
La sacem, de plus en plus ratière, a encore frappé :
http://www.ecrans.fr/Coucoucircus-Il-et ... 12264.html
Pour ceux qui l'ignorerait, et nos amis québécois, la SACEM est la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique... Organisme qui est à la fois une entreprise, un syndicat d'intérêt et une entité semi-publique, et qui jouit d'un monopole de fait sur la collecte et la perception des droits d'auteurs depuis 1850. La société a pour but de vérifier que les auteurs perçoivent leurs droits, ce qui est légitime ; mais elle empoche au passage une commission sur chaque droit perçu, pour se financer elle-même. Ce qui serait légitime s'il s'agissait d'un impôt, sauf que la SACEM est de droit privé. Ce qui serait légitime si les auteurs avaient le choix de l'organisme, ce qui n'est pas le cas. Toute la force de l'impôt, mais sans la garantie de service public et de contrôle qui va derrière.
Un peu comme si vous payez la TVA sur votre boite de petits pois, mais qu'au lieu que cette argent serve à entretenir vos routes, votre santé ou votre éducation, elle aille remplir les poches du seul directeur des impôts, et des leaders de l'agro-alimentaire, ceux qui vendent le plus de boites de petits pois, sans qu'aucun fabricant de petits pois, pas même ma grand-tante et son potager de 10 m², n'ait le droit d'y échapper.
En gros : c'est un peu le principe de la ferme générale de l'Ancien Régime, une privatisation de l'impôt.
Mais sa spécialité, c'est de rançonner toute forme de partage non-marchand de la musique : plusieurs fois par le passé, elle a envoyé des factures à des directeurs d'école parce que la chorale avait chantouillé une malheureuse chanson sous droits à la fête de fin d'année (on en avait parlé ici) ; depuis, elle s'est faite une spécialité d'envoyer des courriers mielleusement menaçants chaque année à tous les chefs d'établissement, avec assez de remarques juridiques pour que le plus solide d'entre eux fasse sous lui à chaque courrier au logo de la SACEM.
Et ce, tout en se félicitant d'avoir, dans sa grande bonté, autorisé les enseignants à passer de la musique pendant leurs cours... La belle affaire : c'est le seul endroit où ils ne peuvent pas envoyer des "vérificateurs" (comme ils le font dans les bals par exemple... Car ils ont l'équivalent d'une force de police, mais là encore, sans les droits civiques que cela suppose normalement). Mais attention : des disques. Pour les vidéos, je dois passer à la caisse.
Sa dernière (le lien) : rançonner le site coucoucircus, qui depuis plusieurs années mettait en ligne, avec les paroles et de façon organisée et élégante, des génériques télés francophones du passé, le plus souvent avec l'aide et à la demande des auteurs eux-mêmes, pour satisfaire les internautes nostalgiques. Il y a une pétition en ligne, je vous laisser la trouver.
Ce que je trouve le plus typique dans l'affaire, c'est qu'ils ont attendu que le site soit bien gros, bien connu et bien visité (sans qu'aucun auteur ne se soit jamais plaint !) pour leur demander du fric.