On met un écouteur sur une oreille, l'autre où on peut mais pas sur l'oreille.chatoune wrote:Vous n'avez pas un casque sur les oreilles en simultanée ? Ce qui permet de ne pas s'entendre parler et de bien entendre ce qu'à dit l'orateur.


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On met un écouteur sur une oreille, l'autre où on peut mais pas sur l'oreille.chatoune wrote:Vous n'avez pas un casque sur les oreilles en simultanée ? Ce qui permet de ne pas s'entendre parler et de bien entendre ce qu'à dit l'orateur.
Demain au colloque de l'ESIT, j'interprète une intervention d'une Finlandaise qui parle de la théorie de l'ESIT mais qui dit qu'on déverbalise que quand la trad mot à mot ne marche pas. C'est super intéressant, je peux t'envoyer le truc si tu veux (c'est en anglais).svernoux wrote:Effectivement, la "théorie de l'ESIT" s'applique très bien à la traduction écrite.
Même en cours ? Je veux dire, quand vous êtes plusieurs ? Ca doit géner d'entendre aussi les autres non ?didine wrote:On met un écouteur sur une oreille, l'autre où on peut mais pas sur l'oreille.chatoune wrote:Vous n'avez pas un casque sur les oreilles en simultanée ? Ce qui permet de ne pas s'entendre parler et de bien entendre ce qu'à dit l'orateur.Justement pour s'entendre parler, sinon ça serait super dur car on ne pourrait pas s'auto-contrôler.
Ah oui je veux bien (je t'envoie mon adresse en mp), même s'il y a des chances que ça me soule un peu... Je n'aime pas trop la théorificationite aigüe, ou l'art de monter des théorie pour expliquer la moindre broutille. Pour moi, ce que tu as dit sur la théorie de l'ESIT, ce n'est rien d'autre que ce que j'ai dit par "il ne faut pas traduire mot à mot et rester proche du sens tout en gardant un bon style en français", mais plus joliment dit. Et expliqué en step by step pour les nulsdidine wrote:Demain au colloque de l'ESIT, j'interprète une intervention d'une Finlandaise qui parle de la théorie de l'ESIT mais qui dit qu'on déverbalise que quand la trad mot à mot ne marche pas. C'est super intéressant, je peux t'envoyer le truc si tu veux (c'est en anglais).svernoux wrote:Effectivement, la "théorie de l'ESIT" s'applique très bien à la traduction écrite.
Oui oui, toujours. On a des casques ouverts justement pour entendre ce qui se passe autour et non pas des casques fermés comme Nicole Kidman dans le film "The Interpreter".chatoune wrote:Même en cours ? Je veux dire, quand vous êtes plusieurs ? Ca doit géner d'entendre aussi les autres non ?
En fait son intervention était super intéressante et de loin la moins théorique option je-fais-de-grandes-envolées-verbales-avec-des-mots-que-personne-comprend. On a eu de beaux specimens aujourd'hui, ça promet pour demain!svernoux wrote:Ah oui je veux bien (je t'envoie mon adresse en mp), même s'il y a des chances que ça me soule un peu... Je n'aime pas trop la théorificationite aigüe, ou l'art de monter des théorie pour expliquer la moindre broutille.
D'ailleurs, le fait que je n'aime pas les discours creux, c'est très certainement lié au métier de traducteur, car comme le dit si bien la théorie de l'ESIT, il faut décortiquer le texte source pour en extraire le sens. Alors les discours pompeux, déjà ça te gonfle quand tu les écoutes d'une oreille, mais quand tu es obligé de les décortiquer et que tu te rends compte qu'il y a quedalle à décortiquer et que tu sais pas bien ce que tu va pouvoir écrire pour rendre "le sens", tu y deviens allergique !didine wrote:En fait son intervention était super intéressante et de loin la moins théorique option je-fais-de-grandes-envolées-verbales-avec-des-mots-que-personne-comprend. On a eu de beaux specimens aujourd'hui, ça promet pour demain!svernoux wrote:Ah oui je veux bien (je t'envoie mon adresse en mp), même s'il y a des chances que ça me soule un peu... Je n'aime pas trop la théorificationite aigüe, ou l'art de monter des théorie pour expliquer la moindre broutille.
en interprétation ça doit faire des choses comme dans "Le dictateur" de Chaplinsvernoux wrote:Alors les discours pompeux, déjà ça te gonfle quand tu les écoutes d'une oreille, mais quand tu es obligé de les décortiquer et que tu te rends compte qu'il y a quedalle à décortiquer et que tu sais pas bien ce que tu va pouvoir écrire pour rendre "le sens", tu y deviens allergique !
Ca te fait pas le même effet en interprétation ?
C'est tordantsvernoux wrote:Ah je l'ai pas vu
Je n'en doute pas. Ca fait longtemps que je veux le voir, alors que je ne savais même pas qu'il y était question d'interprétationOlivier wrote:C'est tordantsvernoux wrote:Ah je l'ai pas vu![]()
Si!!! J'en avais parlé très brièvement ici. Quand c'est des discours prononcés par des personnes à un poste hiérachique élevé, c'est toujours des trucs vides et creux. Le pire, c'est les discours des présidents en visite officielle. Ils suivent toujours le même plan: je suis heureux d'être ici, tant de choses unissent nos pays, on coopère déjà vachement mais on pourrait faire encore mieux. Si Chirac va au Kazakhstan demain, ses rédacteurs de discours vont lui pondre un texte qui laisserait penser que Nazarbayev est son meilleur ami et que le Kazakhstan est un allié clé de la France...svernoux wrote:Alors les discours pompeux, déjà ça te gonfle quand tu les écoutes d'une oreille, mais quand tu es obligé de les décortiquer et que tu te rends compte qu'il y a quedalle à décortiquer et que tu sais pas bien ce que tu va pouvoir écrire pour rendre "le sens", tu y deviens allergique !
Ca te fait pas le même effet en interprétation ?
Ca ne va pas aussi loin que ça dans la vie réelle, mais parfois ça s'en approche un peu quand même! Quand tu te retrouves face à un orateur un peu trop véhément, tu ne sais pas vraiment quoi faire. Il y avait une intervention là-dessus pendant le colloque de l'ESIT hier. L'Italienne qui présentait ça disait que dans des cas extrêmes comme celui-ci, l'interprète a un instinct qui le pousse à édulcorer les propos de l'orateur pour ne pas brusquer les délégues, se sauver la face mais aussi sauver la face de l'orateur. C'était vraiment intéressant. Je l'ai vécu aussi en cabine muette au Parlement Européen, pendant une réunion du groupe socialiste. Les gars se tapaient verbalement dessus (ils débattaient de la Constitution Européenne), par moments j'ai édulcoré les insultes. Parfois c'était conscient, parfois non.Olivier wrote:et on voit qu'il y a plusieurs phrases bien senties où il s'énerve de plus en plus avant qu'il ait besoin de boire un verre d'eau qui le calme, et à ce moment-là l'interprète, qui traduit pendant les pauses, résume de façon neutre voire bienveillante dans le style: son excellence a évoqué son intérêt pour le sort du peuple juif