La théorie d'Elie DeLeuze :
EN vient de l'époque où Avignon et Arles était des Etats, on ne parlait donc pas (seulement) des villes mais du territoire, mais l'usage a glissé pour devenir une coquetterie qui visiblement a la peau dure.
A correspond à l'usage régulier de la préposition pour les villes, comme on dit "à Arcachon".
Est juste
en diachronie. Ou du moins c'est un des éléments qui a pu aider à maintenir la préposition "en" dans cet emploi-là précisément. De même que "En Alger" c'est longtemps confondu avec "en Algérie".
Cela étant, l'usage l'étend parfois à d'autres villes "en Arras", "en Alexandrie" (Panoramix en parle dans
Mission Cléoâpatre), "en Amiens" et surtout "en Arles".
Vous remarquerez qu'il s'agit soit de ville du nord soit de ville du sud. Dans les deux cas il s'agit
aussi d'un archaïsme, puisque c'est la règle de l'ancien français :
Li rei Marsilie esteit en Sarraguce (Ch. de Roland), conservé aux extrémités du domaine linguistique selon un phénomène ondulatoire classique, et aidés par un substrat, flamand dans la premier, occitan dans le second.
Mais la théorie de Miguel :
Ma théorie était que "en" est un snobisme et n'a aucune valeur linguistique
Est valable
en synchronie. Rien ne justifie ce maintien, sinon une vague euphonie, et pas mal d'affèterie.
Etiemble, cité par Grevisse §1003a5, disait "Pour moi, quitte à me faire traiter de pédan ignorantin, j'ai choisi dès longtemps d'écrire : en Arles, en Alger, en Alep, en Alexandrie, car j'ai pour moi Racine et son choix "d'en Argos", dont à bon escient le louait Marmontel"
C'est aussi ma position, puisque je dis "en". Mais je ne compterai jamais de faute à qui dit ou écrit "à Avignon"