bonsoir,
est-il possible de me donner la traduction en latin de "le passé est ton vif présent"
merci
traduction français/latin
Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe
- Sisyphe
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Re: traduction français/latin
Je dirais "praeteritum tibi praesens vivum".
Comme ça, à quatre heures du mat et sans réfléchir...
Comme ça, à quatre heures du mat et sans réfléchir...
La plupart des occasions des troubles du monde sont grammairiennes (Montaigne, II.12)
Re: traduction français/latin
Juste une petite doute grammaticale: pourquoi "tibi" au datif et pas au génitif? Merci d'avance.Sisyphe wrote:Je dirais "praeteritum tibi praesens vivum".
Comme ça, à quatre heures du mat et sans réfléchir...
Merci de corriger notre français si nécessaire.
Paulo Marcos -- & -- Claudio Marcos
Brasil/Brazil/Brésil
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- Andergassen
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Re: traduction français/latin
Parce que le latin pense datif et non pas génitif. Chaque langue a sa logique. D'ailleurs, dans le registre populaire de l'allemand et du français, on emploie plus souvent le datif que le génitif (la femme au Claude, dem Klaus seine Frau).
Par de bons mots foudroyons la sottise, craignons le sang ; ne versons que le vin.
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- Guest
Re: traduction français/latin
Etant au lycée, je réponds rapidement : on ne peut jamais utiliser le pronom au génitif pour indiquer la possession en latin (ce n'est pas comme en grec où l'on dira ho kuôn mou "le chien de moi" = "mon chien). Les pronoms au génitif (mei, tui, sui, nostri/nostrum, vestri/vestrum) sont limités :
- Au complément des verbes qui veulent le génitif : "memini tui" je me souviens de toi.
- À l'expression du partitif ("un parmi plusieurs") pour les formes plurielles en -um, ce qui les différencie d'aileurs des formes plurielles en -i : "optimus nostrum" le meilleur d'entre nous, "nemo vestrum" = aucun d'entre vous (alors qu'on emploiera la forme en -i dans tous les autres cas : "memini vestri" = je me souviens de vous.
- Aux compléments du nom qui n'indiquent pas une possession : Deus est causa sui = Dieu est cause de lui-même. En particulier les génitifs de qualification : res publica sui generis "un Etat d'un type propre" ("de son propre genre").
Pour dire les choses plus simplements, pour exprimer la possession en latin on peut :
a) Ne rien mettre : c'est le cas le plus courant, lorsque c'est évident, ex. "Cicero filium vidit" = Cicéron a vu son fils (c'est forcément le sien, sinon on aurait précisé). Cf. en français dialectal ou en occitan : "la Magali, elle a des problèmes avec le fils".
b) Mettre l'adjectif possessif : meus, tuus, suus, noster, vester.
c) Dans bien des cas, sans qu’il soit possible de dire mécaniquement quand, remplacer par le pronom au datif, quand il y a l’idée que cette possession est dans l’intérêt du possesseur. C’est la notion de « datif éthique » ou « dativus commodi ». Andergassen l’a expliqué, puisqu’on a la même chose en allemand populaire. En l’occurrence, le passé n’est « mon présent » au sens où le présent serait un bien que je possède (comme on dirait « canis meus », mon chien), mais au sens où le passé est quelque qui me sert de présent ; pour moi, c’est (comme) du présent.
D’ailleurs, les Latins aiment beaucoup ce datif exprimant l’intérêt… De la même façon que « mihi est liber » (litt. Un livre est à moi = j’ai un livre) est beaucoup plus naturel que « librum habeo » (c’est vraiment : je possède un livre, je le tiens dans ma main). De la même façon aussi qu’on a cette merveilleuse formule du double datif : adventus tuus est mihi gaudio (et non pas gaudium = ta venue est pour moi une joie (cela apport quelque chose à moi, et cela apporte quelque chose à la joie !).
- Au complément des verbes qui veulent le génitif : "memini tui" je me souviens de toi.
- À l'expression du partitif ("un parmi plusieurs") pour les formes plurielles en -um, ce qui les différencie d'aileurs des formes plurielles en -i : "optimus nostrum" le meilleur d'entre nous, "nemo vestrum" = aucun d'entre vous (alors qu'on emploiera la forme en -i dans tous les autres cas : "memini vestri" = je me souviens de vous.
- Aux compléments du nom qui n'indiquent pas une possession : Deus est causa sui = Dieu est cause de lui-même. En particulier les génitifs de qualification : res publica sui generis "un Etat d'un type propre" ("de son propre genre").
Pour dire les choses plus simplements, pour exprimer la possession en latin on peut :
a) Ne rien mettre : c'est le cas le plus courant, lorsque c'est évident, ex. "Cicero filium vidit" = Cicéron a vu son fils (c'est forcément le sien, sinon on aurait précisé). Cf. en français dialectal ou en occitan : "la Magali, elle a des problèmes avec le fils".
b) Mettre l'adjectif possessif : meus, tuus, suus, noster, vester.
c) Dans bien des cas, sans qu’il soit possible de dire mécaniquement quand, remplacer par le pronom au datif, quand il y a l’idée que cette possession est dans l’intérêt du possesseur. C’est la notion de « datif éthique » ou « dativus commodi ». Andergassen l’a expliqué, puisqu’on a la même chose en allemand populaire. En l’occurrence, le passé n’est « mon présent » au sens où le présent serait un bien que je possède (comme on dirait « canis meus », mon chien), mais au sens où le passé est quelque qui me sert de présent ; pour moi, c’est (comme) du présent.
D’ailleurs, les Latins aiment beaucoup ce datif exprimant l’intérêt… De la même façon que « mihi est liber » (litt. Un livre est à moi = j’ai un livre) est beaucoup plus naturel que « librum habeo » (c’est vraiment : je possède un livre, je le tiens dans ma main). De la même façon aussi qu’on a cette merveilleuse formule du double datif : adventus tuus est mihi gaudio (et non pas gaudium = ta venue est pour moi une joie (cela apport quelque chose à moi, et cela apporte quelque chose à la joie !).
Re: traduction français/latin
Intéressant. Certainement, chaque langue avec déclinaison a une mixture différente pour les sens des cas grammaticaux.Andergassen wrote:Parce que le latin pense datif et non pas génitif. Chaque langue a sa logique. D'ailleurs, dans le registre populaire de l'allemand et du français, on emploie plus souvent le datif que le génitif (la femme au Claude, dem Klaus seine Frau).
Merci de corriger notre français si nécessaire.
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Re: traduction français/latin
Sisyphe, très complète votre explication.
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