Voici un texte extrait d'un journal sénégalais...
Extraits du journal sénégalais Walfajri
Je n'ai pas réussi à trouver d'info comparable sur la visite, il y a 5 ans, de Clinton...Walfajri wrote:VISITE DE BUSH SUR L'ILE-MEMOIRE
Les Goréens sous les verrous !
Les habitants de Gorée croyaient en avoir fini avec l’esclavage et ses manifestations inhumaines, mais la visite de George Bush hier, sur l’île, les a replongés dans un passé douloureux. Le président américain a certes rappelé les terribles méfaits de la traite négrière, mais au même moment, les Goréens étaient parqués sur un terrain de football. Suprême humiliation, cinq siècles plus tard.
L’excellent discours du président Georges Bush hier n’a pas caché, malgré tout, l’extrême humiliation dont les populations de Gorée ont été victimes. Pour sûr, elles ont vécu à leur tour un mardi noir, comme celui de la crise économique de 1929, mais encore comme celui plus récent du 11 septembre 2001. Au moment où le président américain dissertait sur l’esclavage, sur la responsabilité reconnue et acceptée de l’Amérique et celle des autres Occidentaux, les habitants de l’Île étaient parqués dans un terrain de football pour joueurs de la catégorie minime. L’histoire semblait se répéter sous les yeux des Goréens. «Esclaves, esclaves», tel était l’un des cris de détresse des jeunes hommes et enfants de l’île mythique. Comme s’ils s’étaient passé le mot, les adultes sont invisibles. La honte, peut-être, d’avoir été renvoyés à un passé douloureux.
"Virés de nos maisons", "mis en quarantaine", "parqués comme des ânes", "surveillés par la police", les témoignages recueillis de partout concordent sur la manière «indigne» par laquelle ils ont été traités. "On n'a pas eu le temps de se laver, de manger et on était surveillés, comme des criminels, vous vous rendez compte ?", s'offusque un homme, les traits tirés. Pour chaque maison, le scénario est identique : «Vers 6 h du matin, des policiers en bérets rouges accompagnés par un officiel américain frappent à nos portes. Ils nous demandent de sortir, en ne laissant qu’un seul homme dans la maison, les autres étant priés de sortir.» Ces hommes, disent les habitants, n’étaient pas seuls ; ils étaient accompagnés de chiens renifleurs qui ont pénétré avec eux dans toutes les concessions «nettoyées» par ces visiteurs du matin. Le terrain de football est entouré de herses peintes en rouge et blanc. Au milieu, une tente banale, avec de la musique à profusion et de l’eau contre la chaleur. «Seules les menottes nous manquaient pour être de véritables esclaves», témoigne un Goréen parqué en ce lieu. Mais aussi les repas. «On va peut-être faire du sombi plus tard, car les aliments n’ont pu venir de Dakar comme d’habitude», renchérira un autre.
A midi, les deux présidents posent pour la photo, serrent quelques mains et s'en vont. Sortis d'on ne sait où, les captifs de l’île retrouvent leur liberté confisquée. L’île revit. Les baignades reprennent. La partie d’esclavage moderne est passée parce que les bourreaux sont repartis.
Mais à l’arrivée dans l’île vers 9 h, la tristesse pointe déjà à 1 000 degrés. Aucune vie civile n’est en vue. Gorée est un vrai bunker, un espace militarisé aux mains des Américains, les Sénégalais derrière. Les fenêtres des maisons sont closes, les embarcations nichées dans les recoins, les habitants immobilisés sous une tente. Un peu partout, vu du débarcadère, flottent des bannières étoilées. C’est le désert. Les Américains sont omniprésents, envahissants pour tout dire. Des chiens renifleurs font leur promenade matinale à leur manière, sous la conduite de leurs maîtres. Ils s’approcheront même de la nuée de journalistes attendant de passer à l’épreuve des fouilles, histoire de «sentir» quelque objet non désiré.
La fouille des journalistes ? Elle tire en longueur, mais elle est rapide et sans fioritures, exécutée par trois mastodontes au sourire absent qui vous disent au moins «merci» à la fin. D’autres malabars infiltrent la troupe de journalistes, mais de leur accoutrement à leur démarche, tout indique qu’ils ne le sont pas. Ce sont des hommes de sécurité banalisés.
Il paraît qu'en ce moment, aux USA, "on entend souvent des gens à la radio parler du fait que les USA aident tant de pays et pourtant si peu de gens les aiment..." ceci serait-il un exemple du pourquoi ?