Bonjour, voici deux expressions qui me posent problème :
- isola felice
Comment traduirait-on cette expression en français ? Elle correspondrait à l'acception suivante du De Mauro : 4 fig., luogo, ambiente particolarmente appartato e tranquillo: quel convento è un’i. di pace | situazione di isolamento, spec. spirituale: vivere nella propria i.
Le TLF propose : 2. Lieu, espace délimité permettant l'isolement, et pouvant servir de refuge.
traduire par île tranquille serait donc la meilleure solution ?
- scivolare nel sonno
cela signifie "s'endormir" mais est-ce qu'un autre verbe rendrait mieux l'expression italienne ?
Merci de votre aide.
[italien-français] isola felice, scivolare nel sonno
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Re: [italien-français] isola felice, scivolare nel sonno
Je pense plutot à un "havre de paix"stelle83 wrote: - isola felice
Comment traduirait-on cette expression en français ? Elle correspondrait à l'acception suivante du De Mauro : 4 fig., luogo, ambiente particolarmente appartato e tranquillo: quel convento è un’i. di pace | situazione di isolamento, spec. spirituale: vivere nella propria i.
Le TLF propose : 2. Lieu, espace délimité permettant l'isolement, et pouvant servir de refuge.
traduire par île tranquille serait donc la meilleure solution ?
(cf. tlf)
"2. Au fig. Ce qui constitue un refuge, un réconfort. Havre de paix. Dans un de mes précédents journaux, je notais combien dans la zone des sentiments, passé quarante ans, la netteté représente un havre presque interdit (DU BOS, Journal, 1926, p. 102). Elle s'était vue charger de l'enseignement de la musique et des belles-lettres, comme on disait, tâche dont elle s'acquittait bien. C'était le havre, pour elle, le salut (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 64). J'ai voulu que l'expérience conduise où elle menait, non la mener à quelque fin donnée d'avance. Et je dis aussitôt qu'elle ne mène à aucun havre (mais en un lieu d'égarement, de non-sens) (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 17)."
on parle nous aussi d'une ile comme d'un refuge cf. TLF
2. Lieu, espace délimité permettant l'isolement, et pouvant servir de refuge. Jadis, au temps de Gœthe, la Rome des libres papes était l'île où les pensées de toute race venaient se poser, ainsi que des oiseaux, à l'abri de la tempête (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1435). C'est aussi que mon lit perd l'équilibre et laisse déborder le mince matelas (...); il ne forme plus île et je ne me sens plus à l'abri (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 913) :
6. On pouvait s'asseoir à son ombre, retrouver à son pied l'herbe même du verger hors duquel il était dressé; et c'est dans cette île poussièreuse que j'aimais m'asseoir entre le fracas des chars qui contournaient l'arbre, et l'odeur, à travers l'herbe libre émanée de toute la campagne emprisonnée derrière moi sous les clôtures de fil de fer.
J. BOUSQUET, Trad. du silence, 1935-36, p. 84."
Mais je crois que l'on pense à une ile véritable à moins que le contexte ne soit vraiment clair.
on peut sombrer dans le sommeil mais généralement c'est moins doux que "scivolare"... (glisser)stelle83 wrote: - scivolare nel sonno
cela signifie "s'endormir" mais est-ce qu'un autre verbe rendrait mieux l'expression italienne ?
Merci de votre aide.
Je trouve dans le TLF les syntagmes suivants:
tomber dans le sommeil
comme sombrer c'est plutot brutal...
être gagné, surpris, vaincu par le sommeil;
là il y a une lutte...
être plongé dans le sommeil
ça c'est le résultat, je ne crois pas qu'on puisse plonger dans le sommeil...
Quelqu'un d'autre aura peut-etre quelque chose de mieux...

Pile ou face?
Merci encore une fois Ann,
ce que tu dis au sujet du problème posé par la traduction de "île" est justement ce qui me dérangeait, je n'avais pas pensé à "havre de paix" je préfère ta solution.
Pour "sombrer dans le sommeil", ça me semble aussi un peu brusque, d'autant plus qu'en italien, ça correspondrait à "sprofondare" non ?
J'avais pensé à "tomber de sommeil" mais cela signifie tout autre chose, tomber dans le sommeil me déplaît à moi aussi. Peut-être n'existe-t-il rien de mieux que s'endormir.
A trés bientôt.
ce que tu dis au sujet du problème posé par la traduction de "île" est justement ce qui me dérangeait, je n'avais pas pensé à "havre de paix" je préfère ta solution.
Pour "sombrer dans le sommeil", ça me semble aussi un peu brusque, d'autant plus qu'en italien, ça correspondrait à "sprofondare" non ?
J'avais pensé à "tomber de sommeil" mais cela signifie tout autre chose, tomber dans le sommeil me déplaît à moi aussi. Peut-être n'existe-t-il rien de mieux que s'endormir.
A trés bientôt.
Christelle
Bonsoir,
Pourquoi pas glisser dans le sommeil ? Le TLF donne une définition qui me semble assez appropriée :
Au fig. Glisser à/dans. Se trouver entraîné dans, vers; s'abandonner, se laisser aller à; sombrer dans. Il eût redouté ces sublimités d'où quelques-uns, très grands même, comme Swedenborg et Pascal, ont glissé dans la démence (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 75). On découvrit qu'une bande de toutes jeunes filles, presque des enfants, avaient glissé à la débauche en galopinant dans les rues (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 975). Nous aurions pu facilement glisser à la pègre, c'est arrivé à Patrice, il est en prison pour vol de draps dans les hôtels (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 17)
5. Ou bien il serait procédé d'office et rapidement à un changement notable de la condition ouvrière et à des coupes sombres dans les privilèges de l'argent, ou bien la masse souffrante et amère des travailleurs glisserait à des bouleversements où la France risquerait de perdre ce qui lui restait de substance. (DE GAULLE, Mém. guerre. 1959, p. 18.)
Pourquoi pas glisser dans le sommeil ? Le TLF donne une définition qui me semble assez appropriée :
Au fig. Glisser à/dans. Se trouver entraîné dans, vers; s'abandonner, se laisser aller à; sombrer dans. Il eût redouté ces sublimités d'où quelques-uns, très grands même, comme Swedenborg et Pascal, ont glissé dans la démence (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 75). On découvrit qu'une bande de toutes jeunes filles, presque des enfants, avaient glissé à la débauche en galopinant dans les rues (ZOLA, Conquête Plassans, 1874, p. 975). Nous aurions pu facilement glisser à la pègre, c'est arrivé à Patrice, il est en prison pour vol de draps dans les hôtels (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 17)
5. Ou bien il serait procédé d'office et rapidement à un changement notable de la condition ouvrière et à des coupes sombres dans les privilèges de l'argent, ou bien la masse souffrante et amère des travailleurs glisserait à des bouleversements où la France risquerait de perdre ce qui lui restait de substance. (DE GAULLE, Mém. guerre. 1959, p. 18.)
ben oui je crois que ce que je partage avec stelle c'est cette impression que c'est un syntagme plus habituel voire qui est devenu une association presque "obligée" en italien et un peu différent en français mais cf:
viewtopic.php?t=7562
n'y aurait-il pas le fait qu'on a tellement peur des italianismes qu'on voit des calques meme là où il n'y en a pas?
viewtopic.php?t=7562
n'y aurait-il pas le fait qu'on a tellement peur des italianismes qu'on voit des calques meme là où il n'y en a pas?
Pile ou face?