
Olivier a entièrement répondu grâce à sa culture de bibliste que je n'ai pas.
Je puis ajouter quelques commentaires de grammairien qui ne seront que des fioritures. Les deux explications se complètent.
pourquoi la subordonnée temporelle est au présent alors que le verbe de la principale est au futur.
Les discordances dans les systèmes temporelles existent dans toutes les langues, notamment dans un langage parlé (cf. en français "quand t'as fini, tu viendras", passé composé au lieu du futur antérieur attendu).
Elles sont toutefois plus courantes en grec, car le système hypotaxique (les subordonnées en générale) est beaucoup plus vaste, avec infiniment plus de nuances (iréel, potentiel, éventuel, etc.), donc beaucoup moins mécanique.
La langue de la vulgate est à la croisée de ces deux phénomènes : d'abord c'est un latin d'assez mauvaise qualité, on ne le dira jamais assez, ensuite c'est une traduction.
Ces constructions discordantes sont étudiées dans la syntaxe latine d'Ernout & Thomas, mais je ne l'ai pas ici.
Pour info, le verset 2 du même chapitre a une construction parallèle, mais avec une conjugaison qui me semble plus logique (peut-être simplement parce que c'est ce qu'on utiliserait en français):
Le "cum oratis" peut se comprendre comme un ordre à caractère général (quand tu pries, chaque fois que tu pries). Alors que le "cum ergo facies elemosynam" peut être compris comme un acte plus spécifique : et quand
donc tu feras une aumône (c'est une sorte de sous-cas d'un certain point de vue).
Quand à "noli", il ne peut tout simplement pas se mettre à un autre temps que l'impératif, puisque c'est une forme figée, un simple auxiliaire.
Tiens, elemosyna n'est pas dans le vieux Gaffiot de mon papa...
2) pourquoi l'ordre "non eritis" est à l'indicatif et non à l'impératif ou au subjonctif.
En français aussi le futur peut avoir une nuance d'impératif : "demain, tu m'attendras devant la gare, avec la valise".
Cet usage du futur latin est bien attesté en langue vulgaire (Plaute), presque plus qu'en français.