Linguistique Historique

Bienvenue sur le forum Freelang.com !

Moderators: kokoyaya, Beaumont, Sisyphe

User avatar
nuba
Membre / Member
Posts: 45
Joined: 04 Dec 2004 12:13
Location: hamburg

Post by nuba »

Oui, vous avez probablement raison qu'il y a pour la linguistique historique des meilleures possibilités de formation en Allemagne.
Mais le problème est que moi, je désire vivre en France le plus vite possible. :français: Et en effet, je n'ai pas l'intention de retourner en Allemagne après mes études.
Alors, de toute facon, il me faudra un compromis: ne pas étudier ce qui m'intéresse le plus (ling. historique) pour pouvoir étudier en France ou bien l'étudier et rester ici en Allemagne. :snif-bye:
********
flamenco
Membre / Member
Posts: 9981
Joined: 02 Feb 2003 13:09

Post by flamenco »

Installe toi en Alsace! :lol: (je sais, c'est nul!) :confused:
User avatar
Sisyphe
Freelang co-moderator
Posts: 10955
Joined: 08 Jan 2004 19:14
Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico

Post by Sisyphe »

Alors, de toute facon, il me faudra un compromis: ne pas étudier ce qui m'intéresse le plus (ling. historique) pour pouvoir étudier en France ou bien l'étudier et rester ici en Allemagne.
:) Tu n'aimes donc pas l'Allemagne ? C'est un beau pays pourtant. Enfin cela te regarde.

:-? Excuse-moi de jouer les vieux-c*n-donneurs-de-conseils deux minutes, mais je crois que c'est très important : ne sacrifie pas tes études à ton confort immédiat. Les études, tu ne les feras qu'une fois dans ta vie, et elles décideront, sinon de tout, en tout cas d'une part essentielle de ton existence.

Tu n'as que quelques années pour les mener, entre tes actuels dix-huit printemps et le moment où tes parents commenceront à souhaiter discrètement que tu évacues le plancher, où tu commenceras à vouloir t'installer, avoir des enfants, etc. Bref : où tu en auras marre ( :) je commence doucement à y arriver), et/ou où tu n'auras plus un pfennig devant toi ! (Ca aussi :( ).

DONC : la question, pour l'instant, pour toi, ne doit pas être "où est-ce que je fais mes études" ? Mais "qu'est ce que je veux faire comme étude, de quelle qualité, de quelle difficulté, et pour combien de temps".

Si tu veux faire des études longues et te diriger vers la recherche, c'est dès les premières années qu'il faudra t'y atteler. Ne pas se contenter d'une honorable médiocrité, comme font trop d'étudiants de premier cycle en France ( :( et malheureusement le système y pousse un peu). L'important, ce n'est pas d'avoir les trois premiers diplôme (enfin le premier diplôme = la licence), c'est (d'un point de vue intellectuel et "noble") d'en apprendre le plus possible, de se passionner, de lire des ouvrages sur le sujet, bref : d'étudier avec passion, et (d'un point de vue matériel et un peu "mercenaire") de décrocher des bonnes mentions pour avoir plus tard les bourses et les financement nécessaires (parce que la vie de Bohème d'étudiant, coquillettes tous les jours, ça va bien cinq minutes mais y'a un moment où en a marre).

On ne va pas entrer dans un débat sur les mérites comparés des deux systèmes universitaires, ils ont chacun des défauts et des qualités.

Mais il faut savoir qu'en France, les premiers cycles sont :

- objectivement parlant, très spécialisés et très cloisonnés : difficile de faire du latin à côté si on est en LLCE espagnol par ex. ; encore plus difficile de faire des doubles cursus. Contrairement à l'Allemagne. La seule exception, c'est précisément les classes préparatoires.

- Plus subjectivement (c'est une question d'opinion, ça dépend des facs, ça se discute, ça dépend de l'état d'esprit dans lequel on est, etc. Mais quand même, je crois qu'on sera d'accord) : assez médiocres. Le niveau des étudiants est très disparate, les effectifs sont souvent énormes, donc "anonymants", et en tout cas, le fait que les étudiants ont tendance à se "noyer" dedans, etc., etc.

Bien sûr, il y a de bons profs, de bons étudiants, et certains parmi eux feront de la recherche. Mais franchement, ce n'est pas, mais vraiment pas, ce qu'il y a de mieux. La fac française, c'est bien à partir du 2e cycle.

Donc, si vraiment tu veux venir en France : fais une khâgne classique (et le conseil de Flam' n'est pas absurde : le lycée Kleber à Strasbourg n'est pas mauvais, surtout si tu as déjà un excellent niveau d'allemand ; en plus ils doivent avoir l'habitude de traiter des dossiers "d'abiturients"). Comme ça tu feras un max de latin, de grec, d'espagnol, d'allemand (c'est forcément un de tes points forts !) et d'autres matières. A tout point de vue c'est une excellente formation pour la suite. Et essaie de fréquenter les cours de linguistique latine et grecque à la fac en parallèle (deux heures par semaines ; c'est ce que j'ai fait).

Au bout de deux ans, tu verras bien si tu veux rester en France ou repartir en Allemagne (en principe, les équivalences de diplômes sont appelées à fonctionner de mieux en mieux).

Ou alors : fais tout ton cursus en Allemagne.

En tout cas, aie bien conscience que ta binationalité (ou ta biculture je sais pas) est vraiment un avantage dans le domaine que tu envisages. Alors profites-en.

Et encore une fois, au risque d'être le "réaliste" de service, dis-toi bien que les études : c'est long, c'est dur, ça coûte cher, c'est fatigant. Et que c'est un truc à envisager avec beaucoup de sérieux.

:D Etymologiquement, "passion" signifie "souffrance" !!
User avatar
ann
Membre / Member
Posts: 2915
Joined: 24 Nov 2003 11:45
Location: Florence

Post by ann »

douce souffrance sisyphe...
J'avoue que pour ma part je n'ai jamais pensé au futur, et me suis toujours lancée dans ce qui me passionnait sans vraiment réfléchir à ce que cela signifiait pour mon "avenir" (j'ai ainsi commencé des études en informatique et linguistique à la fac alors que je souhaitais devenir metteur en scène et que je suivais des cours du soir de techniques cinématographiques - et à la fac aussi tous les cours non obligatoires je les ai pris en théatre et cinéma...) et puis en fait j'ai commencé à vraiment penser que c'était la linguistique qui m'intéressait le plus... Pour la suite j'ai toujours suivi les profs qui m'intéressaient le plus, et pour les déplacements les chéris!
En bref, ne pas me prendre comme un exemple, j'ai en fait raté 20 carrières avant d'en trouver une par hasard!!!!
Mais plus sérieusement je crois que pour tous les étudiants il est bon "d'aller voir ailleurs" peut-etre pas pour toutes les études mais au moins pour quelques années-
Pile ou face?
User avatar
Sisyphe
Freelang co-moderator
Posts: 10955
Joined: 08 Jan 2004 19:14
Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico

Post by Sisyphe »

:) Tout à fait. Mais précisément, toi tu as eu la force et le courage de faire 20 trucs en même temps. Concède-moi quand même que tu es une exception (et à ce titre un modèle à suivre, j'admire ton endurance :jap:) au de la french student way of life .

:) Quand je dis "souffrance", attention : j'aime souffrir ! Non, je n'ai aucune tendance au SM, enfin...
En bref, ne pas me prendre comme un exemple, j'ai en fait raté 20 carrières avant d'en trouver une par hasard!!!!
Mais plus sérieusement je crois que pour tous les étudiants il est bon "d'aller voir ailleurs" peut-etre pas pour toutes les études mais au moins pour quelques années
Oui, c'est pour ça que - sans parler d'autres arguments - je trouve les classes prépas intéressantes, puisqu'on y fait au mininum 8 matières. Combien en ai-je vue qui rentrait en khâgne "pour faire prof de français" ( = sans aucun but, simplement pas mauvais en français) et qui se sont découverts une passion pour la géographie.

Quand elles n'ont pas terminé au conservatoire national d'art dramatique, ou dans un autre cas, consultante le jour pianiste-bar la nuit.

Jusqu'ici, je suis resté concentré sur la linguistique, mais tous les aspects m'intéressent. Malgré nos petites altercations, j'ai réellement l'intention d'entamer un bout de licence de linguistique générale.

Mais si tu veux tout savoir : j'ai aussi envie de faire une licence d'économie et un CAP de relieur-métiers du livre (je suis un peu bibliophile tu sais, sinon même bibliomane). Mais ça, ce sera pour après.

*

:P Comme d'habitude, nous sommes d'accord sur le fond : plus on en fait (en nombre de matières et en quantité de travail dans chaque) mieux c'est. Je veux simplement mettre en garde Nuba (qui n'en a pas besoin à mon avis ;) ) contre l'illusion de "si je fais un truc que j'aime alors ça ira tout seul" (sans parler du "la première année de fac c'est une année sabatique, c'est pour rien f***" comme je l'avais entendu un jour en terminale :mad: ).
User avatar
ann
Membre / Member
Posts: 2915
Joined: 24 Nov 2003 11:45
Location: Florence

Post by ann »

oui c'est vrai pour beaucoup la première année fac c'est une année pour faire la nouba :loljump:
mais bon faire la nouba n'a jamais empeché les bosseurs de bosser aussi...
et c'est peut-etre aussi pour ça que les échanges interuniversitaires se font généralement en 2ème cycle et que je recommanderais moi aussi de ne suivre son coeur que lorsque ce coeur sait déjà où il veut aller, plus ou moins ;)
Pile ou face?
User avatar
Toirdhealbhách
Membre / Member
Posts: 820
Joined: 10 Dec 2004 03:32

Post by Toirdhealbhách »

latin, grec ancien, sanscrit, vieux-perse, vieux-slave, gotique et vieil-haut-allemand, vieux norrois, hittite et lituanien médiéval...

( Personne ne peut connaître toutes ces langues parfaitement - sauf quelques cas comme Claude Hagège ou Emile Benveniste), mais il faut au moins en connaître une ou deux, et avoir de bonnes bases dans les autres.
Tu oublies G. Dumézil, qui traduisait du sanskrit védique à 6 ans :-o .
Dans la liste, on pourrait rajouter le vieil-irlandais, seult une seule personne l'enseigne (et le sait, sans doute) en France. De plus la France est le seul pays du monde où l'on passe pour un con qd on fait des langues celtiques - pr le vieil-irlandais, mieux vaut aller en fac à Dublin ou Galway. Mais le vieil-irlandais est très intéressant, les langues celtiques st par exemple les seules langues IE à avoir conservé des noms verbaux comme en IE là où ttes les autres ont adopté des infinitifs...



Flamenco > le vieux-norrois, ca a donné l’islandais, ainsi que le norvégien, danois, suédois, féroïen.
User avatar
Toirdhealbhách
Membre / Member
Posts: 820
Joined: 10 Dec 2004 03:32

Post by Toirdhealbhách »

Sisyphe:
licence d'économie
Là tu redescends dans mon estime... t'es fou ou quoi??? :-o


;)
User avatar
Sisyphe
Freelang co-moderator
Posts: 10955
Joined: 08 Jan 2004 19:14
Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico

Post by Sisyphe »

Toirdhealbhách wrote:
latin, grec ancien, sanscrit, vieux-perse, vieux-slave, gotique et vieil-haut-allemand, vieux norrois, hittite et lituanien médiéval...

( Personne ne peut connaître toutes ces langues parfaitement - sauf quelques cas comme Claude Hagège ou Emile Benveniste), mais il faut au moins en connaître une ou deux, et avoir de bonnes bases dans les autres.


Tu oublies G. Dumézil, qui traduisait du sanskrit védique à 6 ans :-o .
:) Effectivement. Georges Dumézil fut un être passionnant.

Je conseille d'ailleurs à tous ceux qui s'intéressent à la linguistique historique de lire Dumézil, ou au moins de s'intéresser à lui...
... Le problème c'est qu'il a commis un nombre incalculabe d'ouvrages, articles, publications diverses. Au top trois :

Mythe et épopée, I. L’idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens

Les dieux souverains des Indo-Européens

Et l'ouvrage posthume récemment publié chez Bouquin : Esquisse de Mythologie.

Ainsi que la biographie-défense (il a été accusé de trucs ignobles par des c**) de Didier Eribon : Faut-il brûler Dumézil, Flammarion.

Dumézil n'est pas au sens propre un linguiste (bien qu'il connût parfaitement grec, latin, sanscrit védique et classique, pâkrits, vieux-perse, vieux norrois... sans parler du suédois, du turc, de l'allemand, de l'anglais et de l'oubykh), mais il s'est intéresse aux indo-européens comme peuple. Son travail double en quelque sorte celui de la linguistique comparée.
Dans la liste, on pourrait rajouter le vieil-irlandais, seult une seule personne l'enseigne (et le sait, sans doute) en France. De plus la France est le seul pays du monde où l'on passe pour un con qd on fait des langues celtiques - pr le vieil-irlandais, mieux vaut aller en fac à Dublin ou Galway. Mais le vieil-irlandais est très intéressant, les langues celtiques st par exemple les seules langues IE à avoir conservé des noms verbaux comme en IE là où ttes les autres ont adopté des infinitifs...
:loljump: Ce matin, en me rasant, je me suis dis "zut, j'ai oublié le vieil-irlandais, Toird' va me sauter dessus.

... :jap: dont acte : il serait bon de connaître le vieil-irlandais. Je m'y mettrai moi-même durant ma thèse si j'ai le temps. :) Tu m'aideras, hein ?

Cela étant, les noms verbaux, y'en a aussi en latin : le supin c'en est un : eo lussum, res jucunda auditu, etc. De même les absolutifs sanscrits .





Flamenco > le vieux-norrois, ca a donné l’islandais, ainsi que le norvégien, danois, suédois, féroïen.[/quote]
User avatar
Sisyphe
Freelang co-moderator
Posts: 10955
Joined: 08 Jan 2004 19:14
Location: Au premier paquet de copies à gauche après le gros dico

Post by Sisyphe »

Toirdhealbhách wrote:Sisyphe:
licence d'économie
Là tu redescends dans mon estime... t'es fou ou quoi??? :-o


;)
:D Homo sum, nil humani a me alienum puto...

J'ai simplement envie de comprendre le monde. Et il faut se rendre à l'évidence, elle en est une des lois majeures. Ne nous enfermons pas dans nos grimoires.
:P
Khâgneux, j'adorais la géographie, bien plus que l'histoire.

Toi qui est phonéticien, ne parle-t-on pas d'économie des changements linguistiques (... le bien nommé Martinet) ? Tu vois, il y a un lien ;) .

:-? Hem. Mais ceci est un peu hors-sujet. :marto: je m'auto-modère et me flagelle.
Last edited by Sisyphe on 01 Mar 2005 02:00, edited 1 time in total.
flamenco
Membre / Member
Posts: 9981
Joined: 02 Feb 2003 13:09

Post by flamenco »

Toirdhealbhách wrote:Flamenco > le vieux-norrois, ca a donné l’islandais, ainsi que le norvégien, danois, suédois, féroïen.
C'est bien ce qui me semblait... Intéressant... Ca s'apprend où ca? Ya une fac qui l'enseigne en France?

:hello:
User avatar
didine
Freelang co-moderator
Posts: 9989
Joined: 15 Sep 2002 15:33
Location: Bruxelles

Post by didine »

flamenco wrote:C'est bien ce qui me semblait... Intéressant... Ca s'apprend où ca? Ya une fac qui l'enseigne en France?

:hello:
L'université de Caen, qui a un super département de langues nordiques, propose des cours de linguistique historique scandinave d'islandais ancien en licence de danois/norvégien/suédois. Pas de vieux norrois par contre...
User avatar
Toirdhealbhách
Membre / Member
Posts: 820
Joined: 10 Dec 2004 03:32

Post by Toirdhealbhách »

Ce matin, en me rasant, je me suis dis "zut, j'ai oublié le vieil-irlandais, Toird' va me sauter dessus.


Gagné :D
... dont acte : il serait bon de connaître le vieil-irlandais. Je m'y mettrai moi-même durant ma thèse si j'ai le temps. Tu m'aideras, hein ?


Si tu veux ;)
Cela étant, les noms verbaux, y'en a aussi en latin : le supin c'en est un : eo lussum, res jucunda auditu, etc. De même les absolutifs sanscrits .


Ouais mais dans ces langues y a aussi des infinitifs, plus courants. En celtique (surtt ds les langues gaéliques et en gallois), on a des noms verbaux seulement. Ds les langues gaéliques, les noms verbaux st déclinables, et l'objet direct d'un nom verbal est au génitif (ou ce sont les possessifs).
Exemple en irlandais: fear ceannaithe bó = l'homme qui a acheté une vache (homme d'achat de vache)
tá sé a mo thabhairt chun an bhaile = il est en train de m'amener à la maison (il est à mon "amenage" à la maison).


Pr le vieux-norrois, possible qu'on l'enseigne à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes à Paris.
User avatar
Bacaline
Membre / Member
Posts: 990
Joined: 07 Jan 2005 16:03
Location: Lyon

C'est probablement hors sujet mais

Post by Bacaline »

Cela me fait penser qu'en arabe
¤ si l'on veut faire une "belle phrase" il faut faire une phrase dite nominale càd sans verbe
¤ le verbe être n'existe pas, ni le verbe avoir

:sweat:
مع السلامة
User avatar
nuba
Membre / Member
Posts: 45
Joined: 04 Dec 2004 12:13
Location: hamburg

Post by nuba »

Donc, si vraiment tu veux venir en France : fais une khâgne classique
Je n'avais pas pensé avant à étudier dans une des "Écoles nationales supérieures" (car c'est là où l'on fait la khâgne, comme j'ai lu - avant que tu as mentionné cette "khâgne", Sisyphe, j'ignorais ce mot et donc aussi cette possibilité de formation)
Tout ce que je savais quant à ces ENS, c'est qu'elles sont exceptionnellement chères et que c'est très invraisemblable d'y être admis parce qu'il faut passer des concours sévères.

Et puis, sur le site de l'ENS rue d'Ulm à Paris, j'avais l'impression qu'il y a des concours particuliers pour les étrangers, et qu'en tant qu'étranger, on a besoin d'un certain niveau d'études universitaires de son pays d'origine (du genre premier cycle accompli) pour pouvoir y entrer, de sorte que moi étant allemande, je n'y pourrai pas aller directement après l'abitur.
Est-ce que cela correspond à la réalité?

:hello:
********
Post Reply