Disons-le clairement :


C'est bien la première fois de ma vie que je regarde ma joli-montre-qui-s'éclaire-quand-on-appuie-sur-le-bouton au cinéma (d'autant que je ne dérangeais personne : on était deux). Pour un peu je serais parti pendant la séance.
D'abord l'histoire : rien à voir avec un quelconque jeu informatique ou presque. En fait l'histoire est exactement la même que Harry un ami qui vous veut du bien : le gentil-petit-couple-de-trentenaires-bien-sous-tout-rapport (mais pas encore d'enfants mais on y pense) dont la vie bascule lorsque débarque une psychopathe, sous la forme d'Isabelle Huppert - c'est un peu pour elle que j'avais choisi le film, j'aime bien Isabelle Huppert ; en l'occurence, c'est une excellente psychopathe, perverse à souhait, salope avec bon goût. Manque de pot, elle se flingue à la quatrième image (chez le petit couple de trentenaire, employés par son mari).
Harry semblait plutôt un Méphistophélès, Huppert une sorte de grande Faucheuse ; qu'importe, l'effet est le même : tout va de mal en pis, jusqu'à ce que le trentenaire se décide à assassiner l'élément étranger ; j'ai eu un espoir à un moment : on voit le trentenaire regarder avec délectation une hache, on se dit "bon, il va aller s'acheter une hache, zigouiller l'autre et on en parle plus (oui parce que tout est téléphoné, et pour ainsi dire en PCV : un peu comme si le réalisateur arrivait dans la salle et disait "ça va, vous avez compris, là, l'intention, le symbole ? Il va le tuer, donc, c'est bien clair ? On peut passer à la suite ?). Manque de pot, il reste encore un quart d'heure

Rassurez-vous : il le zigouille en faisant croire à un suicide, et tout finit bien, et deux semaines plus tard la femme du trentenaire est enceinte et ils sont zeureux. Zut, j'ai réconté la fin, faut pas.

Il y a deux différence avec Harry : la première, c'est qu'il flirte un peu plus (je dirais même qu'il couche) avec le fantastique. La deuxième, c'est qu'Harry était honnête. Celui là est merdique.


... J'ai horreur qu'on me prenne pour un con !
Je sais pas si vous vous souvenez des Inconnus se moquant du cinéma intello français, mais c'était de ce niveau-là.
Seul mystère : pourquoi passait-il au Pathé, salle d'ordinaire peu culturelle ?
Enfin bref, je ne vois qu'un intérêt à ce film : en allant voir Stars Wars, j'avais mauvaise conscience. Je me disais que, quand même, le fils-de-prof-futur-prof-intello-à-lunettes-télérama-prise-de-tête que je suis devrait quand même aller voir des choses plus sérieuses, plus conceptuelles que Stars Wars, surtout le soir même de sa sortie ! Eh bin je n'aurai vraiment pas de complexes à y aller. Parce que même s'il est du niveau du premier (enfin, de l'épisode IV), que j'ai toujours trouvé très mauvais, il sera quand même plus authentiquement intellectuel que cette soupe pour pseudo-intello branché qu'est Lemming.