
Quelques remarques rapides avant de retourner à mes copies...
Svernoux wrote:Mais si tu as une licence d'allemand, c'est quand même que tu as des bases solides.

Euh... Je suis la preuve vivante du contraire, puisque je te rappelle que je suis aussi licencié en langue. Bon, ça ne veut rien dire, Albertine a passé sans doute plus sérieusement sa licence que moi, peut-être était-ce en LEA et non en LLCE, etc.
Mais en tout cas, la première chose à faire, dans son cas, c'est d'essayer objectivement son niveau en langue étrangère. Y'a des tests et des cadres européens pour ça.
Ca ne me fait pas peur de ne traduire que des modes d'emploi s'il le faut (beaucoup moins que de devoir gérer l'humain [= les élèves] en même temps).
Là encore, je ne me permets pas de juger puisque je ne connais pas ta situation réelle, mais combien d'années d'enseignement as-tu "dans les pattes" ? Je ne veux absolument pas imposer l'amour du professorat comme règle existentielle, et si tu es sûre que tu veux partir, tu as raison de le faire. Mais si c'est simplement un ras-le-bol contextuel, dû à un poste immonde après une entrée dans le métier tardive (c'est le mot "thèse" qui me fait naître ce soupçon), n'oublie pas qu'une a) l'autorité et la compétence dans la "gestion de l'humain" (je reconnais l'art euphémisant du prof de lettres pour dire "domptage des fauves"

) se construisent sur plusieurs années et qu'une fois passée cette "croûte", on découvre certains plaisirs même sur des postes impossibles (comme le mien...) ; et que b) une carrière de prof, ça évolue (le poste tout-pourri du début ça n'a qu'un temps, 'faut tenir), et ça offre plus d'opportunités qu'on ne le croit.
Encore une fois : je ne connais pas ta situation réelle.
Par contre sur un autre forum (de profs), beaucoup me disent que c'est très risqué financièrement...? Pourtant je connais 2 personnes qui arrivent à vivre de la traduction
Une solution intermédiaire consisterait à d'abord te lancer dans la traduction de façon réduite tout en restant prof, ça existe (j'en connais)... Mais ça va être compliqué. Car le code de la fonction publique t'autorise à exercer une activité complémentaire à la seule condition qu'elle soit en relation immédiate avec ta compétence (en gros : le prof de droit peut être juriste consultant, ou le prof d'art-pla faire du disaïne, le législateur estimant que les élèves ont a gagner à ce que leur professeur reste en contact avec la réalité économique). Donc, un prof de langue le peut, mais un prof de lettres... Cela dit, une traduction étant une oeuvre de l'esprit, tu échappes peut-être à la règle, puisque nous avons le droit de gagner de l'argent avec les oeuvres de nos esprits (bon, après six heures de sixièmes, l'esprit...).
Je ne demanderai à mes collègues (enfin, à ma collègue d'espingouin en fait, qui vient de la trad' et qui en fait encore parfois à des fins spinardobutyreuses) comment ils se dépatouillent juridiquement.
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Allez, encore quatre heures de correction et j'aurai terminé (et après je prépare mon cours, si, si....).
PS : sur quoi la thèse (réponse en MP possible) ?
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)