haricot : de l'ancien français "haricoter" couper en morceau (à cause que le sens original, c'est "le haricot de mouton", cad le plat, avant de désigner le plat qui le compose.
Lui-même du francique harijôn. Qui est je pense est apparenté à Herbst, l'automne, dont le sens initial est vendange ou moisson.
J'en profite pour rappeler qu'il n'ya PAS de tolérance sur ce mot - contrairement à ce qu'on entend dire doctement dans les fins de soirée - ni de l'Académie, ni du haut commissariat pour la langue française ni dans l'autorité québécoise ad hoc ni nulle part : "l'haricot", c'est une faute.
De même que "de Alain" serait une faute dans une copie d'élève, je le maintiens.
Pour "de Accor/d'Accor", on retombe dans le problème des mots étrangers. Je maintiens que "d'Accor" serait plus français - malgré l'homonymie avec "d'accord".
Pour en revenir et en rester à hindi : oui, si on dit l'hindi ou doit dire les z'hindis. Mais dans la mesure où il s'agit d'un terme désignant une langue et non un peuple (me semble-t-il, et selon mon dictionnaire), je ne vois pas comment on pourrais dire "les hindis". Mais on dira "les mots z'hindis"
Dans mon Atlas des langues, R. Breton accorde "hindie" au féminin, mais (peu conséquent avec lui-même) écrit "du hindi". De même Louis-Jean Calvet dans Histoire de l'Ecriture.
Littré enfin ne met pas de h aspiré, et ne signale même pas d'hésitation possible. Je n'ai pas trouvé le mot précédé de l'article, mais il écrit "l'hindoustani".
La tendance à faire de ce h un aspiré est, à mon avis, récente. J'ai pas Renou sous la main, mais je pense que lui n'en met pas (Quant à Filiozat dans son que-sais-je sur le sanscrit, il n'en parle même pas, c'est dire le crédit des langues vernaculaires aux yeux des antiquisants, dont je suis

).
Ce h aspiré est une coquetterie ou un réflexe machinal de linguiste qui sait que dans le mot hindi en hindi, il y a (je suppose ?) une aspiration. De même que de ne pas l'accorder, ou de mettre une petite barre sur le i sous le prétexte que dans la langue originelle il est long.
Si je puis me permettre un petit hors-sujet : dans un petit bouquin sur l'ergatif que je lisais récemment, et qui datait d'une quarantaine d'année, l'auteuse parlait d'un locuteur natif de "la Nouvelle-Delhi" - ville que moi-même je n'ai jamais appelée autrement que "New Delhi". La tendance était autrefois de rapporter les faits linguistiques étrangers aux tendances naturelles françaises (hindi accordé au féminin, sans h aspiré et sans petit trait sur le i); aujourd'hui, c'est l'inverse. J'ai entendu à la radio un journaliste qui parlait de l'épidémie de grippe aviaire dans la région de "Guand-Zong" (je ne suis plus sûr de l'orhographe). D'accord, c'est du pinyin et c'est ce que veut le gouverement chinois, mais qui sait (et ce journaliste savait-il ?) qu'il ne s'agit bêtement que de Canton ? De même, la jolie petite ville sur le talon de la botte italienne qui a fait parler d'elle ces dernières années à cause de l'émigration albanaise est désormais connue sous son nom italien de Brindisi, alors que de toute éternité cette ville en français s'appelait Brindes..
Bon, tout ça pour dire que personnellement, je continue de défendre "l'hindi". Mais bon, c'est une opinion que je défendrai "jusques au bûcher, mais exclusivement" comme disait Montaigne.