Quelle haute école choisir? Oui pour la leçon de hindi!

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Blue
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Quelle haute école choisir? Oui pour la leçon de hindi!

Post by Blue »

Bonjour à tous!

J'aimerais recommencer des études (j'ai 25 ans) d'interprétariat ou traduction, mais quelle est la meilleure école à Bruxelles??

Est-ce l'Isti, Marie-Haps ou Cooremans? Toutes les réactions m'intéressent!!

Merci d'avance de vos réponses


PS : les leçons de Hindi sont super, moi je vote pour la suite!!

Blue
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svernoux
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Post by svernoux »

D'après les échos que j'ai eus, l'ISTI ne serait pas si formidable que ça. Sinon, l'intervenante de Marie-Haps rencontrée lors de mes études m'a parue très compétente et leur offre me semblait assez complète, mais bon...
Ce ne sont que des on-dit et des impressions.
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didine
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Post by didine »

Je ne peux rien dire pour la trad, mais en ce qui concerne l'interprétation, mieux vaut éviter les écoles francophones de Belgique, que ce soit l'ISTI, l'Institut Marie Haps ou encore l'EII de Mons. Cooremans, jamais entendu parler. Le problème des filières d'interprétation belges, c'est que la sélection n'est pas assez stricte et le niveau est assez faible. Elles délivrent des diplômes mais une infime partie des diplômés est apte à travailler sur le vrai marché. L'écrasante majorité ne peut travailler que sur le marché gris ou est contrainte à faire tout autre chose. Si c'est vraiment l'interprétation de conférence que tu vises, je te conseillerais, dans le coin, l'ESIT ou l'ISIT à Paris, l'ETI à Genève ou la formation du HIVT d'Anvers (malheureusement uniquement néerlandais A je pense). Je suis en interprétation à l'ESIT, n'hésite pas si tu as des questions!
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Sisyphe
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Post by Sisyphe »

L'écrasante majorité ne peut travailler que sur le marché gris...
Interruption de ma part qui peut sembler un tantinet hors-sujet, mais je pense que cela peut profiter à d'autres, car je n'ai jamais entendu cette expression :roll: .

Dois-je comprendre qu'il s'agit d'un intermédiaire entre le travail au noir et le travail déclaré (genre : 1 page/heure de trad'/interprétariat déclarée pour 5 réellement effectuées, et le reste en biffetons) ? Ou est-ce une expression du jargon pour désigner une forme de sous-travail légal ?
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didine
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Post by didine »

Le marché gris, c'est en effet du jargon. Notre jargon est très riche et, il faut le souligner, presque intégralement en français! Toutes les autres langues reprennent les termes français.

Travailler sur le marché gris, c'est travailler en dessous des conditions négociées par l'AIIC (Association Internationale des Interprètes de Conférence). Ca concerne une multitude de choses: la rémunération (qui peut paraître élevée car ce sont des honoraires et non un salaire, il ne faut pas non plus oublier qu'on ne travaille pas juste le jour de la réunion mais qu'on la prépare pendant plusieurs jours), les indemnités de séjour, le respect de certaines exigences pour la simultanée (2 interprètes par cabine, pas plus de 8h de travail par jour, il faut donc prévoir un changement d'équipe si ça dépasse), le respect de la norme ISO 2603 pour les cabines fixes de simultanée, le respect de la norme ISO 4043 pour les cabines mobiles, le respect de la norme H320 en cas d'interprétation d'une visioconférence, etc.

J'ai mentionné les honoraires, mais il nous arrive aussi de travailler bénévolement pour des associations. En général Amnesty et la Croix Rouge ont les meilleurs interprètes du marché car tous se portent volontaires pour travailler pour eux.

La plupart des gens travaillant sur le marché gris interprètent dans des conditions très pénibles et au rabais. Il s'agit le plus souvent de traducteurs ou de profs de langues qui s'improvisent interprètes quelques jours par an, d'étudiants en langues qui ont besoin de travailler ou de gens qui pensent parler italien ou espagnol parce qu'ils ont passé leurs vacances en Toscane ou à Costa del Sol. Il y a une technique bien connue sur le marché gris pour remplacer la sim et ainsi éviter la coûteuse location de cabines. Ca s'appelle le bidule. Les auditeurs sont munis de casques et l'interprète d'un micro. Il n'y a pas de cabine. L'interprète fait de la sim dans la salle même où se trouvent les délégués, c'est totalement infaisable ou alors usant puisque c'est très dur de travailler en sim sans isolation phonique.

(Il y a une pratique qui s'en rapproche, le chuchotage. On chuchote en simultanée à l'oreille des 2-3 personnes qui ont besoin de l'interprétation. Le chuchotage est par contre tout à fait faisable et donc accepté.)

Je t'ai dit que notre jargon est très riche. Je peux te dire brièvement qu'avec ma combinaison linguistique, je vais faire peu de consec et beaucoup de sim. J'ai l'anglais en B donc, l'ayant activé en cabine, je vais être cheval puisque je fais le retour. Avec mes trois C exotiques, je vais être pivot car on travaille en relais. Ce qui est bien, c'est que je travaillerai souvent aussi bien dans les réunions en régime complet que celles en régime asymétrique puisque j'ai les "bonnes" langues. Ca m'arrangerait d'avoir le diplôme en juin car il y a un test interinstitutionnel en automne et je pourrai ainsi peut-être devenir AIC. :lol: (Ce n'est que du vocabulaire de base.)

Il y a deux bons glossaires sur Internet, celui du SCIC et celui de l'AIIC.

:hello:
Olivier
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Post by Olivier »

didine wrote:avec ma combinaison linguistique, je vais faire peu de consec et beaucoup de sim. J'ai l'anglais en B donc, l'ayant activé en cabine, je vais être cheval puisque je fais le retour. Avec mes trois C exotiques, je vais être pivot car on travaille en relais. Ce qui est bien, c'est que je travaillerai souvent aussi bien dans les réunions en régime complet que celles en régime asymétrique puisque j'ai les "bonnes" langues. Ca m'arrangerait d'avoir le diplôme en juin car il y a un test interinstitutionnel en automne et je pourrai ainsi peut-être devenir AIC. :lol:
et si tu nous dis ça en français courant ça donne quoi? :D
-- Olivier
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didine
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Post by didine »

Olivier wrote:et si tu nous dis ça en français courant ça donne quoi? :D
Tu l'auras voulu! ;) Je crains que certains points ne demeurent obscurs... :confused:

Avec ma combinaison linguistique, je vais faire peu de consec et beaucoup de sim.
Avec mes langues de travail, je vais faire très peu d'interprétation consécutive et beaucoup d'interprétation simultanée.
J'ai l'anglais en B donc, l'ayant activé en cabine, je vais être cheval puisque je fais le retour.
Ma langue A (langue maternelle) est le français. L'anglais est ma langue B ou langue active, ce qui signifie que je travaille aussi vers cette langue. Je travaille donc de B vers A et de A vers B. Certains interprètes ne travaillent vers leur langue B qu'en interprétation consécutive. En travaillant vers l'anglais en simultanée en plus de la consécutive, donc en ayant activé ma langue B en cabine, je vais travailler aussi bien dans la cabine française (vers le français en simultanée) que dans la cabine anglaise (vers l'anglais), je serai donc cheval. Et ce parce que je travaille dans les deux sens en simultanée. Je fais donc le retour.
Avec mes trois C exotiques, je vais être pivot car on travaille en relais.
J'ai trois langues C ou langues passives, c'est-à-dire que je travaille de ces langues C vers ma langue A mais pas dans l'autre sens. Mes langues C sont peu répandues. Je vais donc servir de pivot pour les autres interprètes et par conséquent le jury sera plus exigeant avec moi aux exams. Les autres interprètes utiliseront mon interprétation depuis mes langues C vers le français. Ils se baseront donc sur mon français pour interpréter le discours vers leurs langues respectives. C'est le principe du relais.
Ce qui est bien, c'est que je travaillerai souvent aussi bien dans les réunions en régime complet que celles en régime asymétrique puisque j'ai les "bonnes" langues.
Au sein de l'Union Européenne, je travaillerai aussi bien dans les réunions où on interprète toutes les langues vers toutes les langues (régime complet) que dans celles où on traduira un grand nombre de langues vers un nombre de langues restreint (régime asymétrique). J'ai les langues C adéquates pour ça et une "grande" langue A, donc c'est parfait. ;)
Ca m'arrangerait d'avoir le diplôme en juin car il y a un test interinstitutionnel en automne et je pourrai ainsi peut-être devenir AIC.
J'aimerais avoir le diplôme en juin car la DG interprétation de la Commission Européenne et la direction de l'interprétation du Parlement Européen organisent un test interinstitutionnel, càd un test commun de recrutement d'interprètes freelance de langue maternelle française cet automne. Si je peux le passer (il faut le diplôme) et si je le réussis, je deviendrai interprète freelance auprès des institutions européennes ou AIC (auxiliaire interprète de conférence), par opposition aux interprètes permanents (fonctionnaires). Le travail effectué par les AIC et les permanents est exactement le même et dans les mêmes conditions.
Olivier
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Post by Olivier »

OK merci, c'est un dialecte intéressant le français des interprètes :) Alors tu es à cheval ( :) ) entre la cabine vers le français et la cabine vers l'anglais, mais c'est quoi ce retour que tu fais, c'est que tu traduis dans l'autre langue à la fois les questions anglaises et les réponses françaises?...
didine wrote:Le travail effectué par les AIC et les permanents est exactement le même et dans les mêmes conditions.
Et alors pourquoi passes-tu plutôt le test "auxiliaire interprète de conférence", ça te laisse plus libre par ailleurs?
-- Olivier
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svernoux
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Post by svernoux »

didine wrote:
Avec mes trois C exotiques, je vais être pivot car on travaille en relais.
J'ai trois langues C ou langues passives, c'est-à-dire que je travaille de ces langues C vers ma langue A mais pas dans l'autre sens. Mes langues C sont peu répandues. Je vais donc servir de pivot pour les autres interprètes et par conséquent le jury sera plus exigeant avec moi aux exams. Les autres interprètes utiliseront mon interprétation depuis mes langues C vers le français. Ils se baseront donc sur mon français pour interpréter le discours vers leurs langues respectives. C'est le principe du relais.
Et ne seras-tu pas amenée à travailler de tes C vers B ? Ce n'est pas plus souvent l'anglais qui sert de langue pivot ?
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didine
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Post by didine »

Olivier wrote:OK merci, c'est un dialecte intéressant le français des interprètes :) Alors tu es à cheval ( :) ) entre la cabine vers le français et la cabine vers l'anglais, mais c'est quoi ce retour que tu fais, c'est que tu traduis dans l'autre langue à la fois les questions anglaises et les réponses françaises?..
Faire le retour, c'est juste travailler vers une langue qui n'est pas sa langue maternelle. Ce n'est pas forcément travailler dans les deux sens lors d'une même réunion. Si je fais toute une réunion uniquement vers l'anglais, je peux très bien dire que je fais le retour pendant cette réunion.

On est à cheval entre deux cabines au sens figuré maintenant (heureusement!) car il faut juste tourner un bouton pour changer le canal sur lequel on passe (basculer du canal français au canal anglais par exemple).
Olivier wrote:Et alors pourquoi passes-tu plutôt le test "auxiliaire interprète de conférence", ça te laisse plus libre par ailleurs?
Le test AIC est un passage obligatoire car seuls les AIC peuvent se présenter au concours de recrutement d'interprètes permanents. Les concours sont peu fréquents (une fois tous les 3-4 ans), mais je m'y présenterai dès que possible. ;)
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didine
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Post by didine »

svernoux wrote:Et ne seras-tu pas amenée à travailler de tes C vers B ? Ce n'est pas plus souvent l'anglais qui sert de langue pivot ?
Non, on ne travaille jamais de C vers B. Dans les grandes réunions hors EU, les langues pivots sont toujours l'anglais ou le français, à parts égales. À l'Union Européenne, ça peut être en plus l'allemand, l'espagnol ou, beaucoup plus rarement, l'italien.

:hello:
Bara
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Re: Quelle haute école choisir? Oui pour la leçon de hindi!

Post by Bara »

Blue wrote:Bonjour à tous!

J'aimerais recommencer des études (j'ai 25 ans) d'interprétariat ou traduction, mais quelle est la meilleure école à Bruxelles??

Est-ce l'Isti, Marie-Haps ou Cooremans? Toutes les réactions m'intéressent!!

Merci d'avance de vos réponses


PS : les leçons de Hindi sont super, moi je vote pour la suite!!

Blue
Je voudrais aussi commencer ce genre d'études (plutôt la traduction) et donc tous vos commentaires sur les écoles belges sont les bienvenus!
Alionouchka
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Post by Alionouchka »

Moi je suis en dernière année à L'EII, à Mons.
Je ne sais pas si c'est la meilleure école, étant donné que je n'ai jamais mis les pieds dans les autres, mais elle a en tout cas une très bonne réputation. Le niveau est assez élevé, il faut s'accrocher pour arriver au bout des 4 ans (enfin 5 ans depuis la réforme de Bologne!). Mais si on aime ce que l'on fait et si on est motivé, ce sont des études très enrichissantes !
Je suis disponible pour tous ceux qui ont des questions.
A bientôt !
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