien fait de demander, car j'aurais fait l'erreur de me baser sur le terme scientifique "rattus" pour aboutir à un "cave rattem" (avec deux T?)
Puis-je vous demander pourquoi le "s" final de "mus" se transforme en "r"? Est-ce une règle ou l'exception? (mes connaissances scolaires en latin sont loin...)
Merci encore!
C'est une règle phonétique appelée rhotacisme. Un -s- entre deux voyelles devient automatiquement un -r- : "honos" devient "honoris" au génitif, l'infinitif en -se (comme dans es-se, "être") devient -re dans presque toutes les conjugaisons régulières : amare, docere, dicere, audire.
Si vous aviez voulu utiliser le terme scientifique, ça aurait donné "cave rattum" - cela dit, ce n'est pas du vrai latin.
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Voilà qui éclaire ma lanterne!
Merci beaucoup pour toutes ces explications tout à fait intéressantes.
C'est très gentil de votre part d'avoir pris le temps de m'apporter toutes ces précisions!