Repartons ce soir dans l'ancien temps, en un XVIIIème siècle obstétricalement redoutable où l'événement d'une naissance signifiait alors pour beaucoup de femmes, bien avant les réjouissances, l'épreuve probable d'un RDV donné avec la Faucheuse, pour elles-mêmes et pour leur enfant; avec de la chance (ou/et de bons médecins/accompagnants/comportements...) les paturientes se voyaient bénéficier quand même d'heureux lapins posés... mais pas toujours hélas!
Maintenant que Svernoux a accouché, que les craintes sont levées sur cet événement abouti et que tout va a priori bien pour la petite famille réjouie

, je peux, sans redouter de l'effrayer sur cela (évidemment il s'agit quand même d'une tout autre époque et de conditions bien différentes!), poster cette trouvaille, faite il y a quelques mois, et la première du genre où je trouve de tels détails; cela concerne un enterrement qui fait suite à une naissance de la veille, lors de laquelle,
le baptême, inquiétude majeure et priorité absolue de l'époque (comme la sitation décrite ici le montre bien), a néanmoins pu être donné...
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Le sept janvier 1740 a été par nous curé de ceans inhumé dans le cymetiere le corps danne [X] femme de louis [Y] decedee d'hier agee denviron trente sept ans ensemble le corps dun enfant masle qui a eté tiré du corps de la ditte deffunte apres cependant avoir eté baptisé sur la main qui a eté la partie qui a paru, par la veuve [Z] le dit enfant etant encore en vie comme nous la asseuré la ditte veuve [Z] sage femme le dit enfant decedé avant sa ditte mere comme nous la asseuré le sieur [W] Me chyrugien et la ditte [Z] en asseurance de quoy les avons requis de signer avec nous le dit acte ce que le dit sr [W] a fait et la ditte veuve [Z] declaré ne scavoir signer de enquis et ce en presence du dit louis [Y] mary de la deffunte de rené [YY] beau frere de la ditte deffunte a cause de sa femme et de plusieurs autres lesquels nous ont declarés ne scavoir signer"
Je trouve le détail poignant...!

Même si ces écrits officiels ne témoignent directement d'aucune émotion, comme jamais... Non, pas jamais, parfois les rédacteurs laissent passer leur ressenti ou le livrent franchement, j'y reviendrai!
Mais... quelque chose (entre autres) dans cet écrit m'interpelle:
Pourquoi préciser, ou plutôt "assurer", que l'enfant est décédé
avant la mère? Est-ce que l'inverse aurait modifié quelque chose? Est-ce juste une précision pour l'acte de décès?...
